Depuis quelques années, l'environnement concurrentiel tunisien est devenu progressivement sans protection tarifaire et sans barrières douanières, caractérisé par la déréglementation et le désengagement de l'Etat 2. Le programme d'ajustement structurel, le programme de mise à niveau et l'adhésion à l'Organisation Mondiale de Commerce (OMC) considèrent des faits marquant dans l'économie tunisienne. Certes, le plus important reste la signature de l'accord d'association avec l'UE en 1995 ayant pour objectif la création d'une zone de libre échange (ZLE) d'ici 2010.
Cette décision a été faite suite à l'accord de 1976 avec la communauté économique européenne qui a pris fin en 1995 et qui avait besoin d'être renouvelé pour répondre aux nouvelles exigences internationales, notamment celle du GATT. Le 17 juillet 1995, la Tunisie a été le premier pays sud-méditerranéen qui a signé un accord d'association et de libre échange avec l'UE. La Tunisie vient de confirmer par la signature de cet accord, et avant par l'instauration d'un plan d'ajustement structurel, son adhésion aux thèses libérales pour son développement économique 3.
La réussite de cette décision d'ouverture, par l'instauration d'une ZLE avec l'UE, reste tributaire de l'existence de quelques conditions. Certaines sont en relation avec les mécanismes d'ajustement et de mise à niveau du tissu économique tunisien et d'autres liées aux caractéristiques même de l'accord.
[...] La montée des incertitudes, la mondialisation, l'évolution du rôle de l'État, rendaient à la fois plus nécessaire et plus difficile l'anticipation et par la suite la prise de décision. La relance de la prospective s'inscrit dans ce contexte Décision, stratégie et prospective Dans le cadre de ses relations avec la stratégie d'entreprise (Roubelat la prospective cherche à aller au-delà de l'horizon des décisions (voir loin), et de l'espace habituel des décisions (voir large). La prospective élargit donc dans le temps et dans l'espace le cadre de réflexion de la planification stratégique, en mettant en particulier l'accent sur l'environnement sociétal des organisations (Enzer, 1983) 24. [...]
[...] - Création d'emplois dans les secteurs exportateurs les plus dynamiques (ce qui est le cas pour le secteur du textile et habillement). Mais dans les secteurs concurrents des importations où les travailleurs sont mal formés ou non qualifiés, on observera une croissance du chômage. - Fermeture et disparition de certaines petites et moyennes entreprises manufacturières si elles n'arrivent pas à soutenir la forte concurrence traduite par l'ouverture. - Entrée massive des investissements étrangers permettant l'acquisition de nouvelles technologies et le transfert de savoir-faire. [...]
[...] Les effets sont donc susceptibles de subir une irréversibilité due à un transfert 7. En effet, les conséquences de l'accord d'association vont toucher tous les domaines et toutes les dimensions de l'environnement national. Les effets, positifs ou négatifs, seront partagés entre les différentes catégories d'acteurs. Ceux-ci constituent une partie intégrante influencée par cette décision : toute décision se réfère au tiers, soit parce que la décision vise à influencer les autres, soit parce qu'elle est soumise au jugement d'autrui, soit, enfin, parce qu'elle s'élabore sous le regard de celui qui conseille et éclaire le choix La prise en compte des conséquences Pour éclairer une décision quelle qu'elle soit, il est nécessaire d'inventorier et de structurer l'ensemble des conséquences qu'il convient de prendre en compte. [...]
[...] La prise en compte de cet environnement devient donc plus que jamais une condition de réussite de l'entreprise. Les entreprises tunisiennes sont devenues obligées, depuis le choix de l'ouverture, d'intégrer le changement de l'environnement dans leur réflexion stratégique pour qu'elles puissent survivre. Suit à l'entrée dans la ZLE, et comme on l'a présenté au niveau des impacts attendus, l'espace économique tunisienne va connaître plusieurs changements qui risqueront de modifier les règles de jeu en matière de la concurrence. L'entrée des IDE et la multiplication des exportations constituent des éléments majeurs pour lever la barre de plus en plus haut et rendre la concurrence de plus en plus vive. [...]
[...] La formulation de la stratégie est soumise à une analyse préalable de l'environnement qui oriente ensuite la décision. L'environnement est une donnée inamovible, un champ de bataille, sur lequel l'entreprise n'a pas (ou peu) d'influence 21. De ce fait, on peut confirmer que l'environnement constitue une entité fondamentale dans la modélisation du processus de décision stratégique. En effet, estimer la pertinence des choix stratégiques d'une entreprise consiste à évaluer, à un moment donné, la cohérence de ses décisions avec les exigences de l'environnement économique en général. [...]
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