Modèle keynésien, Harrod-Domar, théorie moderne de la croissance, croissance équilibrée, plein emploi, étude du cycle des affaires, déséquilibre
Le modèle de croissance de Harrod-Domar est d'une importance fondamentale dans la littérature relative à la croissance :
- il est considéré comme le modèle de référence de la théorie moderne de la croissance ;
- il était considéré par Harrod lui-même comme une « nécessaire propédeutique à l'étude du cycle des affaires ».
Les travaux de Domar (1946 et 1947), économiste américain, ont été publiés sans que ce dernier ait eu connaissance des travaux de son collègue anglais, Harrod (1939). Malgré quelques différences, la similitude des travaux de ces deux auteurs est suffisante pour que l'exposé qui suit ne s'inspire pour l'essentiel que des développements de Harrod.
Le texte de Harrod (1939) est exposé en termes littéraires qui ont donné lieu depuis à de multiples interprétations et à de multiples tentatives de formalisation. La présentation que nous proposons cherche à rendre compte de l'essentiel de la démarche et des conclusions du texte de Harrod à l'aide du minimum d'appareillage mathématique.
[...] Pour répondre à la première question, nous définirons le taux de croissance garanti. En répondant à la seconde, nous aborderons le problème de l'instabilité du modèle étudié B. Taux de croissance garanti Le taux de croissance garanti warranted noté gw, c'est, nous dit Harrod, le taux qui, s'il se produit, laissera l'ensemble des participants satisfaits d'avoir produit ni plus ni moins que le montant exact. Il les mettra dans un état d'esprit qui les incitera à passer des commandes propres à maintenir le même taux de croissance Harrod préfère parler de taux garanti plutôt que de taux d'équilibre, et ce, pour deux raisons : - l'équilibre en question va s'avérer hautement instable, - le taux de croissance correspondant garantit aux entrepreneurs la réalisation de leurs anticipations. [...]
[...] La fonction d'investissement qu'il comporte n'est donc pas une fonction indépendante, fondée sur des anticipations concernant le futur. Avec la construction d'une telle fonction, on aborde la deuxième étape, qui nous fait passer de l'existence à l'instabilité du sentier de croissance de l'économie. IV. Instabilité de l'équilibre sur le marché du bien. A. TAUX DE CROISSANCE EFFECTIF Dans une économie capitaliste décentralisée, l'investissement est déterminé non pas par le montant de l'épargne, mais par les décisions des entrepreneurs. De ce fait, Harrod introduit une fonction d'investissement, qui fait intervenir le principe d'accélération. [...]
[...] Supposée constante, elle est définie par le rapport de l'épargne au produit ; - le coefficient de capital ou rapport capital-produit. Supposé constant, il mesure le nombre d'unités de capital utilisées par unité produite. Son inverse, soit mesure le nombre d'unités de produit obtenues à l'aide d'une unité de capital. La définition de ces deux paramètres permet d'expliciter les interactions du fonctionnement de l'économie considérée : une unité de capital produit 1/c unités de produit, qui engendre à son tour s/c unités d'épargne nette. [...]
[...] Le modèle de Harrod-Domar se présente sous deux versions ayant des interprétations économiques différentes. Dans l'une d'elles, on suppose une fonction de production à coefficients fixes = avec un paramètre v dont l'inverse représente le rapport constant output/capital, soit 1/v. L'autre version a la forme du multiplicateur-accélérateur et repose sur une fonction d'investissement reliant l'investissement aux variations de l'output, par l'intermédiaire d'un paramètre v qui est essentiellement un rapport capital-output. Aucune des deux versions ne suppose d'investissement autonome, mais implique une fonction d'épargne relative avec un paramètre s représentant la propension à épargner constante et un taux constant de croissance relative de la force de travail. [...]
[...] La dynamique des écarts entre variables et l'instabilité de la croissance A. LES DÉSÉQUILIBRES DE COURTE PÉRIODE Deux cas doivent être distingués suivant les valeurs respectives de g et de gw. A. - g > gw. La croissance effective est supérieure à la croissance nécessaire à la réalisation des projets des entrepreneurs. Dans une telle situation - fréquente lors de reprises de l'activité économique les investissements sont stimulés (effet d'accélération), ce qui entraîne (effet de multiplication) un nouvel accroissement de la demande. [...]
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