Né en 1947 aux Etats-Unis, Joseph Stiglitz est un des économistes les plus emblématiques du 20e siècle. Mondialement connu pour ses ouvrages économiques, best sellers destinés au grand public et traduits dans de nombreuses langues, il est également reconnu dans le milieu universitaire. Ainsi, diplômé du MIT en 1967, professeur à Yale dès 1970, il reçoit la médaille John Bates Clark en 1979. Par la suite, il a enseigné dans les plus prestigieuses universités telles que Princeton, Stanford, MIT et il est actuellement titulaire d'une chaire à Columbia. En 2001, il a reçu le prix Nobel d'économie pour ses analyses concernant les asymétries d'information sur les marchés. Mais ses travaux ont porté sur de nombreux autres domaines comme la théorie monétaire, l'économie du développement, la finance publique et la finance d'entreprise, etc. Stiglitz est associé au courant de pensée des « nouveaux keynésiens » qui ont introduit l'étude des comportements individuels dans l'analyse macroéconomique keynésienne. Stiglitz a également mis ses compétences au service de l'administration Clinton en tant que conseiller économique de 1993 à 1997 puis est entré à la Banque Mondiale en tant qu'économiste en chef et vice-président de 1997 à 2000.
Au fil des années, Joseph Stiglitz s'est imposé comme le spécialiste des problèmes liés à la mondialisation, critiquant sans retenue les institutions internationales à commencer par le FMI. Stiglitz a particulièrement fustigé le FMI pour sa gestion de la crise asiatique, provoquant des remous entre la Banque Mondiale dont il était vice-président et le Fonds. Son ouvrage La Grande Désillusion paru en 2002 revient sur les échecs du FMI en Asie mais également en Europe de l'Est et en Afrique. Il s'agissait d'un ouvrage volontairement polémique, d'un témoignage exceptionnel puisqu'issu de l'intérieur. Approfondissant sa réflexion sur les institutions, son dernier ouvrage paru en 2006 Un autre monde propose une critique plus générale non pas de la mondialisation mais de la façon dont elle est gérée par les institutions internationales et par les Etats. La gestion de la mondialisation soulève la question de la place des différents acteurs dans le processus et de l'impact de leurs décisions. Mais il s'agit également pour Stiglitz de s'interroger sur les réformes nécessaires à apporter afin d'étendre les bénéfices de la mondialisation à l'ensemble de la planète et aboutir à un meilleur fonctionnement de la mondialisation ainsi que le suggère le titre original de l'ouvrage « making globalization work ». C'est donc un projet ambitieux que l'auteur s'efforce de présenter de manière thématique dans cet ouvrage. Ainsi, nous nous intéresserons aux constats et aux réformes proposées par Stiglitz avant d'en nuancer certains aspects.
[...] Stiglitz tente donc de nous prouver qu'un tel comportement n'est pas viable à long terme et qu'il est nécessaire d'agir. Les solutions que nous avons détaillées précédemment s'inscrivent dans cette perspective. Au final, Stiglitz estime que stabiliser et sécuriser le monde en développement contribuera à stabiliser et sécuriser le monde développé (p101). Pour donner encore plus d'échos à ses propositions, Stiglitz s'exprime régulièrement dans des conférences et des interviews. Ainsi, il est en quelque sorte devenu le porte-parole des altermondialistes. [...]
[...] Stiglitz estime qu'aucun accord entre ces parties n'est possible dans le cadre de Kyoto. La solution qu'il propose consiste à recourir plus directement au mécanisme du marché en instaurant une taxe commune sur les émissions de carbone prélevée par tous les Etats. Cette taxe peut être remplacée par des taxes sur le pétrole, le charbon et le gaz à des taux proportionnels aux émissions qu'ils génèrent. Le niveau de la taxe serait fixé de manière à réduire les émissions mondiales du volume équivalent à celui prévu par Kyoto. [...]
[...] Il convient selon lui d'accroître la transparence afin que les citoyens du monde entier aient connaissance de ce qui se passe dans ces institutions. Les règles sur les conflits d'intérêts doivent être améliorées afin de renforcer la confiance dans ces institutions. Les procédures doivent être ouvertes à d'autres acteurs comme les ONG afin que les parties concernées puissent s'exprimer. Il convient aussi de renforcer la capacité des pays en développement à participer réellement à la prise de décision en les aidant à évaluer l'impact des décisions sur leur pays. [...]
[...] Conclusion Un autre monde est sans aucun doute l'ouvrage-clef de la pensée altermondialiste de Stiglitz qui y expose sa conception de la mondialisation et surtout la façon dont elle devrait être gérée. Le constat dressé par Stiglitz a de quoi laissé perplexe le lecteur tant il est sombre, mais Stiglitz insiste toujours sur la possibilité de changer la situation actuelle. Cet ouvrage ne constitue pas pour autant une liste de recettes miraculeuses mais plutôt une série de propositions qui semblent relever du bon sens si on prend un point de vue global. [...]
[...] La dégradation de l'environnement est accentuée dans les pays pauvres du fait de la toute puissance des multinationales issues des pays développées. Ces multinationales sont à l'origine d'effets externes particulièrement négatifs sur les populations des pays qui les accueillent. La dette des pays pauvres constitue pour Stiglitz un véritable fardeau En effet cette dette évince les dépenses en matière d'éduction, de santé et de croissance. Tout l'argent va vers les pays riches pour les rembourser et les populations sont les premières touchées. [...]
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