Les marchés financiers internationaux ont été orientés à la hausse dans presque toutes les régions du monde au cours de l'année 2006, et la finance internationale n'a pas connu de crises récentes. Les flux financiers reçus par les économies émergentes ces dernières années comportent une part croissante de placements spéculatifs sur des bourses certes risquées mais attrayantes. Selon l'Institute of International Finance, ces flux sont passés de 37 milliards de dollars en 2003 à près de 70 milliards en 2006. Les capitalisations boursières augmentent très rapidement en Asie, en Amérique latine, au Moyen-orient ou dans les pays d'Europe centrale, les hausses dépassant dix points de PIB par an dans certains pays. Or les nouvelles émissions d'actions restent faibles sur ces marchés étroits. Cela signifie que les arrivées de capitaux dans les pays émergents servent bien plus à la spéculation qu'au financement de l'économie réelle. La chute brutale de 15 % de la banque thaïlandaise à la mi-décembre 2006, après l'annonce par la banque centrale de sa volonté de stopper les entrées de capitaux spéculatifs, sonne comme un avertissement. L'hypothèse d'une menace d'une crise monétaire et financière qui déstabiliserait l'économie mondiale est prise au sérieux par les économistes. Comme le rappelle le rapport annuel de la Banque des règlements internationaux pour 2006, « compte tenu de la complexité [du système monétaire et financier international], il est extrêmement difficile de formuler des prévisions. […] Les crises financières des dernières décennies ont, le plus souvent, eu pour origine un événement presque entièrement inattendu ». La prudence est donc de rigueur pour cet organisme devenu le centre d'expertise sur le fonctionnement des marchés financiers.
[...] Depuis 1973, la finance mondiale a connu deux fois et demie plus de crises que dans la période 1880-1913, marquée elle aussi par une libre circulation des capitaux. Or, le système monétaire et financier international joue un rôle essentiel dans le fonctionnement de l'économie mondiale. Assurer la stabilité de ce système oblige à développer deux types de politiques. Tout d'abord, des politiques de prévention des crises. Ensuite, des politiques de résolution des crises lorsque celles-ci surviennent. La réglementation et le contrôle des marchés monétaire et financier existent depuis l'apparition de l'internationalisation de ceux- ci. Mais des interrogations naissent aujourd'hui sur l'efficacité de telles politiques. [...]
[...] En particulier, c'est un dispositif élaboré pour les grandes banques qui ont les moyens de se doter de systèmes sophistiqués et coûteux de contrôle interne. Bâle 2 défavoriserait ainsi les petites banques, ainsi que les banques des pays en développement dont les ressources humaines et financières sont bien moindres. De plus, une confiance trop grande est faite à la capacité des banques à s'autocontrôler, ce qui peut paraître surprenant quand on constate le phénomène bien connu d'aveuglement au désastre dont font preuve régulièrement les banques, et qui les amène à sous-estimer leurs risques, notamment dans les périodes d'euphorie spéculative. [...]
[...] Il est tout à fait possible d'améliorer la stabilité du système. Il convient d'améliorer le système de prévention des crises Il faut également revoir l'architecture de résolution des crises Améliorer l'architecture de prévention des crises monétaires et financières Le système monétaire et financier international peut être confronté à l'apparition d'une bulle financière. On parle de bulle spéculative lorsque le prix d'un actif s'éloigne de sa valeur fondamentale, définie comme la somme des revenus que cet actif peut rapporter dans le futur. [...]
[...] L'amélioration de ces instruments passe notamment par un approfondissement de ces règles et par une généralisation à l'ensemble des acteurs économiques Améliorer le système de résolution des crises financières La prévention des crises financières internationales n'est pas suffisante ; elle doit être doublée de politiques curatives de gestion des crises. En cas de crise bancaire et de risque de contagion financière, la banque centrale nationale est appelée à intervenir en tant que prêteur en dernier ressort : elle peut être amenée à prêter à toutes les banques et à tous les acteurs financiers qui se sont vus couper l'accès aux liquidités. Cela entraîne en général un accroissement de l'offre de monnaie, ce qui interfère au moins à très court terme avec la politique monétaire. [...]
[...] Comme le rappelle le rapport annuel de la Banque des règlements internationaux pour 2006, compte tenu de la complexité [du système monétaire et financier international], il est extrêmement difficile de formuler des prévisions. [ ] Les crises financières des dernières décennies ont, le plus souvent, eu pour origine un événement presque entièrement inattendu La prudence est donc de rigueur pour cet organisme devenu le centre d'expertise sur le fonctionnement des marchés financiers. L'émergence d'un système monétaire et financier international s'explique par le développement de la globalisation financière, c'est-à-dire une intégration très poussée des marchés de capitaux dans l'ensemble de l'économie mondiale. [...]
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