La France est un pays de tradition viticole ancienne : ce sont les Grecs qui ont apporté la culture de la vigne au II°s av J.C. Cette tradition s'est perpétuée, et la culture de la vigne est, dans beaucoup de régions, partie intégrante du particularisme et de l'histoire locale.
La production viticole en France est essaimée sur une grande partie du territoire : Bordeaux, mais aussi Bourgogne, Alsace, les pays de la Loire, le Languedoc, la vallée du Rhône…On a parlé de civilisation du vin pour désigner ce rapport singulier entre l'homme et la vigne.
La filière vin structurée en France autour des AOC, et le site de l'INAO donne des indications assez précises sur les superficies cultivées et la valeur produite. La France a une image de prestige en matière vinicole, et les vignerons français se targuent de produire les meilleurs vins au monde. Pourtant, dans un marché qui vit largement de l'exportation (certains vignobles exportent jusqu'aux trois quarts de leur production, c'est le cas du Cognac), les vins français souffrent de plus en plus de la concurrence que leur font subir non seulement d'autres pays de tradition viticole ancienne, tels l'Italie ou l'Espagne, mais surtout de producteurs émergents : les vins de Californie, d'Afrique du Sud, du Chili ou d'Australie semblent aujourd'hui mieux se vendre à l'international que les vins français. D'une situation de quasi-monopole, ils sont passés en deux génération à une situation de leader en perte de vitesse. Il Faut bien distinguer le marché du luxe, les Pétrus, Yquem, Cheval-Blanc ou autres Meursault ou Krug, qui sont toujours, sur leur domaine, en situation monopolistique, et le segment du milieu de gamme.
Afin de bien prendre la mesure des difficultés auxquelles est confrontée la filière viticole en France, nous verrons dans une première partie comment la culture de la vigne, mais aussi la commercialisation du vin s'est appuyée sur le territoire, pour parvenir à le structurer en retour : c'est toute l'idée des terroirs, et des circuits de vente d'un marché historiquement tournée vers l'extérieur. Puis, dans un second temps, on verra comment le monde viticole a du mal à remettre en cause des pratiques traditionnelles, pour fabriquer un produit plus calibré, mieux à même de répondre aux attentes des clients et de leurs goûts. La filière est aujourd'hui secouée par une crise des ventes, reflet des pertes de marché à l'international, et cherche les moyens de réorganiser sa production afin de les reconquérir.
[...] Apparition de nouveaux pays producteurs qui disputent à la France les marchés émergents : USA, Asie. Evidemment, les grandes appellations continuent à vendre leur vin avant même de l'avoir produit, mais dans le milieu de gamme, les débouchés sont âprement disputés, et les viticulteurs français perdent les marchés. - concurrence d'autres boissons : bière, alcools Elles participent d'un changement d'habitude : on boit moins de vin qu'avant, surtout les jeunes générations. Une crise sociale grave - des exploitations fragilisées, voire en faillite Les vignerons ne vendent plus. [...]
[...] Il demande sans doute des vins moins complexes, moins typés. D'où un problème pour un pays de civilisation du vin comme la France, attaché à ses terroirs, qu'elle juge à raison excellents, mais à tort incomparables : on peut produire du bon vin ailleurs. Face à un marché mondialisé standardisé à goûts constants exigeant des prix faibles, les viticulteurs français peinent à trouver leurs marques. Les AOC était très adaptées à un monde où le vin n'avait pas beaucoup de concurrents comme boisson, et où le vin français n'avait pas de concurrents tout court. [...]
[...] La filière est aujourd'hui secouée par une crise des ventes, reflet des pertes de marché à l'international, et cherche les moyens de réorganiser sa production afin de les reconquérir. De la production à la vente, une filière bien intégrée La France jouit d'une image d'excellence en matière vinicole, qui lui a permis de mettre en place une filière de production commercialisation particulièrement organisée. La France, une civilisation du vin Un pays de tradition viticole ancienne et reconnue - les terroirs : l'emblème du vin est un objet de fierté des viticulteurs français. [...]
[...] Un hypermarché des ventes de vins en France) doit avoir des fournisseurs de masse, peu capable d'acheter 800 bouteilles à un petit producteur, même à bas coût. Conclusion Cultiver un prestige et un savoir faire, développer une image d'authenticité, mettre en valeur les terroirs et les appellations, voilà ce que sait faire la filière viticole française, mais cela ne suffit plus aujourd'hui. La qualité et l'image de marque forment un duo gagnant, à condition que les vignerons et les négociants n'oublient pas le consommateur et ses envies ! Bibliographie - Le patrimoine viticole (collectif). - La France, Robert CHEIZE. [...]
[...] Il faut aujourd'hui sortir de la civilisation du vin, pour aller vers celle d'un produit à vendre. Les vins étrangers ne sont pas meilleurs, ils sont mieux adaptés à des goûts qui évoluent : le vigneron doit se mettre à l'écoute du consommateur. Des atouts à développer - des coups publicitaires qui ont fait leurs preuves : le Beaujolais nouveau ou comment refonder un vignoble. Il y a une démarche de commercialisation à mettre en place : de l'habitude du vin qui se vend tout seul à la conquête du client - la piste prometteuse des vins de marque ; Mouton Cadet, le pionnier : le client sait ce qu'il achète : on fait du vin honnête, bon marché, et standardisé millions de caisses, exactement de vin d'hypermarché : l'accent est mis sur la commercialisation. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture