Les caractéristiques macro-économiques du dernier cycle d'activité des US ont été profondément atypiques. En effet, depuis le début des années 90, l'économie américaine a été marquée par une expansion ininterrompue et rapide de l'activité, qui s'est accompagnée d'1 baisse elle-même continue de l'inflation. Ainsi, entre septembre 91 et septembre 98, l'inflation américaine est tombée de 3,4 p.cent à 1,5 p. cent, alors que l'activité progressait en moyenne à plus de 3,5 p.cent par an ; parallèlement le taux de chômage a baissé continuellement passant de 7,5 p.cent en 92 à 4 p.cent en 2000. Mais cette performance américaine est d'autant plus impressionnante que les dernières années du cycle n'ont manifesté aucun signe d'essoufflement, contrairement au schéma cyclique habituel. L'inflation ne revenant pas, les salaires restant stables, et le retournement du cycle classique ne se faisant pas, les économistes se sont donc demandé comment ce résultat a pu être atteint dans une économie ou les manifestations du cycle étaient traditionnellement très marquées, et les théories de la croissance ont cherché de nouvelles réponses à la question classique des facteurs de la croissance.
Ainsi, c'est dans ce contexte que les nouvelles théories de la croissance ont renouvelé la vision de long terme des économistes :
Alors que la croissance de lg terme était en effet envisagée comme indépendante des comportements des agents économiques, la croissance endogène permet de l'envisager comme une résultante de leurs décisions d'épargne et d'investissement. En effet, ces théories sont fondées sur l'idée que le progrès technique est un facteur endogène au mécanisme de la croissance, et que chaque progrès technique produit des effets externes positifs qui renforcent la croissance, justifiant ainsi leur hypothèse selon laquelle les rendements sont constants et non décroissants.
Par conséquent, selon notamment Romer et Lucas qui sont à l'origine de ces nouvelles théories, la croissance auto-entretenue est possible et dépend de la quantité de ressources allouées à l'accumulation. En outre, selon ces théories un niveau plus élevé de production suscitant une accumulation plus intense de savoir technique, lequel est irréversible, les politiques économiques qui n'ont dans le modèle traditionnel que des effets transitoires, sont ainsi supposées avoir en croissance endogène des effets permanents.
Donc selon ces théories, les prouesses macro-économiques des US seraient la preuve d'une profonde transformation industrielle et institutionnelle, qui aurait permis d'élever durablement et significativement le potentiel de croissance, et d'abolir définitivement les tensions cycliques. Dans cette perspective, l'explication de ces performances tiendrait avant tout à un complet renouveau micro-économique.
Donc se demander si les nouvelles théories permettent de comprendre les succès de l'économie américaine, revient à poser le problème suivant :
Dans quelle mesure les caractéristiques macro-économiques de l'économie américaine sont-elles différentes des cycles passés ? Ou autrement dit, quelle est la réalité de la rupture macro-économiques que les innovations techniques et managériales auraient engendrée ? Et faut-il pour comprendre la faiblesse de l'inflation américaine ou l'importance des créations d'emploi faire référence à un nouveau paradigme ?
Dans un premier temps, on va voir que les nouvelles théories permettent de comprendre les succès récents de l'économie américaine dans la mesure ou des transformations structurelles sur les marchés des biens et du travail ont effectivement permis aux Etats-Unis d'être performants en matière de croissance, de chômage et d'inflation.
Mais dans un deuxième temps on verra que ces nouvelles théories n'apportent qu'une explication partielle, dans la mesure ou une gestion du cycle réussie et des facteurs temporaires ont également contribué à la croissance.
[...] Donc se demander si les nouvelles théories permettent de comprendre les succès de l'économie américaine, revient à poser le problème suivant : Dans quelle mesure les caractéristiques macro-économiques de l'économie américaine sont-elles différentes des cycles passés ? Ou autrement dit, quelle est la réalité de la rupture macro-économiques que les innovations techniques et managériales auraient engendrée ? Et faut-il pour comprendre la faiblesse de l'inflation américaine ou l'importance des créations d'emploi faire référence à un nouveau paradigme ? Dans un premier temps, on va voir que les nouvelles théories permettent de comprendre les succès récents de l'économie américaine dans la mesure ou des transformations structurelles sur les marchés des biens et du travail ont effectivement permis aux Etats-Unis d'être performants en matière de croissance, de chômage et d'inflation. [...]
[...] Si ces méthodes ne sont pas nouvelles, l'informatique a cependant permis d'en radicaliser l'usage à travers notamment l'idée de la mise en réseau d'unités de production complexes, au sein et au-dehors de la firme, l'externalisation massive aux sous-traitant jouant un rôle considérable. Et cette étude montre que l'informatique n'est utile qu'à condition que cette réorganisation du travail ait eu lieu. Donc Askenazy élucide ainsi le paradoxe de Solow, selon lequel l'informatisation de la société ne laissait pas de traces visibles sur la productivité globale de l'économie. [...]
[...] Et surtout, la recherche et développement a joué un rôle majeur, la part des TIC dans la R&D des entreprises ayant atteint 54 p.cent en 98. Résistance de l'économie américaine au retournement du secteur des TIC : le ralentissement américain est resté modéré grâce à la résistance des gains de productivité et au dynamisme persistant des dépenses des ménages, compensant une partie de la chute de l'investissement productif. La progression de la productivité du travail, plus de 5 p.cent en 2002 est un évènement notable de la conjoncture économique postérieure à l'éclatement de la bulle financière autour des valeurs de l'Internet. [...]
[...] Les chiffres confirment en effet que la hausse du taux de croissance de la productivité du travail est tangible depuis 96 (passant de 1,43 entre 74 et 90, à 1,61 entre 91 et 95, et à 2,66 entre 96 et et qu'elle s'explique pour moitié par l'usage des TIC et pour moitié par la hausse résiduelle de la productivité globale des facteurs. Cette décomposition montre ainsi que l'effet de l'accumulation du capital sur la croissance de la productivité du travail est un facteur essentiel et qu'il s'explique par la montée en puissance de l'informatique. Parallèlement, le rôle joué par le système économique et les firmes aux US dans les domaines du progrès technique et de l'innovation confirme les analyses des nouvelles théories de la croissance fondées sur l'idée d'un progrès technique endogène. [...]
[...] Par conséquent, selon notamment Romer et Lucas qui sont à l'origine de ces nouvelles théories, la croissance auto-entretenue est possible et dépend de la quantité de ressources allouées à l'accumulation. En outre, selon ces théories un niveau plus élevé de production suscitant une accumulation plus intense de savoir technique, lequel est irréversible, les politiques économiques qui n'ont dans le modèle traditionnel que des effets transitoires, sont ainsi supposées avoir en croissance endogène des effets permanents. Donc selon ces théories, les prouesses macro-économiques des US seraient la preuve d'une profonde transformation industrielle et institutionnelle, qui aurait permis d'élever durablement et significativement le potentiel de croissance, et d'abolir définitivement les tensions cycliques. [...]
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