[...] Comme pour n'importe quel bien, le prix du pétrole est tout d'abord composé des coûts de production c'est-à-dire des prix d'extraction, de transport et de raffinage. Le pétrole étant une ressource rare et non renouvelable, on ajoute à ce prix une rente de rareté. Cette rente de doit pas être confondue avec la rente non concurrentielle dont ces derniers bénéficient grâce à leur organisation en cartel (OPEP) qui ont un pouvoir sur les prix. Un coût supplémentaire doit être intégré pour définir le prix du pétrole, le coût des émissions de gaz à effet de serre. Ce coût mondial du réchauffement climatique peut prendre la forme d'une taxe carbone et correspond au coût du carbone émis dans l'atmosphère lors de l'utilisation du pétrole
[...] Pendant les dix années qui suivent la création de l'OPEP, les prix du pétrole restent stables et ne connaissent pas de réelles variations. A partir des années 1970, on voit les prix du pétrole augmenter sous la pression de certains pays fondateurs tels que le Venezuela, l'Algérie ou encore la Lybie. Mais c'est en 1973 que l'OPEP va réellement augmenter les prix du pétrole pour protester contre la guerre du Kippour. C'est le premier choc pétrolier. Le prix du pétrole va être multiplié par 4 en quelques mois (le prix du baril est passé de 2,32$ à 9$ entre octobre 1973 et janvier 1974). En réalité cette augmentation du prix du pétrole est principalement due à une augmentation de la demande en pétrole. En effet, entre 1960 et 1970, la demande de pétrole a connu une croissance de 7% par an (selon le rapport du CAE). On assiste également depuis les années 1970 à une nationalisation des actifs pétroliers.
[...] Le modèle mésange (modèle économétrique de simulation et d'analyse générale de l'économie) propose une évaluation des effets d'une hausse du prix du pétrole sur l'économie française à court et moyen termes à environnement international inchangé. Ce modèle ne prend donc pas en compte les variables internationales telles que le taux de change nominal, le taux d'intérêt réel les prix étranger (hors énergie) et la demande mondiale adressée à la France. L'impact d'une hausse du prix du pétrole sur les prix étrangers et sur l'activité des partenaires commerciaux n'est pas pris en compte. C'est pourquoi nous utilisons le modèle NiGEM (National Institute of Economic and Social Research) qui prend en compte toutes les variables citées ci-dessus. (...)
[...] Nous avons vu précédemment que l'OPEP a mis en place des quotas de production par pays en 1982 (ce qui n'a pas été accepté au départ par tous les pays). Grâce à ces quotas, l'OPEP a un pouvoir sur le niveau de production de pétrole et donc sur les prix du pétrole. Si l'OPEP a fixé ces quotas de production c'est pour garder son influence sur les prix du pétrole. En effet, les prix étant fixés sur le marché, le seul moyen qu'a l'OPEP d'agir sur le prix est de réguler la production. [...]
[...] L'offre est majoritairement contrôlée par l'OPEP qui représente 35 à 40% de la production mondiale. Une demande forte et constante associée à une offre insuffisante pourrait expliquer le prix élevé. Les pays de l'OPEP n'ont pas intérêt à augmenter leur production pour ne pas réduire leurs réserves trop vite, alors qu'il est prouvé (cf tableau ci-dessous) que les réserves prouvées augmentent et que les pays exportateurs de pétrole sont encore loin de la pénurie (surtout pour les pays de l'OPEP) L'OPEP a une volonté de maitriser l'offre et par conséquent d'accentuer la hausse du prix du pétrole. [...]
[...] Tout d'abord les auteurs observent le prix réel du pétrole, c'est-à-dire le prix du baril de pétrole en dollar américain rapporté à l'indice des prix à la consommation, ce qui donne : Le prix réel du pétrole a dépassé ces hausses antérieures lors des chocs pétroliers en atteignant le prix 60 $ le baril en janvier 2008.La hausse du prix du pétrole de 2008 s'apparente-t-elle aux hausses de pétrole lors des deux chocs pétroliers des années 70-80 ? Trois réponses en découlent : La hausse du prix du pétrole depuis les années 2000 survient dans le contexte d'expansion de l'économie mondiale alors que les deux premiers chocs ont eu lieu en phase de décélération économique. Les deux premiers chocs étaient des chocs d'offre, la hausse du prix de 2008 s'apparente plus à un choc de la demande. [...]
[...] Avec la baisse des réserves de pétrole, le prix du pétrole va augmenter. Effectivement, le pétrole venant de plus en plus rare, il coutera plus cher. Cette augmentation correspond à la rente de rareté. La règle d'Hotelling (qui vise une utilisation optimale d'une ressource épuisable) indique que cette rente de rareté devrait croître au cours du temps, à un taux d'intérêt égal au taux d'intérêt réel. Cette rente de rareté exprime aussi un comportement spéculatif de la part des propriétaires des ressources pétrolières. [...]
[...] Les conséquences suite à une augmentation du prix du pétrole sont importantes. Une augmentation du prix du pétrole affecte énormément l'économie des différents pays importateurs. Nous avons vu qu'une augmentation du prix du pétrole à un impact négatif sur le revenu réel des consommateurs, ce qui implique une baisse de la consommation et donc un ralentissement de l'économie nationale. C'est pourquoi aujourd'hui, la plupart des grandes entreprises se protègent contre la hausse des prix du pétrole, notamment à travers les contrats à terme. [...]
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