Si la croissance mondiale est encore bien orientée (même si on note un fléchissement entre 2006 et 2007 : 2% pour les pays industrialisés au premier semestre 2007 contre 2,8% en 2006) pour la plupart des régions, tous les observateurs s'accordent pour dire que nous sommes dans une période de grande incertitude et que tout peut encore basculer. La crise financière de l'été dernier n'est pas encore totalement maîtrisée ni absorbée. Les conséquences de la chute des prix de l'immobilier outre-Atlantique sur la consommation ne sont pas encore très bien établies. Cela pourrait avoir des grandes conséquences sur les ménages dans la mesure où le taux d'endettement des ménages américains, qui s'appuie essentiellement sur les hypothèques immobilières, est très élevé (130% de leur revenu disponible brut au second semestre 2006) et donc, on pourrait avoir un impact non négligeable sur le revenu disponible des ménages. Le troisième point qui sera à surveiller dans les mois à venir est le resserrement du contrôle des crédits et donc l'impact que cela peut avoir sur les investissements. La crise actuelle peut donc avoir à la fois un impact sur la consommation et sur l'investissement. Afin de réagir devant la crise économique latente aux Etats-Unis, la FED a baissé son principal taux directeur de 5,25% à 4,50% en l'espace de deux mois. Cela leur est possible dans la mesure où l'inflation reste contenue dans ce pays (2,7% pour 2007 et 2,1% prévu pour 2008).
La zone euro devrait également ressentir ce léger fléchissement (2,6% en 2007 contre 2,9 en 2006) mais celle-ci reste soutenue par une demande intérieure toujours soutenue. En revanche, les taux de change défavorables actuels de l'Euro vis-à-vis des autres monnaies pénalisent les échanges extérieurs, et, selon l'INSEE, sur un taux de change de 1,40$ pour 1 €, la contribution du commerce extérieur à la croissance sera légèrement négative. Quelques différences sont tout de même à noter à l'intérieur de la zone. L'Allemagne, positionner sur une compétitivité hors prix continue de voir sa croissance soutenue par les exportations : la balance courante contribue en moyenne à 5,2% du PIB sur les trois dernières années selon le scénario du Crédit Agricole. De plus, les salaires y sont orientés à la hausse (1,6% régulièrement depuis plusieurs années) et donc la croissance est également soutenue par la demande intérieure. Ce n'est en revanche pas le cas pour tous les pays de la zone, l'Italie connaît quant à elle une baisse de sa production industrielle au second semestre 2007 ce qui impacte assez nettement sa croissance : 1,1% au second semestre contre 1,8% au premier. Côté inflation, la zone euro reste dans les cadres fixés par la BCE avec une moyenne de 2% pour cette année et celle à venir. En revanche, et c'est ce qui motive la BCE pour ne pas baisser ses taux directeurs, une politique de relance monétaire conduirait inévitablement à une hausse des prix dans la mesure où l'outil de production européen est jugé comme globalement moins compétitif par rapport au reste du monde.
[...] Les ménages étant plus septiques sur leur avenir qui était partagé entre une augmentation du SMIC (Salaire minimum interprofessionnel garantit) à 1500€ prônée par Ségolène ROYALE et la réduction des charges supportées par les entreprises par une augmentation de taxes pour le consommateur sous forme de TVA sociale mise en avant par Nicolas SARKOZY. Devant cette incertitude électorale partagée à 50% par chacun des deux candidats, les ménages ont trouvé mieux de réduire leur consommation et d'épargner. La baisse du taux d'inflation annoncée par les autorités n'est pas ressentie par les ménages. [...]
[...] Au final, l'investissement des entreprises devrait progressivement décélérer d'ici à la fin de l'année tout en restant sur un rythme assez ferme, avant de nettement freiner au T Les signes de ralentissement des embauches au tournant de l'année ne font que confirmer la prudence accrue des entreprises La politique budgétaire de l'Etat On observe que la BNP prévoit une consommation des APU beaucoup plus forte que le ministère de l'Économie et des Finances. La BNP mise sur un solde budgétaire avoisinant les -39 milliards d'euros (pareil que pour l'année 2006) et sur un solde des administrations publiques de 51,5 milliards d'euros ! La BNP considère que l'Etat ne sera pas en mesure de freiner ses dépenses. [...]
[...] En effet, on constante une création d'emplois dynamique, le taux de chômage devrait poursuivre son recul. De plus, il y a une poursuite de l'amélioration des revenus salariaux et la réforme programmée de l'impôt sur le revenu en 2007 devrait participer à l'augmentation du pouvoir d'achat des ménages. Parallèlement on observe une certaine stagnation de l'inflation autrement dit un taux de croissance en baisse de l'inflation alors que les salaires eux, augmentent, ce qui signifie que le salaire nominal mais également réel des ménages est en hausse. [...]
[...] Les dépenses de l'Etat auront donc un rôle expansionniste et contribueront de manière significative à la croissance du PIB Le commerce extérieur La BNP escompte un léger recul du déficit commercial pour la fin de l'année 2006 et le T1 de 2007 qui est en partie dû à la stabilisation de l'euro ces derniers temps. La balance commerciale de 2006 se solde à -27 milliards d'euros contre 24 milliards prévus pour l'année 2007. Ces déficits de la balance commerciale résultent d'importations dynamiques, notamment dans le secteur industriel (en particulier le secteur de l'automobile) et d'exportations décevantes au regard d'un environnement porteur dans la zone euro bien que la consommation des ménages allemands n'ait pas été aussi soutenue que ce que l'on attendait. [...]
[...] Le bénéfice d'une telle politique partirait dans les importations. L'orientation de la politique budgétaire des pouvoirs publics français en 2007 s'inscrit dans la logique de long terme du gouvernement. Elle consiste à stabiliser la croissance des dépenses publiques à un niveau inférieur au taux de croissance potentielle afin de réduire le déficit de l'État. En 2005, pour la deuxième fois consécutive, le déficit public s'est réduit, de 0,6 point de PIB pour atteindre de PIB. En 2006, le déficit public reviendrait en deçà de du PIB, en 2007 il s'inscrirait en baisse plus prononcée en atteignant du PIB. [...]
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