Ce livre est une sorte de résumée de l´ œuvre d´A. Sen. Il parle des thèmes très différents, partant de l´éthique, passant par les théories du développement, jusqu´au théorie de choix collectif. Le livre est basé sur une conférence donnée pour la Banque Mondial. Il développe sa notion de développement. La thèse principale est que le développement se définit comme élargissement de libertés réelles de chaque individu.
A. Sen se propose en fait de réhabiliter une science économique qui, sans négliger les apports de l'approche « mécaniste », s'attache à une conception « éthique » de la discipline en intégrant dans son appréhension des réalités économiques une « conception éthique de la motivation » et une « conception éthique de l'accomplissement social » (A. Sen, Éthique et économie, p. 8). Cette entreprise s'appuie sur une anthropologie du sujet économique et moral et sur une « théorie du choix social », axée sur la notion de « bases d'informations ». La restauration de l'éthique déplace les problématiques de la science économique moderne. Aussi, par rapport à l'approche « classique » du développement économique, Sen propose une perspective nouvelle fondée sur le paradigme de la liberté humaine « en général ».
Le titre originel résumait bien le propos de l'auteur : Development as freedom, que l'on pourrait traduire par « Le développement comme liberté ». En quoi la liberté peut-elle être à la fois l'identité et le moyen de réalisation du développement, ce que suggère le « comme » ? Comment A. Sen, tout en s'inscrivant dans les débats sur les politiques actuelles du développement, notamment celles mises en œuvre par la Banque Mondiale, donne-t-il un ton neuf à des querelles classiques, en plaçant la liberté au centre de son discours ?
Un rappel des principales thèses développées par A. Sen ainsi qu'une mise en perspective de sa démarche dans le cadre de diverses approches théoriques de la justice, la démocratie et l'efficacité économique, permettront de souligner l'originalité de la pensée de A. Sen. Sa pertinence sera en dernier lieu critiquée.
[...] Le concept même de développement est déjà critiquable. L'auteur parle de développement sans se poser la question de la pertinence de ce concept et en ignorant les critiques qui y sont aujourd'hui attachées. Certes l'expansion des libertés devrait être un des objectifs politiques que se propose l'humanité, mais on ne peut pas dire que ce soit cette voie qu'ait pris le développement. Du reste, si la liberté est non seulement la source du développement mais aussi son aboutissement, pourquoi le détour par le développement serait-il nécessaire ? [...]
[...] On voudrait bien que soient un peu décrits ces moyens. Pour l'auteur, il convient simplement de croire à la vertu des politiques publiques . Par ailleurs, on peut s'interroger aussi sur le concept de capacité fondamentale À partir de quels critères établit-on ce caractère fondamental et la liste de l'ensemble des capacités de manière exhaustive ? Comme le relèvent Christian Arnsperger et Philippe Van Parijs ; cf. bibliographie), ne doit-on pas alors faire appel en dernière analyse à une théorie des besoins essentiels de l'être humain soulevant la problématique de la nature humaine ? [...]
[...] C'est pour cela qu'il faut s'attacher à la capacité et encourager les compromis sociaux : ils diminuent les disparités dans la liberté de choisir et d'agir. A. Sen propose d'offrir à chacun le plus vaste ensemble possible d'opportunités indispensables à la réalisation d'un projet de vie. La protection sociale devient une des cinq libertés fondamentales à côté des libertés politiques, des facilités économiques, des opportunités sociales pour la santé et l'éducation et de la garantie de transparence des relations sociales. [...]
[...] La thèse principale est que le développement se définit comme élargissement de libertés réelles de chaque individu. A. Sen se propose en fait de réhabiliter une science économique qui, sans négliger les apports de l'approche mécaniste s'attache à une conception éthique de la discipline en intégrant dans son appréhension des réalités économiques une conception éthique de la motivation et une conception éthique de l'accomplissement social (A. Sen, Éthique et économie, p. 8). Cette entreprise s'appuie sur une anthropologie du sujet économique et moral et sur une théorie du choix social axée sur la notion de bases d'informations La restauration de l'éthique déplace les problématiques de la science économique moderne. [...]
[...] Sen dans l'économie du bien-être L'utilitarisme Dans son ouvrage, A. Sen aborde l'utilitarisme dans un questionnement sur la validité des différentes bases d'informations sur lesquelles se fondent les grandes théories de l'éthique sociale et de la justice. Il privilégie l'approche de J. Bentham et son conséquentialisme welfariste (c'est l'utilité de l'acte qui compte et cette utilité est mesurée exclusivement par le bien-être, le welfare La satisfaction des individus étant mesurable, toute situation qui permet d'augmenter la somme des satisfactions individuelles est préférable. [...]
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