La notion de capitalisme est avant tout pluridisciplinaire. Elle appartient à des champs très variés tels que la philosophie, l'économie ou l'histoire mais elle aussi un concept politisé. La définition que l'on pourra en donner ne sera ainsi pas la même selon la sensibilité politique de celui qui parle. Dans le langage courant, le mot « capitalisme » est utilisé pour désigner un régime économique possédant une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
-Propriété privée des moyens de production.
-Une certaine liberté des échanges.
-Recherche du profit.
-Accumulation de capital.
-Salariat (vend sa force de travail contre une rémunération, sur le marché du travail).
Or ces notions sont différentes et indépendantes. Dans les sociétés réelles, chacune d'entre elles peut exister sans les autres, et chaque trait peut être plus ou moins prononcé. De fait il existe bien une diversité de capitalisme.
Le capitalisme est d'autre part une notion historique et en cela n'est pas immuable dans le temps, contrairement à ce que le terme de « modèle » qui tend à en effacer les complexités, sous des simplifications schématiques, le suggère.
L'évolution historique montre en effet un passage du capitalisme concurrentiel de petites entreprises au début du XIXème siècle à un capitalisme de grands groupes à la fin du siècle. Le capitalisme est donc un modèle socio-économique qui comprend différentes formes, (capitalisme marchand, capitalisme industriel, capitalisme monopoliste d'Etat, capitalisme financier,...) mais aux variables spatio-temporelles s'ajoutent des différences nationales qui donnent lieu à des modèles . Différentes typologies ont alors pu être dressées à travers des approches différentes, selon que l'auteur estime tel ou tel critère plus pertinent pour les caractériser.
Or, au début des années 80, la question du néo-libéralisme, comme alternative au système keynésien de l'Etat-providence, a dominé le débat public dans les pays industrialisés. Depuis cette date, il a semblé que la seule façon de gouverner la macroéconomie de manière solide était de réduire les dépenses publiques et d'être partisan de la libéralisation. Cette vision, défendue à la fois par les économistes et par les hommes politiques, supposait implicitement que les économies capitalistes allaient ou devraient converger vers le modèle capitaliste américain. Etait-ce la fin de la variété des capitalismes ?
Michel Albert, l'auteur du best-seller : Capitalisme contre capitalisme, commença à soutenir la thèse inverse en créant le débat sur la question de la performance des capitalismes. Pour ce dernier, les différences nationales étaient amenées à perdurer.
La théorie de la « diversité des capitalismes » développée par Hall et Soskice, un peu plus tard, donne néanmoins l'occasion de débattre plus profondément de la question de l'avenir du capitalisme diversifié à laquelle ne répondait pas M. Albert, davantage concentré sur la question de la performance des modèles qu'il dégageait.
La question de l'avenir des capitalismes diversifiés a été ensuite redynamisée par le discours sur la mondialisation. Un autre débat a émergé creusant une ligne de partage entre ceux qui pensent que la globalisation financière tend à lisser tout sur son passage et conduit, à terme, à une convergence des modèles et ceux qui en relativisent la portée pour défendre l'idée d'une pérennité des différents modèles. Nous verrons, en dernière partie de cette présentation, comment la controverse a pu être dépassée.
I Diversité et évolution des modèles de capitalisme :
A/ Evolution des approches permettant de définir un modèle de capitalisme.
B/ Évolution récente des deux grands modèles : le débat sur la performance du modèle américain comme menace à la diversité ?
II L'avenir du capitalisme à l'épreuve de la mondialisation : l'affrontement entre les tenants de la convergence et les partisans d'une résistance des capitalismes nationaux
A/ Le débat entre Convergence et diversité des modèles de capitalisme.
B/ Les « héritages dynamiques » de Susanne Berger.
[...] La question de l'avenir des capitalismes diversifiés a été ensuite redynamisée par le discours sur la mondialisation. Un autre débat a émergé creusant une ligne de partage entre ceux qui pensent que la globalisation financière tend à lisser tout sur son passage et conduit, à terme, à une convergence des modèles et ceux qui en relativisent la portée pour défendre l'idée d'une pérennité des différents modèles. Nous verrons, en dernière partie ce cette présentation, comment la controverse a pu être dépassée. [...]
[...] Le facteur national est tout aussi important que l'expérience personnelle que l'entreprise se forge. Aussi, pour elle, chaque firme développe ses compétences spécifiques pour satisfaire les exigences d'acheteurs différents. Parmi les nombreux exemples qu'elle fournit on peut mentionner celui des Etats-Unis où des entreprises rentables comme Liz Clairbonne sous-traitent toute leur activité alors que d'autres, comme American Apparel, conservent chez elles toute la fabrication. Il en est de même en Europe et au Japon: Il existe plusieurs façons de réussir face aux nouvelles pressions qui contraignent à s'adapter rapidement aux changements internationaux ( ) même si certaines entreprises n'ont accès qu'à un nombre limité de possibilités Ses recherches ont permis d'établir quatre constats majeurs : 1. [...]
[...] Force est alors de reconnaître le contrôle puissant qu'exerce l'hyper puissance en matière de réglementation des produits alimentaires et pharmaceutiques, de fixation des normes de pollution automobile ou encore de normes de comptabilité. Le gouvernement des Etats-Unis exerce une mainmise globale sur les entreprises et les marchés des autres pays. Le Japon est ainsi soumis aux ratios anglo-saxons imposés aux banques et acceptés par le G 7 ! Quoi que l'on pense sur la qualité de tel ou tel modèle, on remarque que l'effondrement des sociétés socialistes n'a pas signifié pour autant la disparition des alternatives entre systèmes économiques différents. [...]
[...] Depuis cette date, il a semblé que la seule façon de gouverner la macroéconomie de manière solide était de réduire les dépenses publiques et d'être partisan de la libéralisation. Cette vision, défendue à la fois par les économistes et par les hommes politiques, supposait implicitement que les économies capitalistes allaient ou devraient converger vers le modèle capitaliste américain. Etait-ce la fin de la variété des capitalismes ? Michel Albert, l'auteur du best-seller : Capitalisme contre capitalisme, commença à soutenir la thèse inverse en créant le débat sur la question de la performance des capitalismes. Pour ce dernier, les différences nationales étaient amenées à perdurer. [...]
[...] Ces études ont pris en compte davantage d'aspects, et ont contribué à dresser des typologies à partir de caractéristiques telles que le gouvernement d'entreprise ou la flexibilité des régimes de production. Une des classifications les plus connues et à partir de laquelle d'autres études se sont référées, est celle que Michel Albert a produit en se concentrant sur les entreprises privées pour étendre ces analyses au domaine économique dans son ensemble. Il a donné une large description des deux modèles schématiques qu'il tirait de ses recherches, à savoir le modèle rhénan (comprenant le modèle japonais que l'on tentera de définir isolément malgré tout) et le modèle néo-américain. [...]
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