Y a-t-il des biens non marchands ?

Résumé du document

Il existe des biens qui par nature ne peuvent pas s'échanger sur des marchés et qui ne possèdent pas de valeur marchande. En effet, certains biens ne peuvent légalement faire l'objet de transaction. C'est le cas notamment des ventes criminelles, des biens publics, ou du corps et de la liberté des hommes. D'autres biens sont qualifiés de non marchands en raison de l'absence de valeur marchande. Il s'agit à la fois des biens dont la valeur est difficilement évaluable et des biens dont la traduction monétaire de la valeur est complexe.
Les biens non marchands cependant peuvent être échangés, en contournant les règles légales et techniques des échanges. Ainsi, des marchés noirs peuvent abriter des échanges illégaux, tandis que potentiellement des marchés officiels peuvent voir le jour pour abriter des échanges de biens non marchands. Il apparaît en fait que dès qu'une offre et une demande se rencontrent, des biens, qu'ils soient marchands ou non marchands, peuvent s'échanger. Le marchand laisse donc très peu de place au non marchand.

Extraits

[...] Et on se dispute à propos des voitures dont la sécurité est douteuse, les armes à feu, les chemises inflammables, les médicaments aux effets secondaires inconnus, et ainsi de suite.» La liberté des hommes est inaliénable et leur corps est indisponible L'esclavage est le premier échange prohibé sur la liste que dresse Walzer dans Sphères de justice. Les êtres humains ne peuvent être achetés et vendus. La vente des esclaves, même la vente de soi-même comme esclave est exclue. Ainsi, un homme ne peut ni vendre sa propre liberté, ni vendre celle d'un autre homme. [...]

[...] Le corps des hommes est indisponible Dans la littérature, cette thématique a été développée. Ainsi, l'intrigue centrale du Marchand de Venise de Shakespeare repose sur un contrat formulé en termes de livres de chaire En effet, un des protagonistes, Antonio, a contracté une dette envers un usurier, Shylock, qui ne lui prête de l'argent qu'à condition qu'il le rembourse avec une livre de sa chaire s'il n'arrive pas à rembourser avant l'échéance fixée. La question est donc de savoir si le corps est aliénable. Peut-on échanger des parties de notre corps ? [...]

[...] Ainsi, les biens qui n'ont pas de prix ou dont la valeur ne peut être évaluée ne peuvent pas être échangés ou marchandés. Le débat économique relatif au fondement de la valeur reflète la complexité de la détermination de la valeur d'un bien Les théories de la valeur se sont penchées sur le problème relatif au fondement de la valeur. Les réponses apportées diffèrent grandement selon les courants théoriques. Pour les classiques, la valeur d'un bien résulte du coût des facteurs de production nécessaires à sa production, essentiellement le travail. [...]

[...] Les transactions et les échanges de ces biens sont impossibles pour une ou plusieurs des raisons suivantes : La valeur du bien n'est pas définissable : le bien n'a donc pas de valeur d'échange ; La traduction de la valeur du bien en terme monétaire est impossible à réaliser, or dans les économies monétaires, en l'absence d'un prix défini, l'échange ne peut pas techniquement se conclure; Le bien est gratuit, ce qui empêche toute transaction. La transaction des biens est prohibée légalement ou moralement ; En regroupant les raisons évoquées ci-dessus, il apparaît deux groupes de biens non marchands : les biens n'ayant pas de valeur d'échange et les biens interdits à l'échange par la loi et la morale. Quels sont ces biens interdits par la loi et la morale ? [...]

[...] La littérature explore les limites de l'échange de biens non marchands en mettant en scène des protagonistes vendant leurs âmes Que ce soit dans Faust, La peau de chagrin ou le Portrait de Dorian Gray, les protagonistes vendent leur âme à des personnages maléfiques Conclusion Il existe des biens qui par nature ne peuvent pas s'échanger sur des marchés et qui ne possèdent pas de valeur marchande. En effet, certains biens ne peuvent légalement faire l'objet de transaction. C'est le cas notamment des ventes criminelles, des biens publics, ou du corps et de la liberté des hommes. [...]