Le commerce équitable est-il un vecteur du développement durable en Côte d'Ivoire ?
[...] Les coûts sociétaux cachés de la filière conventionnelle sont assez importants en Côte d'Ivoire pour faire un arbitrage entre ceux-ci et le coût de mise en place de la prime équitable en lien avec les certifications. Les études montrent qu'une fraction importante des coûts sociétaux sont dus à la sous-rémunération des producteurs locaux. Cela veut dire qu'une redistribution des profits sur la chaîne de valeur mondiale de transformation et production de chocolat est désirable, dans le sens où producteurs peuvent également bénéficier de revenus supplémentaires, même si les prix mondiaux sont à la baisse. D'un autre côté, la seconde source de coût sociétal la plus importante reste la déforestation. [...]
[...] On discute ici des statistiques descriptives pour évaluer l'impact des labels équitables sur la pauvreté des exploitants, ainsi que sur la déforestation en Côte d'Ivoire. Au début des années 2000, la certification équitable s'est développée en Côte d'Ivoire, dont la part dans le marché international de cacao certifié a considérablement évolué durant la dernière décennie. En du cacao certifié provenait du pays, et 26% du marché mondial de cacao certifié par UTZ et Rainforest Alliance. En tout de la production de cacao en Côte d'Ivoire est certifié par un label ou un autre. [...]
[...] De même, on pratique au Pérou l'agroforesterie, qui permet de cultiver le cacao sans affecter significativement la biodiversité. Enfin, le fait que les producteurs péruviens cherchent à diversifier leurs cultures et donc leurs sources de revenus est une politique que les autorités ivoiriennes peuvent appliquer comme incitation aux producteurs locaux à ne plus dépendre exclusivement du cacao comme source de subsistance. De même, une autonomie plus importante accordée aux coopératives peut, dans une certaine mesure, permettre aux producteurs et leurs ménages de diversifier leurs revenus et sortir de la pauvreté, tout en protégeant l'écosystème dont ils subsistent. [...]
[...] Cela veut dire également que la Côte d'Ivoire peut s'inspirer des points de différences avec le Pérou pour améliorer le rendement des plantations, et donner toute sa pertinence aux labels équitables de la filière alternative. La culture de cacao est prépondérante dans l'économie de la Côte d'Ivoire. De ce fait, le pays subit d'une manière disproportionnée les effets de différents changements de tendance : les mutations de la filière conventionnelle où les grandes marques décident d'intégrer les activités en amont de la chaîne de valeur de transformation du cacao en chocolat, ou celles qui décident de se désengager du processus de production lui-même. [...]
[...] On observe que certaines conditions sont réalisées dans ce pays, et pas en Côte d'Ivoire. La quatrième section fait un rappel général des caractéristiques de la filière équitable, le type de relations commerciales qu'elle cherche à encourager, et ses limites. Sur la base des échecs du commerce équitable essuyés en Côte d'Ivoire, nous proposons des politiques alternatives, plus à même de réaliser les objectifs implicites de développement durable et explicite à la filière équitable. Au vu de l'histoire de la découverte, puis de la transformation et la consommation de la fève de cacao, la filière conventionnelle a subi des changements significatifs, en tout cas sur la majeure partie du XXe siècle. [...]
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