Bien que les effets sur la santé soient connus de tous, l'exploitation du tabac est une entreprise florissante. Seulement, elle se heurte aujourd'hui à une prise de conscience générale dans les pays développés qui ont amené les gouvernements à prendre des mesures fortes aux effets indéniables. Par exemple, en France, les ventes de cigarettes ont selon l'INSEE chuté de près de 33% entre 2000 et 2005. Les majors de l'industrie du tabac, tels Philip Morris, ont donc essayé de trouver de nouveaux débouchés. D'où l'intérêt croissant pour les pays en voie de développement, et particulièrement ceux se trouvant sur le continent africain.
Or, l'Afrique est-il véritablement un continent intéressant pour les cigarettiers ? Quelles actions mènent-ils pour s'implanter dans les territoires ? Quel est impact économique et sanitaire sur ce continent ? N'existent-ils pas des contestations ? Certains pays sont-ils touchés plus que d'autres ?
Pour répondre à ces différentes questions, notre dossier se divise en quatre parties principales, à savoir : l'Afrique, un continent riche en promesses pour les cigarettiers, les conséquences pour aujourd'hui et pour demain, l'exemple de Philip Morris au Malawi et les recommandations et pistes d'actions.
[...] - Elles soutiennent également de nombreux événements culturels (concerts, etc.) en profitant des lacunes des États et de l'absence des autres entreprises dans ce domaine, ce qui a un effet bénéfique sur leur image et les rend, là aussi, difficilement attaquables. - Le principal argument des cigarettiers reste leur supposée contribution à l'enrichissement et au développement des économies locales, puisque ces industries stimulent les exportations de tabac, dont certains pays sont extrêmement dépendants. En outre, ces industries implantent des sites de production en Afrique. Or, comme nous allons le voir ci-dessous, l'impact économique de la culture et de la transformation du tabac est loin d'être aussi positif que le prétendent ces industries. [...]
[...] Les distributions gratuites et promotionnelles sont également interdites. Beaucoup de ces mesures font l'objet d'attaques et de critiques de la part des industries du tabac, mais aussi des consommateurs, et des partenaires historiques des cigarettiers (par exemple, l'interdiction de parrainage a créé un véritable tollé dans le monde du sport automobile). Néanmoins, elles se sont avérées pour le moins efficaces en ce qui concerne la consommation de tabac : Rien que sur la période 2000-2005, les ventes de cigarettes en France ont chuté de près de selon les statistiques de l'INSEE. [...]
[...] À la base de la lutte contre le tabagisme se trouve donc la communauté internationale qui, seule, peut mettre en place les bases d'une action qui s'attaqueraient au problème de front, au lieu de simplement le déplacer. Conclusion Les industriels du tabac ont trouvé en l'Afrique une manne financière dont ils savent habilement tirer profit en manipulant et exploitant la population, menaçant ainsi non seulement les économies locales, mais par- dessus tout la santé des Africains. Dans un continent où les cigarettiers ont tous les pouvoirs, ou presque, la lutte anti-tabac constitue un défi que peu de gouvernements sont capables ou désireux de relever. [...]
[...] Finalement, l'action des associations peut être efficace, mais elle doit bénéficier d'un soutien politique fort. Des pays sont dans ce cas des modèles. Le Nigéria a ainsi décidé d'intenter une action en justice contre trois compagnies de tabac (British American Tobacco, Philip Morris et International Tobacco Limited), réclamant 40 milliards de dollars de dommages et intérêts pour pallier le coût des maladies causées par le tabac. En Tanzanie, il est interdit de fumer dans les lieux publics, de faire de la publicité dans les médias et de vendre des cigarettes aux mineurs. [...]
[...] Des réactions timorées Les problèmes liés au tabac sont complètement sous-évalués par les gouvernements africains. Par exemple, la Convention cadre de la lutte anti- tabac de l'OMS n'a été adoptée que par très peu de pays africains (environ trente pays). Ce phénomène a deux explications principales. La première est la priorité donnée à la lutte contre le paludisme et le SIDA. Déjà limités par les moyens, les gouvernements préfèrent se centrer sur les difficultés actuelles liées à ces deux épidémies. [...]
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