La théorie économique n'envisage le commerce international que sous l'angle du libre échange (objectif affiché du GATT et de l'OMC) ; depuis les théories de Smith et Ricardo, le libre-échange est affirmé avec force, d'autant plus qu'à l'heure de la mondialisation (mouvement initié et entretenu par le développement de firmes multinationales au cœur des échanges économiques et dont le nombre est passé de 7 000 en 1970 à plus de 60 000 en 2002), il polarise partisans et détracteurs tant sur le plan économique que politique. Et pourtant, alors que l'on parle de plus en plus de patriotisme économique, de subventions aux entreprises, de sauvegarde de l'emploi national et de guerre commerciale entre les Etats-Unis et l'Europe, on est en droit de se demander si, au fond, la théorie du libre-échange n'est pas soudainement devenue obsolète.
Et si les économistes s'étaient trompés, et si le libre échange n'était pas la panacée pour développer le commerce international ? Et si l'on assistait actuellement à l'émergence d'un nouveau commerce international réservé face au dogme du libre échange et à ses promesses économiques ? Deux questions différentes en réalité : le libre-échange est-il dépassé en tant qu'objectif ?
L'objectif de libre-échange est-il, en dépit d'un discours économique favorable, invalidé dans les faits ?
Nous allons tenter de vous expliquer rapidement dans un premier temps, les théories classiques sur lesquelles se fondent tous les économistes pour défendre le libre échange (tout ce qu'un étudiant doit savoir sur le commerce international). Et dans un deuxième temps nous essaierons de débattre sur l'agonie possible ou imaginée du libre échange. La difficulté sera bien évidemment de ne pas tomber dans les travers de la discussion café du commerce, car s'il est un sujet sur lequel tout le monde pense avoir sa propre théorie, c'est bien le libre échange, ce qui implique en outre des dilemmes dans la mesure où l'opinion que le consommateur se fait du libre échange diffère souvent de celle du travailleur et que la rhétorique politique nationale apparaît, de surcroît, à ce sujet souvent assez ambiguë, pour ne pas dire opportuniste.
[...] L'incertitude est bien entendu une constante de toute politique économique, mais elle est plus forte encore lorsque le problème central est de savoir comment une décision affecte la concurrence oligopolistique. Le fait est que les économistes ne disposent pas de modèles fiables décrivant les comportements oligopolistiques. Or les résultats d'une politique commerciale dans des branches où la concurrence n'est pas parfaite dépendront essentiellement de la coopération ou non-coopération entre ces entreprises, ou bien du fait que la concurrence se fait sur les prix ou sur les produits6. En outre, dans de 9 nombreuses branches oligopolistiques. [...]
[...] - Le libre-échange n'est pas dépassé, mais il n'est plus ce qu'il était. Reste qu'aujourd'hui, le commerce est largement orienté vers une situation dans laquelle l'international commande et le national suit, en témoigne la constitution de champions nationaux, entraves au libre-échange justifiée par une meilleure figuration de l'économie nationale sur le plan international. Bibliographie Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations Livre David Ricardo, Des principes de l'économie politique et de l'impôt, troisième édition Chapitre 7 Philippe Simmonot, De l'avantage comparatif in : 39 leçons d'économie contemporaine leçon), Folio, Paris p. [...]
[...] Tel que le jeu se présente, le résultat n'est pas connu d'avance. Si maintenant le gouvernement européen (à supposer qu'il existe) développe une politique commerciale volontariste. Il s'engage à payer à Airbus une prime de 10 si elle produit l'avion, quelle que soit la décision de Boeing. Boeing sait maintenant que même s'il s'engage à produire des avions, Airbus prendra également la décision de produire et le constructeur américain enregistrera des pertes. Boeing se trouve donc poussé à prendre la décision de ne pas produire et le résultat du jeu sera que Airbus sera le seul à produire des avions de ligne. [...]
[...] En termes plus actuels, la question est la suivante : Faut-il créer des champions nationaux ? Supposons que deux pays puissent produire le même bien. Supposons que ce bien est un avion d'une capacité de 150 passagers et disons que ces deux s'appellent Amérique et Europe. Supposons que dans chaque pays une seule entreprise puisse produire ce bien : Boeing et Airbus. Supposerons ensuite qu'il n'y a pas de demande interne, ni en Amérique, ni en Europe, de sorte que le bien est entièrement destiné à l'exportation, ce qui nous permet d'assimiler l'excédent du producteur à l'intérêt national. [...]
[...] Les tenants de cette théorie mettent en avant l'observation empirique d'une polarisation du commerce mondial des échanges mondiaux sont d'ores et déjà réalisés à l'intérieur des zones régionales) ainsi que l'affirmation d'un usage régional des grandes monnaies (Dollar, Euro, Yen). Autre tentation, les détournements de trafic consistant pour les Etats membres d'une zone à importer systématiquement des biens ou services produits par un autre membre au détriment d'un producteur extérieur plus compétitif. Pour ou contre les politiques commerciales volontaristes ? [...]
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