Keynes est d'abord apparu comme le sauveur du capitalisme auquel il ouvrit une voie médiane entre socialisme et libéralisme. Il est cependant victime du retour en force du libéralisme économique dans les années 1980. Son analyse du chômage et de la pauvreté, conséquence de l'abondance capitaliste, les moyens qu'il propose pour éviter une récession, ses réflexions sur les dangers d'une interdépendance trop étroite des économies permettent de comprendre le monde contemporain, ses perturbations économiques et la mondialisation par une série de quatorze essais. Elaborés à l'entre-deux-guerres, ils s'inscrivent et évoquent dans un contexte de reconstruction économique, au lendemain d'un conflit dévastateur, et devant l'exemple d'une crise de grande ampleur celle des années 1930.
Keynes a en effet exercé une influence considérable tout au long du XXème siècle. Il devient célèbre en contestant le traité de Versailles, en 1919, il joue un rôle important à la conférence de Bretton Woods, en 1944 et ses idées dominent la pensée économique des Trente Glorieuses. Formé par A. Marshall et A.-C. Pigou, Keynes rompt progressivement avec l'orthodoxie pour développer une analyse originale. Il a publié de nombreux articles et ouvrages dont le principal étant la Théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie (1936).
[...] XI Comment éviter une récession ? Ces deux articles constituent la première tentative pour appliquer la Théorie générale à la politique économique (selon R.Skidelsky). L'investissement productif doit être important, et donc le taux d'intérêt faible, pour maintenir la croissance. L'investissement doit représenter une juste proportion qui est égale à la part du revenu que la collectivité est prête à épargner quand les ressources productives sont pleinement utilisées. Mais l'investissement est naturellement fluctuant et rien n'assure qu'il atteindra le niveau souhaité. [...]
[...] Keynes appelle intentionnalistes ceux qui vouent un culte exclusif à l'intérêt composé et à la consommation différée au lieu de consommer et de profiter de l'instant. Mais grâce à cet amour pour l'argent nous ne sommes plus dans la lutte pour la subsistance. L'homme d'affaire doit être intentionnaliste pour que ses activités lucratives permettent à l'homme ordinaire ou commun d'atteindre l'aisance matérielle. Il s'accorde sur ce point avec l'élitisme des conservateurs. Les économistes doivent organiser le progrès technico-économique, moyen d'atteindre les fins idéales. [...]
[...] Ainsi, la crise des caisses d'épargne américaines au début des 1980 a obligé le gouvernement à injecter massivement des liquidités. Le Krach boursier d'octobre 1987 en offre un autre exemple. Par la suite, les pays émergents sont fortement touchés par les crises financières en raison de leurs besoins de capitaux et de leur financement sur les marchés : crise mexicaine en 1994, crise asiatique en 1997 ou crise russe en 1998. L'expansion retrouvée de l'économie mondiale s'accompagne donc d'une instabilité accrue. [...]
[...] Les inégalités patrimoniales semblent poursuivre un chemin qui leur est propre. T.Piketty remarque qu'elles ne semblent jamais avoir été aussi faibles entre les classes moyennes et les 200 familles Les inégalités conséquence de la croissance : Plus que la cause de la croissance, les inégalités semblent en être les conséquences. En supposant que l'on puisse mettre en évidence l'existence d'une variable concomitante du taux de croissance et du degré d'inégalité, cette concomitance serait interprétée à la lumière de la loi de Kuznets : toute période croissance s'accompagne dans un premier temps d'un creusement des inégalités. [...]
[...] Mais au fléau de la surpopulation qui accable les sociétés pauvres, risque de succéder, selon Keynes, cette maladie de l'abondance que constitue le sous-emploi chronique (introduction). XIV Les diverses théories du taux d'intérêt En réponse à des critiques de Robertson et de Ohlin, Keynes écrit quatre articles consacrés au taux d'intérêt qui, selon lui, est déterminé par des facteurs monétaires. Ce ne sont pas les forces réelles de l'efficacité marginale du capital et de la dévalorisation psychologique du futur par rapport au présent. [...]
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