A l'heure où nos politiques (ab)usent de l'argument de la nécessité de baisser les impôts Patrick Artus et Marie-Paule Virard dans leur dernier ouvrage se pose en faux contre ce qui semblerait une évidence à beaucoup. Et leur constant est sans appel : la globalisation accélère et se fait au détriment des pays européens, accentuant davantage encore les motivations politiques de baisser le niveau de prélèvements obligatoires pour attirer les investissements étrangers ou pour éviter leur fuite hors des frontières nationales. La crise de 2007-2009 a accentué ce comportement au repli des Etats membres de l'Union européenne vers une stratégie non coopérative. En France, les indicateurs macroéconomiques sont mauvais et ne devraient pas évoluer positivement dans l'immédiat. Les politiques structurelles menées ne pèseront que dans plusieurs années (...)
[...] La fiscalité doit être employée pour orienter les comportements, notamment de manière à faire baisser le taux d'épargne des ménages en taxant davantage les revenus du capital, ce qui permettra de diminuer la pression fiscale pesant sur le travail. Une telle évolution serait également positive en terme de création d'emplois. Les auteurs proposent notamment de taxer davantage les plus-values qui entretiennent le phénomène de bulle spéculative. Cette source de financement pourrait ensuite être reversée aux ménages à bas et moyen salaire. [...]
[...] Mais pour les auteurs l'appartenance à la zone euro est un handicap pour l'industrie française, puisqu'en absence de risque de change, les avantages comparatifs (liés notamment aux ressources en main d'oeuvre) jouent en faveur de l'Allemagne. L'économie verte pourrait alors être un outil efficace de réindustrialisation. Ce modèle risque néanmoins de buter sur les mêmes écueils que le précédent modèle de développement associant les nouvelles technologies et les services. En effet, les emplois créés seraient peu qualifiés et en nombre limité. Mais le propos des auteurs va plus loin et s'intéresse tout particulièrement à l'épineuse question du partage des richesses. [...]
[...] Difficulté qui pèse aujourd'hui sur la cohésion de l'Union Européenne, tant les réactions des économies nationales à la crise de 2008-2009 ont été différentes et ont contribué à augmenter leurs divergences structurelles. Cette dernière crise rend d'autant plus nécessaire mais difficile la mise en place de mécanismes de solidarité et de convergence entre les économies nationales. Le livre de Patrick Artus et Marie-Paule Virard ouvre donc sur des débats fondamentaux, tant au niveau national qu'international. Ainsi, chacun pourra y trouver un intérêt particulier, sa lecture est aisée et ses développements sont suffisamment clairs pour toucher les personnes novices. Daniel Cohen, Richesses du monde, pauvreté des nations, 1997. [...]
[...] Pourquoi il faut partager les revenus. Le seul antidote à l'appauvrissement collectif Patrick Artus et Marie-Paule Virard La découverte Introduction A l'heure où nos politiques (ab)usent de l'argument de la nécessité de baisser les impôts Patrick Artus et Marie-Paule Virard dans leur dernier ouvrage se pose en faux contre ce qui semblerait une évidence à beaucoup. Et leur constant est sans appel : la globalisation accélère et se fait au détriment des pays européens, accentuant davantage encore les motivations politiques de baisser le niveau de prélèvements obligatoires pour attirer les investissements étrangers ou pour éviter leur fuite hors des frontières nationales. [...]
[...] Les auteurs reviennent ensuite sur le fonctionnement des marchés financiers et des banques centrales, notamment celle de Chine. Pour le moment la banque centrale chinoise a un fonctionnement archaïque, peu ouvert sur l'international, mais elle devrait s'ouvrir (et cesser de maintenir un taux de change fixe). Mais le jour où l'épargne chinoise s'investira en chine et non plus pour combler les manques d'épargne des pays riches, les taux d'intérêts à long terme augmenteront, accentué par l'augmentation des déficits publics des pays riches. [...]
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