Il en est de l'économie comme de toute discipline plus ou moins scientifique : l'ampleur des problèmes posés et leur complexité pousse à la spécialisation. D'ailleurs les économistes ne sont pas les moins bien placés pour faire l'éloge de la spécialisation.
Depuis Smith et la fabrique d'aiguilles on sait que sans elle il n' y a pas de salut. Mais aujourd'hui l'aiguille il faut aller la chercher dans la botte de foin.
Aujourd'hui il n'existe pas une économie. La discipline s'est éclatée en une multitude de spécialisations : aux séparations traditionnelles d'autres sont venues s'ajouter transformant la bonne vieille économie politique de Ricardo en un puzzle dément que nul n'est plus capable de recomposer. Dans cet éparpillement le risque majeur est, de toute évidence, la myopie. Les économistes ne l'évitent pas toujours.
Quant à l'observateur curieux qui aimerait tout simplement savoir où en est l'économie aujourd'hui, il risque d'être aveuglé par le brouillard que forme la superposition des écoles, la multiplication des angles de recherche, l'inextricable complexité des outils et des méthodes.
Mais le brouillard cache une montagne, solide, compacte, incontournable : la victoire de l'économie libérale.
[...] Deux exemples méritent le détour. La Société du Mont Pèlerin est une association de chercheurs libéraux chargée de la défense du dogme libéral. Crée en 1947, elle fut présidée successivement par von Hayek, Milton Friedman et James Buchanan. Le prestige de ses membres en fait une référence incontournable. La Rand Corporation est un organisme lié au ministère de la Défense, qui a abondamment subventionné la recherche économique notamment par la création d'une bourse pour les étudiants de troisième cycle en économie dans les universités les plus prestigieuses. [...]
[...] A ce moment-là, on a qu'à baisser les prix ! Dans ce cas, la stratégie de prix faibles transmet le message suivant : la qualité du produit est tellement bonne que le producteur est sûr que les consommateurs continueront à acheter demain. Pour le prouver, il accepte de signaler de manière crédible sa haute qualité en réalisant des pertes aujourd'hui, ce qui serait irrationnel pour un producteur de mauvaise qualité (Anne Perrot, centre d'économie mathématique. Paris I. Problèmes économiques Nº2291) On peut également se pincer, pour s'envoyer le signal suivant : est-ce que je rêve ? [...]
[...] L'intérêt individuel n'est pas synonyme d'intérêt général. Le problème de l'information On doit à George Akerlof (prix Nobel en 2001 avec Michael Spencer et Joseph Stiglitz) d'avoir exploré les imperfections du marché, notamment les situations d'asymétrie d'information. Contrairement à ce que suggère le credo néo classique, sur les marchés l'information est loin d'être accessible à tous les acteurs de l'échange. Le marché est loin d'être transparent Dans un article pionnier de 1970 (The Market for Lemons ; Qualitative Uncertainly and the Market Mechanism.) Il montre que sur le marché des voitures d'occasion il existe une asymétrie d'information entre le vendeur et l'acheteur. [...]
[...] Dans ce cas, les choix sont facilement identifiés et il n' y pas d'hésitation sur la stratégie à mettre en œuvre on parle alors de stratégie dominante Aujourd'hui la théorie des jeux est mise à contribution dans de nombreux domaines : l'économie, bien entendu, notamment pour l'étude des stratégies des entreprises dans des situations d'oligopole, mais aussi dans le domaine politique (analyse des choix des électeurs, théories de la justice sociale) ou militaire et diplomatique (stratégie des conflits et des négociations). Les prix Nobel 2005 Auman et Schelling ont travaillé dans ce dernier domaine. Le dilemme du prisonnier L'exemple qui illustre le mieux les jeux non coopératifs est le célèbre dilemme du prisonnier auquel des milliers d'ouvrages et d'articles ont été consacrés. [...]
[...] A la suite d'une longue polémique, aux Etats-Unis, la Cour Suprême a accepté le principe de la légalité des brevets sur des molécules identifiées ou mises au point par les laboratoires biochimiques. Des molécules vivantes. Notre manière de comprendre les prix, la valeur, la richesse a visiblement besoin d'une réflexion profonde. En commençant par les instruments de mesure. Le vrai luxe, c'est l'espace Hier l'économie ne prenait pas en compte les externalités l'air, la mer, les paysages. Les entreprises et les hommes en ont usé et abusé. [...]
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