Note de synthèse proposant une réponse articulée à la question : "Les chocs asymétriques fragilisent-ils une union monétaire ?".
[...] On assiste donc à un glissement de sens contraire de la demande : le choc est résorbé. Dans un régime de change fixe mais à parités ajustables, les autorités monétaires peuvent modifier les parités selon les mêmes principes. En revanche, dans le cas d'une union monétaire (ce qui est assimilable à une fixation irrévocable des parités) cet ajustement par le taux de change n'est plus possible. Les unions monétaires sont privées d'un outil essentiel de stabilisation face aux chocs asymétriques. [...]
[...] On doit même se demander si la constitution d'une union monétaire n'est pas à même de réduire le risque d'occurrence de chocs asymétriques. (III) I. Une union monétaire se prive d'un outil essentiel de stabilisation face aux chocs asymétriques Supposons que les prix et salaires sont rigides. Dans un régime de changes flexibles (ou de changes fixes à parités ajustables), le taux de change semble alors la variable d'ajustement privilégiée face à un choc asymétrique. Considérons deux pays et disposant chacun de leur propre monnaie nationale, et un glissement de la demande du pays B vers le pays A (c'est le choc asymétrique ! [...]
[...] De plus, lorsqu'on a tenté d'évaluer l'opportunité de l'UEM, ces théories se sont révélées peu opératoires, car incapables de proposer un seuil critique à partir duquel les avantages de l'union monétaire surpasseraient les risques liés à la difficile gestion des chocs asymétriques. La période contemporaine s'est ainsi avérée propice à leur remise en cause. Pour Lucas, ces théories traditionnelles ne sont pas pertinentes : l'union monétaire constitue un changement fondamental qui bouleverse l'ensemble des structures économiques, rendant caducs, ex post, les critères que la théorie des ZMO désigne comme des préalables indispensables à la mise en place d'une monnaie unique. Les travaux de Frankel et Rose (1997) s'inscrivent dans cette perspective tendant à renverser l'esprit traditionnel des théories des ZMO. [...]
[...] Ils montrent que l'intégration commerciale encouragée une union monétaire s'accompagne d'une corrélation plus forte des cycles d'affaires entre les régions, et donc d'une moindre survenue de chocs asymétriques. Ce changement est décisif car il aboutit à endogénéiser les critères de la ZMO. Ainsi, l'adoption d'une monnaie unique, en favorisant les échanges entre régions de la zone monétaire, réduit la probabilité d'occurrence de chocs asymétriques et accroît donc le degré d'optimalité de la dite zone. Kenen émet toutefois des réserves sur ce résultat : dès lors que le commerce n'est pas intra-branche, il ne garantit pas l'absence de chocs spécifiques. [...]
[...] Les chocs asymétriques fragilisent-ils une union monétaire ? Un choc asymétrique est un choc d'offre ou de demande qui affecte de façon non similaire différents pays ou même différentes régions. Ce caractère asymétrique des chocs ne résulte pas d'un simple hasard, même si l'on peut par exemple imaginer un choc d'offre asymétrique consécutif à une tempête sur une région viticole. On considère généralement que la probabilité d'occurrence d'un choc asymétrique est une fonction croissante du degré de spécialisation des régions. [...]
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