Pourquoi peut-on dire que la France se situe "au milieu du gué" en matière de gestion des âges ?

Résumé du document

Le vieillissement démographique auquel est confrontée l'Europe aujourd'hui débouche sur la problématique de la gestion des âges et des politiques d'emploi. De récents travaux démontrent que la population en âge de travailler diminue de près d'un million de personnes tous les dix ans d'ici 2050 (pénurie de main-d'œuvre à venir).
Le cas français, dont les taux d'activité sont parmi les plus faibles d'Europe, paraît ici particulièrement intéressant à étudier : en effet la baisse de la population active, combinée au vieillissement démographique, devrait logiquement conduire les responsables à « s'interroger sur la manière d'éviter une usure trop précoce des capacités des actifs et adapter les organisations du travail aux exigences nouvelles ». Quelles sont alors les bonnes pratiques à adopter en matière de gestion des âges ?

Extraits

[...] C'est pourquoi la thématique de la gestion des âges a récemment émergé dans le débat public ; désormais les partenaires sociaux et les entreprises prennent conscience des enjeux. Quelles sont alors les bonnes pratiques à adopter en matière de gestion des âges ? A cette interrogation, pourtant essentielle, quelques réponses, timides, ont été apportées : jusqu'en juin 2004, seuls deux accords de branches étaient explicitement consacrés à la gestion des âges (dans la grande distribution et dans le caoutchouc et les polymères). Pourtant les faits sont là : les séniors subissent de forts handicaps pour l'accès à l'emploi et à la formation professionnelle continue. [...]

[...] Pourquoi peut-on dire que la France se situe "au milieu du gué" en matière de gestion des âges ? Gestion des âges et emploi F. Brun, Marc Dupont et M. Thierry Le développement de la formation des seniors : lutter contre les discriminations ou promouvoir la diversité ? C. Abattu, B. Lamotte Pourquoi peut-on dire que la France se situe "au milieu du gué" en matière de gestion des âges ? [...]

[...] Concernant l'accès à la formation continue, les séniors sont encore lésés : les jeunes entre 25 et 34 ans se forment deux fois plus que les plus de 55 ans. Il apparaît clairement que les outils nécessaires à la montée en charge de la gestion des âges, tant au niveau national qu'européen, sont globalement disponibles (projets EQUAL, A tout âge programme part'@ge dispositions prises à l'occasion de la loi sur la réforme des régimes de retraite ; cependant leur généralisation semble relativement variable suivant les branches et les territoires. Toute la difficulté réside donc dans le passage du diagnostic à l'action. [...]

[...] La réorientation des politiques publiques est donc à accentuer, notamment en aidant à la formation des plus anciens, en incitant au maintien en entreprise ou à l'embauche des seniors, en engageant une politique plus ambitieuse en matière d'amélioration des conditions et d'organisation du travail. La mobilisation du corps social est-elle une nécessité ? La mobilisation du corps social paraît évidente (encore faut-il que la crédibilité du discours de l'Etat soit fondée). En effet, l'ouverture d'un véritable débat social permettrait de hisser au premier plan les questions de mixité des âges au travail et de transmission de l'expérience (société intergénérationnelle), et de ce fait garantir une gestion des âges et une activité des séniors sans doute plus efficace. [...]