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En France, comme en Angleterre, l'industrie progresse à un rythme graduel (dans textile), la banque joue un rôle secondaire, la concentration est en retard par rapport à l'Allemagne, mais comme l'Allemagne, elle dépend des techniques anglaises. Sa particularité réside dans le rôle de la proto-industrie et de l'agriculture qui peut être vue comme atout ou défaut.
En France on assiste à une croissance sans take-off, étalée sur une longue période : sous l'Ancien Régime (noyau d'industrie moderne) puis sous Napoléon (méthodes modernes de production), puis le Second Empire (hausse de la croissance industrielle), enfin, de 1895 à 1914 (par de nouvelles industries motrices). La croissance est irrégulière avec phases d'arrêt ou de ralentissement prolongés qui explique la vision pessimiste prévalant parmi les historiens de l'économie française. Comparer son taux de croissance à celui des autres économies nationales suppose que la France dispose du même potentiel de croissance ce qui n'est pas évident. Il faut prendre en compte la variable démographique dont le rythme est plus lent. Le 20ème siècle suggère que la croissance allemande est supérieure à la croissance française alors qu'à long terme il y a un certain parallélisme.
L'histoire économique est tributaire de l'histoire générale (Empire et Révolution) mais ce n'est pas toujours le cas. La succession des régimes politiques pendant le 19ème n'influence pas la croissance. Inversement, en 1860, le traité de libre-échange franco-britannique n'a aucune répercussion sur le plan politique.
R. Roehl, French industrialization : a reconsideration. Montre que la France est une nation pionnière, la première nation industrielle (sa stagnation n'est autre que le rattrapage des autres pays) et elle est la première nation à connaître un déclin démographique. L'exportation des produits manufacturés de France vers l'Angleterre sont supérieurs à ceux de l'Angleterre vers la France. Il demeure une réfutation, celle de l'avance technologique Anglaise.
P. O'Brien & C. Keyder montrent que l'industrie française n'est pas en retard mais différente, elle est spécialisée dans son avantage comparatif : le luxe.
Selon le processus de Take-off de Rostow, l'accélération décisive de la croissance (comme la Révolution industrielle en Angleterre dès 1770) se traduit par une hausse du taux d'investissement, une hausse du taux de croissance, et une transformation intense des structures (...)
[...] Les résultats sont une agriculture qui connaît des progrès avec la betterave et la pomme de terre, et une industrie qui connaît des progrès disparates dans quelques branches motrices comme l'industrie lourde, la prospérité de la soie et du lin. L'industrie cotonnière est la seule industrie à connaître une révolution industrielle. La médiocre performance de l'industrie française s'explique par l'effondrement du secteur maritime, du lin et du secteur atlantique. L'axe d'industrialisation se déplace vers le Nord-Ouest (Alsace) Donc, vers la fin de l'Empire, la France est dotée de noyaux d'industrie moderne : comme le coton, l'industrie lourde, la laine, la construction de machines et quelques éléments de chimie. [...]
[...] Il tend à s'organiser sous la forme d'un capitalisme marchand ou l'entrepreneur (le négociant) fournit les matières premières et organise la production. Cela lui permet de bénéficier de l'abondance et du bon marché de la main d'œuvre et de détourner les corporations. Parfois l'implantation rurale est inévitable (comme les papeteries qui ont besoin d'eau, et les forges qui nécessitent une proximité avec la forêt) mais l'essor le plus remarquable fut celui du textile dans des centaines de villages. Parfois il a eu des relations de complémentarité avec la production manufacturière. [...]
[...] Entre 1850-1860, la révolution ferroviaire, les progrès bancaires, les travaux de rénovation urbaine et prospérité agricole apparaissent. La métallurgie devient la branche motrice (grâce aux chemins de fer et aux machines à vapeur) L'industrialisation française semble acquérir une attitude à innover propre à elle-même (comme en témoigne la hausse des brevets) La croissance devient intensive : par des équipements plus productifs et accroissement de l'emploi industriel qui se stabilise. Selon une analyse de Marx, la croissance de la période est celle d'une hausse de l'intensité capitalistique de la production. [...]
[...] Niveau de développement relatif entre France et Allemagne : A : Les origines du fléchissement Les premiers signes du fléchissement sont des facteurs circonstanciels comme la guerre de Sécession, l'épidémie du phylloxéra et l'essoufflement de la construction du chemin de fer. En 1860, le commerce est florissant. La France est la seconde puissance commerciale, se balance excédentaire, et elle est la seconde puissance financière. Ouverture libre-échangiste est mal reçue par les industriels français car elle démantèle le système des droits protecteurs. S'agit-il d'une coïncidence chronologique ou de la cause du recul de la croissance ? [...]
[...] Il n'est pas capable de créer un système fiscal permettant à l'État de se financer. Dans ce contexte, l'inflation des assignats perturbe l'activité économique et le traité de 1786 a des conséquences : l'état revient au protectionnisme et délaisse le libéralisme. Seule l'Assemblée Constituante demeure encore libérale. Le Code civil de 1804 consacre la propriété privé. En France, la mise en place d'une législation adaptée aux besoins du capitalisme a devancé le développement du capitalisme industriel : Les à-coups de la croissance économique jusqu'en 1815 Entre 1792-1793 a lieu l'effondrement économique (guerre civile, inflation & guerres extérieures) Sous le Directoire a lieu l'amorce d'un retour vers une situation normale mais l'inflation persiste. [...]
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