Pour Friedmann, « il y a lieu d'adopter la stabilité des prix à la fois comme but de la politique monétaire et comme guide et critère de réussite ». L'inflation, hausse des prix continue qui constitue un déséquilibre de l'économie, est devenue à partir des années 1970 le problème central des économies en développement. Conjointement à la doctrine monétariste, la maîtrise de l'inflation est devenue une priorité des politiques économiques.
Actuellement, l'inflation semble pourtant bien maîtrisée dans les pays industrialisés au point que le Japon présente chaque année depuis 1999 une baisse des prix et qu'en Europe et aux Etats-Unis, l'inflation reste inférieure à 2%. Alors dans un tel contexte, n'y-a-t-il pas lieu de donner priorité à la maîtrise de l'inflation ? L'expérience historique révèle-t-elle la nécessité du maintien d'un tel objectif ?
L'analyse dans un premier temps doit identifier l'inflation comme dysfonctionnement dangereux devant en conséquence être impérativement régulé. Dans un second temps, la priorité apparaît d'autant plus évidente que l'expérience historique révèle le caractère aisément maîtrisable de l'inflation. Au-delà de ces constats, il convient cependant et dans un dernier temps de mieux s'interroger sur ce qui signifie la maîtrise de l'inflation et à quel seuil se situe cette maîtrise
[...] Cette caractéristique est probablement liée à l'accélération des anticipations des agents économiques sur l'inflation à venir mais qui devient en elle- même une cause, un facteur de l'inflation. En tout cas, l'analyse historique amène à observer un nombre important d'expériences d'hyperinflation qui ont caractérisé l'Allemagne en 1923 mais aussi de manière plus récente à la fin des années 1980-début des années 1990 dans les pays latino-américains où l'inflation laissée à elle-même est passée d'une inflation à 2 chiffres, à 3 chiffres puis à 4 chiffres amenant le Brésil à des taux d'inflation de l'ordre de 3000% ou en Argentine avec 1000%. [...]
[...] En ce sens, les politiques économiques auraient positionné l'économie sur des situations trop axées sur la maîtrise de l'inflation produisant un chômage trop élevé. La théorie de la courbe de Philips a de nombreuses controverses. Elle est rejetée comme nulle et non avenue par les néoclassiques, comme Friedmann. La critique monétariste est un peu plus souple. Ainsi, le débat reste important et décisif quant aux seuils d'inflation acceptables Une interrogation récurrente La conjoncture donne une actualité particulière sur le taux d'inflation acceptable. [...]
[...] En France, la priorité à la maîtrise de l'inflation s'est imposée par étapes vers 1982-1983. Mais dans les pays industrialisés, la lutte contre l'inflation passe par plusieurs moyens : tout d'abord freiner la création monétaire avec des politiques techniques de création monétaire restrictive et aussi avec la hausse des taux d'intérêt qui a été l'arme principale à la maîtrise de l'inflation. A cette politique, s'est ajoutée une politique de renforcement des monnaies, des taux de change (pour une monnaie forte). [...]
[...] En ce sens, les entreprises sont les premières gagnantes. Viennent ensuite les ménages endettés et l'Etat endetté lui-même. De l'autre côté, on trouve du côté des perdants les rentiers (Keynes disait d'ailleurs : l'inflation, c'est l'euthanasie des rentiers , les épargnants, ceux qui perçoivent des pensions dont le montant n'est pas réajusté et enfin le plus souvent les salariés eux-mêmes si leurs salaires ne sont pas corrigés de l'inflation en fonction de la dépréciation monétaire qui s'opère entre les réajustements. [...]
[...] PUF ; - Dictionnaire de l'économie A-Z de Pierre Bezbah & Sophie Ghérardi, éd. Larousse Le Monde ; - Précis de l'économie, éd. [...]
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