Selon Weber en 1997, « le terme d'externalité désigne des bénéfices ou des coûts qui, bien qu'ils s'ajoutent aux bénéfices et aux coûts propres à une activité donnée, ne sont pas reflétés dans les prix du marché et touchent des agents économiques tiers, sans que ces derniers soient légalement tenus de payer ou en droit de recevoir un dédommagement ». Meade, en 1952, définit les externalités comme des variations d'utilité d'un agent engendrées par un autre agent sans qu'il y ait compensation sur le marché. En 1973, il élargit sa définition qui englobe désormais toutes les influences directes d'un agent, consommateur ou producteur, sur les fonctions objectives d'autres agents, que ce soit la fonction d'utilité du consommateur ou la fonction de production du producteur. Une externalité n'est donc plus uniquement un phénomène hors-marché.
De manière plus formelle (extrait d'un cours de finances publiques de l'université de Fribourg), il y a externalité quand la fonction de production ou de consommation d'un agent A entre en tout ou en partie dans la fonction d'un agent B qui ne participe pas à la décision. On a donc :
ua = ua (x1, x2, .., xn)
ub = ub (y1, y2, ..., yn, xj) où xj est une externalité de A vers B.
Les externalités possèdent une double caractéristique de non rivalité (l'activité de production ou de consommation induit un bénéfice ou un coût additionnel) et de non exclusion (l'auteur et le bénéficiaire/victime de l'externalité n'ont rien à payer et ne perçoivent aucune compensation). Par conséquent, selon que l'externalité soit positive (exemple : mettre des fleurs à son balcon) ou négative (exemple : une usine qui pollue une rivière), le marché incite à produire respectivement moins ou plus qu'il n'est socialement optimal. En effet, l'agent économique à l'origine de l'externalité prend en compte le coût qu'il doit supporter ou le bénéfice qu'il compte obtenir et non le bénéfice ou le coût pour l'ensemble de la société. L'externalité constitue donc une limite du marché (cours du 1er semestre). Que se passe-t-il au niveau macroéconomique lorsqu'on agrège les comportements microéconomiques face aux externalités ? Quelle est l'influence sur la production globale ?
La croissance économique désigne « l'accroissement durable de la production globale d'une économie » (Dictionnaire d'économie, Hatier p. 109). C'est donc un phénomène quantitatif de longue période que l'on mesure souvent par le taux d'accroissement du PIB. Or, cet outil a tendance à survaloriser les externalités négatives et à minorer les externalités positives. En effet, le PIB comptabilise positivement l'augmentation des maladies professionnelles ou encore la pollution. Pourtant, intuitivement, il semble qu'une population en mauvaise santé et un environnement dévasté gênent la croissance plutôt qu'ils n'y participent alors qu'au contraire une population éduquée et en bonne santé parait être un atout pour un pays souhaitant accroître sa production (et donc sa croissance). Quel est donc l'impact réel des externalités positives et négatives sur la croissance économique ? Quelle est la nature de la relation entre la croissance et les externalités ? L'existence d'externalités ne suppose-t-elle pas une redéfinition de la croissance ? Peut-on agir sur la croissance par l'intermédiaire des externalités ? Quel est alors le rôle de l'Etat dans la relation croissance externalités ?
Ainsi, la relation entre externalités et croissance est à la fois un cercle vertueux et vicieux (partie I) ce qui justifie l'intervention de l'Etat pour gérer les externalités et favoriser ainsi la croissance (partie II).
[...] D'autre part, l'Etat peut mettre en place des permis à polluer négociables : il fixe le niveau de pollution et attribue un nombre de permis correspondant. Les entreprises les moins polluantes peuvent vendre leur permis aux plus polluantes. Le prix des permis est fixé par le marché et constitue une incitation à moins polluer. L'expérience a été menée avec succès aux Etats-Unis dans les années 1990 concernant les émissions de dioxyde de souffre. L'Etat cherche également à réduire les inégalités. Laissé à lui-même le marché ne réduit pas automatiquement les inégalités comme l'on montré de nombreuses études empiriques. [...]
[...] Ces trois types de capital se distinguent cependant par leur capacité à engendrer des externalités positives sur la croissance. Le capital physique (il s'agit de l'investissement des entreprises) agit sur la croissance en favorisant la productivité mais également en stimulant les autres entreprises. En effet, l'investissement n'a pas seulement un impact sur l'entreprise qui réalise cet investissement ou celle qui vend le bien d'équipement concerné mais a des répercussions sur l'ensemble de l'économie. D'une part, l'investissement permet d'améliorer les conditions de l'offre. [...]
[...] Une externalité n'est donc plus uniquement un phénomène hors-marché. De manière plus formelle (extrait d'un cours de finance publique de l'université de Fribourg), il y a externalité quand la fonction de production ou de consommation d'un agent A entre en tout ou en partie dans la fonction d'un agent B qui ne participe pas à la décision. On a donc : ua = ua x xn) ub = ub y yn, xj) où xj est une externalité de A vers B Les externalités possèdent une double caractéristique de non rivalité (l'activité de production ou de consommation induit un bénéfice ou un coût additionnel) et de non exclusion (l'auteur et le bénéficiaire/victime de l'externalité n'ont rien à payer et ne perçoivent aucune compensation). [...]
[...] La solution des brevets se révèle donc imparfaite. L'Etat intervient donc en soutenant en partie la recherche privée par des fonds publics (subventions). Ces subventions sont particulièrement nécessaires pour la recherche fondamentale qui est généralement effectuée par les universités ou les organismes publics de recherche. Les connaissances produites sont diffusées sans coût à l'ensemble des individus et ne font pas l'objet d'une rémunération ce qui justifie la subvention pour la poursuite des activités de recherche. L'Etat peut également accorder des subventions à la recherche appliquée qui est souvent assurée par des entreprises ou laboratoires privés afin que ces derniers soient incités à investir encore plus. [...]
[...] Pourtant, la croissance bénéficie dans un premier temps de ces externalités qui sont comptabilisées positivement dans son indice. Ainsi, la dépollution d'un site et l'augmentation des consultations médicales sont des activités qui participent paradoxalement à la croissance. À long terme, la situation pourrait s'inverser. En effet, la production et la consommation dépendent en grande partie de ressources naturelles non- renouvelables (matières premières). L'épuisement de ces ressources dû à une utilisation intensive et sans ménagement menace donc la croissance économique à long terme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture