Plusieurs affaires ont relancé ces derniers mois le débat autour des délocalisations. Les craintes sur la désindustrialisation de l'Europe sont ravivées par le décollage économique de la Chine et par l'entrée dans l'Union européenne des pays d'Europe centrale et orientale.
La délocalisation est le transfert de capacités de production d'un site national vers un site étranger, pour satisfaire la consommation nationale, des biens et des services jusqu'alors produits localement. La délocalisation qui constitue l'une des formes des investissements réalisés à l'étranger a pour objectif de réduire les coûts unitaires de production en ouvrant de nouveaux marchés dans des zones qui se développent rapidement.
Les délocalisations ont des conséquences sur les emplois nationaux et font craindre un développement des formes de dumping social des nouveaux pays industriels. Toutefois, le lien entre délocalisations et le niveau d'emploi n'est pas strictement mécanique. La menace est cependant quelque peu exagérée, elle peut être dans une certaine mesure bénéfique pour l'emploi national.
Par conséquent, il est intéressant de se demander quelle est l'évolution et quel est l'impact des délocalisations pour les différents pays.
D'où il convient, dans une première partie, de faire une présentation générale de leur évolution ainsi que les raisons qui poussent les entreprises à délocaliser, puis dans une deuxième partie les conséquences qu'elles peuvent entraîner.
[...] Conclusion Les craintes inspirées par les délocalisations peuvent paraître exagérées. Tout d'abord, parce que l'ampleur du phénomène reste limitée par rapport à la taille de nos économies et au poids des échanges entre pays développés. Ensuite, parce que les effets des délocalisations n'ont pas entraîné pour le moment, de déséquilibres majeurs dans les échanges extérieurs de l'Europe occidentale, qui inciteraient à remettre en cause l'équilibre mondial des échanges économiques et financiers. Bibliographie - Mondialisation et Délocalisation des Entreprises Mouhoud. - Revue d'Economie Financière, numéro - Alternatives Economiques, numéro 231. [...]
[...] L'impact selon la zone géographique 1. Dans les pays développés En délocalisant à l'étranger une partie de son activité, une firme risque de porter atteinte à l'économie du pays d'origine si cette transplantation se solde par une réduction de son emploi et de ses exportations. La délocalisation induit la montée du chômage notamment des travailleurs les moins qualifiés mis en concurrence avec les salariés des pays en développement. Par conséquent, les délocalisations et plus généralement la mondialisation accentuent les inégalités sociales au sein des pays développés et mettent aussi en danger leur cohésion sociale. [...]
[...] La chimie, les plastiques et l'agroalimentaire à peine moins que la moyenne. En revanche le textile, la chaussure et les équipements des foyers ont effectivement chuté. C'est ce qui donne ce sentiment de désindustrialisation accéléré : les points forts de l'industrie française et européenne concernent souvent des biens d'équipements et des biens intermédiaires peu visibles pour le grand public La part croissante des services Dans les premières vagues de délocalisation, seuls certains secteurs de l'industrie étaient touchés par le phénomène : textile, assemblage d'ordinateurs et d'appareils électriques A l'inverse, les services sont longtemps apparus comme protégés mais la diffusion des technologies de l'information, permettant de travailler à distance, est entrain de changer la donne. [...]
[...] Les motivations et les mesures 1. Pourquoi les entreprises délocalisent-elles ? La recherche d'avantages comparatifs En effet, les avantages comparatifs se basent sur la spécialisation qui permet aux entreprises nationales de se spécialiser dans les productions dans lesquelles elles sont les plus efficaces et de délocaliser le reste dans les pays émergents et dans les PECO. Ainsi, elles peuvent bénéficier d'une main d'œuvre meilleur marché. En effet, ce qui justifie les délocalisations est la recherche d'un meilleur coût de production notamment la recherche du plus faible coût salarial. [...]
[...] Au sein de l'Union européenne, la disparité des coûts de main-d'oeuvre incite certaines entreprises à procéder à des délocalisations intra- européennes. En effet, les PECO présentent des avantages de taille : des coûts de production plus faibles, une main d'œuvre bien formée et 5 fois moins chère en moyenne ainsi qu'un cadre fiscal avantageux En effet, l'objectif de pénétrer dans des pays à bas salaires est un des meilleurs moyens pour réduire les coûts unitaires de production, réaliser des gains de productivités et des économies d'échelle. [...]
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