Peut on considérer les conflits sociaux comme une pathologie de l'intégration ?

Résumé du document

Epreuve composé d'économie sur les conflits sociaux.

Extraits

[...] Ainsi, les conflits sociaux peuvent être interprétés comme des pathologies de l'intégration. Cependant, il serait impropre de se limiter à cette seule analogie. Les conflits sociaux traitent, plus généralement des conflits liés à la gestion ou à la possession de biens matériels (capital, représentation, etc.). Ces rapports de classes, tels que présentés par Marx, sont généralement conflictuels en tant qu'ils définissent les rapports de production et tout particulièrement les conditions de rémunération du travail et du capital. Dès lors, et dans cette optique, les conflits sociaux sont considérés comme fonctionnels. [...]

[...] Ainsi, deux lectures des conflits sociaux et de l'intégration se heurtent et permettent, dans une certaine mesure, de considérer les conflits sociaux comme une pathologie. Cependant, il est intéressant de constater des évolutions en France et en Europe plus généralement des modes d'expression des conflits sociaux. Ainsi marque une inflexion ou du moins une stabilisation dans la tendance à l'augmentation des conflits sociaux. Parallèlement, le salaire, bien que point de conflit toujours important a perdu un peu de son importance, particulièrement pour les représentants de la direction. [...]

[...] Peut-on considérer les conflits sociaux comme une pathologie de l'intégration ? En France entre 1976 et 2005, le nombre de journées individuelles non travaillées pour cause de grève dans le secteur privé est passé de 4,05 millions à 224.000. Parallèlement des représentants du personnel dans les établissements de 20 salariés ou plus déclarent avoir connu au moins un conflit au cours des années 2008-2010. Ainsi, le marché du travail représente une institution importante pour permettre l'intégration. Cependant, l'intégration ne saurait se limiter au seul marché du travail. [...]

[...] En effet, le regroupement en classe d'intérêt, la mise en action des conflits (grèves, grèves de la faim) peut constituer un puissant facteur de cohésion sociale et d'intégration (que Marx appellerait la « conscience de classe). Cette reconstruction sociale par le conflit peut également être perçue comme une réponse du corps social dans un contexte de destruction des structures traditionnelles. Dès lors, le conflit n'est pas considéré comme une pathologie mais bien comme un remède. Parallèlement, les conflits sociaux peuvent être l'occasion pour plusieurs intérêts de négocier et donc de dialoguer. [...]

[...] Enfin, une évolution claire est notable dans la méthode et la forme de conflit utilisées aujourd'hui par les employés. La grève de longue durée a ainsi perdu de sa prééminence au profit de modalités moins dures telles que la grève de courte durée, la grève perlée ou la grève du zèle, particulièrement chez les représentants du personnel. Ces tendances peuvent être interprétées comme une intériorisation et une acceptation par une majorité du corps social des nouvelles règles et valeur qui pèsent sur lui (exigences de productivité, etc.). [...]