Le libre-échange se considère comme un retour à l'état naturel de l'économie, avant toute intervention étatique. Le protectionnisme, quant à lui, dominant jusqu'à la fin du XIXe siècle, n'apparaît plus comme la norme effective du commerce international. Celui-ci correspond à une politique économique selon laquelle l'État ou un groupe d'États interviennent dans l'économie pour protéger leurs entreprises et aider leurs produits face à la concurrence internationale. On distingue trois grands types d'instrument protectionniste : les barrières tarifaires (droits de douane) et non tarifaires (politiques d'achats publics, normes, subventions à l'exportation ou à la production, quotas d'importation, ou encore lourdeurs administratives…) et le dumping monétaire.
Ces deux systèmes économiques sont donc clairement antagonistes, alors pour quelles raisons les acteurs étatiques ont-ils opté au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour le libre-échange mondialisé ? Comment expliquer la domination du libéralisme dans le commerce international contemporain ? En quoi celui-ci est-il préférable à son éternel rival le protectionnisme ? N'y a-t-il pas, à contrario, des éléments qui remettent en cause le bien-fondé d'un libéralisme absolu ?
[...] Un autre problème est posé par la mondialisation : la généralisation de la contrefaçon. Le libre échange permet une meilleure circulation des marchandises, quelles qu'elles soient On estime ce trafic entre 5 et du commerce international, soit un manque à gagner pour les entreprises de l'ordre de 300 milliards de dollars dont près de 6 milliards pour la France. En Chine, près de des produits seraient contrefaits On voit bien toute la dérive à laquelle est arrivé un système où circulent des sommes astronomiques chaque jour et où la volatilité est devenue un maître mot. [...]
[...] Cette conception très politique du protectionnisme nous rappelle l'intervention de N. Sarkozy en 2004 lorsqu'il avait engagé l'argent de l'Etat français pour sauver Alsthom. De même, le patriotisme économique très en vogue aujourd'hui semble s'inspirer de cette théorie. La loi du Buy American Act de 1933 est aussi une vieille politique protectionniste ayant pour but la protection de l'exclusivité des contrats publics pour des entreprises de l'oncle Sam. La nouvelle théorie du commerce international (années 80) va clairement s'intéresser aux manquements des analyses néo-classiques du commerce international et deux auteurs vont remettre en cause l'existence de marchés parfaits : Krugman et M.Obstfeld. [...]
[...] La Chine exporte elle des jouets, des matériels électroniques. Ces relations purement économiques ont des conséquences géostratégiques incommensurables. Le Japon, lui aussi longtemps en froid avec la Chine, a vu sa croissance repartir en 2004 grâce à son ancien ennemi chinois, premier client de l'Empire nippon. La principale avancée de la théorie ricardienne est que chaque Etat est gagnant, même celui qui est faible dans toutes les productions. En prenant l'exemple du drap et du textile, il montre délibérément que même si l'Angleterre est déficiente dans les deux domaines, elle a tout de même un avantage comparatif vis-à-vis du Portugal. [...]
[...] En Chine, depuis le changement de cap initié par Deng Xiaoping en 1978 et sa conversion à l'économie sociale de marché le PIB a été multiplié par 10, les exportations ont été multipliées par 45. Aujourd'hui, cet Etat pseudo communiste réalise de son PIB à l'exportation! Les dirigeants dictateurs chinois ne comptent pas en rester là puisqu'ils ont annoncé lors du dernier congrès du PC chinois l'objectif de quadrupler le PIB d'ici 2020 ! Les marxistes d'hier sont devenus les smithiens de demain Les IDE autrefois symboles de l'impérialisme occidental s'élargissent. [...]
[...] Un facteur d'efficacité économique via la spécialisation et la DIT Le libre échange est une thèse économique relativement récente puisqu'elle remonte au XVIIIe siècle. Un siècle auparavant, dans la continuité des auteurs du libéralisme politique du XVIIe (Locke, Hobbes), un philosophe conceptualisait la pensée économique libérale et cet homme, c'était Spinoza (1632-1677). Il écrivait dans Ethique, tome IV : Quand chaque homme cherche le plus ce qui est utile à lui-même, alors les hommes sont les plus utiles les uns aux autres curieuse sensation de lire la pensée du maître des libéraux Adam Smith et sa main invisible qui pourtant n'apparaîtra qu'un siècle plus tard Les premiers libéraux à prôner le libre échange sont aussi les plus virulents opposants au protectionnisme : ce sont les physiocrates français du XVIIIe siècle. [...]
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