La ville est un lieu de concentration démographique, de richesses matérielles et est censée refléter un mode de vie avancé. Quand les hommes quittent la campagne pour s'y rendre, qu'ils y apportent des activités économiques - non agricoles -, que tous les éléments productifs s'y dirigent sans cesse et s'y rencontrent spatialement, on parle d'urbanisation. On estime généralement qu'un tel mouvement tire son origine de la Révolution industrielle et qu'il devient ensuite un courant irrésistible qui influence tous les domaines de la vie économique et sociale. Depuis l'installation du régime communiste en Chine, le niveau d'urbanisation s'est élevé de 10,6 % en 1949 à 26,9 % en 1989. Les sources démographiques de la population urbaine peuvent être de deux ordres : la croissance naturelle et la croissance migratoire. Elles sont toutes deux les bases de l'augmentation du niveau d'urbanisation. L'absence de statistiques sur toutes les populations urbaines chinoises ont amené la plupart des études sur le sujet à se référer aux statistiques des grandes villes chinoises que sont Pékin, Shanghai et Tianjin. On constate à partir des données statistiques, qu'entre 1980 et 1988, le rôle qu'a joué la croissance migratoire apparaît infime. Or, d'après les règles classiques du développement de l'urbanisation, le début du processus se manifeste par une forte croissance migratoire, et la situation chinoise contredit la règle. C'est la première déviation "structurelle" que l'on se doit d'évoquer ici, car de cette déviation vont découler des "facteurs négatifs graves"
[...] C'est dans ce contexte qu'a pu naître l'urbanisation Le soutien fondamental de l'urbanisation est un système de marché complet. En effet, la population, les forces productives et les activités économiques non agricoles, par leur processus de concentration urbaine, forment un marché d'échange et de consommation dans la ville et créent un système de circulation. Autrement dit, une fois l'urbanisation commencée, celle-ci forme des forces du marché qui se développent spontanément et qui poussent tous les éléments de la production et les populations à gagner toujours plus la ville. [...]
[...] Il faut souligner la baisse de de la population des grandes villes. On voit aisément que la tendance est à la concentration des populations dans les petites villes. En 1988 la part de la population des petites villes dans la population urbaine atteignait déjà 42,8%. Elle s'est élevée à 45,2% en 1990. L'histoire du développement urbain des années 1980 se caractérise par l'assouplissement des normes d'établissement des bourgs et par l'essor des industries rurales. Cela explique que les populations rurales aient gagnées les bourgs et s'y soient concentrées suivant un phénomène de "bourgification démographique". [...]
[...] D'autre part, la force motrice de la croissance naturelle tient dans les politiques démographiques et l'amélioration des conditions d'hygiène du pays, mais n'a que peu de lien avec le renforcement de la puissance économique de la ville ou sa force d'attraction. La croissance naturelle va ainsi à l'encontre de l'urbanisation active pour deux raisons Elle réfrène la croissance migratoire de la population urbaine. En effet, la croissance naturelle de la population urbaine se traduit par une simple extension de la taille de la ville, mais ne contribue pas en soi à son amélioration interne. [...]
[...] Ici, le problème se pose car ce n'est que par une progression de la culture qu'une circulation saine pourra s'installer et qu'une convergence entre cultures urbaine et rurale aura tendance à monter en spirale. Mais un taux de croissance naturelle trop élevé devient rapidement une charge trop lourde pour un bon développement économique et social et rend difficile une élévation du niveau de vie, et peut même contribuer à sa diminution. Cette notion de culture urbaine est, certes, difficile à mesurer, mais on peut prendre en compte, par exemple, l'évolution de la part des dépenses en journaux et en revues dans les dépenses des familles chinoises pour en avoir une certaine vision. [...]
[...] Concrètement certaines industries rurales à l'intérieur des terres sont loin des grandes villes et ne peuvent stimuler leur développement à l'aide d'une articulation villes - campagne. Quand la situation empire, le compromis de fait entre gouvernement et populations rurales se brise. Ces populations affluent alors vers les nouvelles villes, plus accessibles. Elles forment une "onde de choc aveugle" et perturbent d'une autre manière le processus d'urbanisation Absence de véritables fonctions urbaines On remarque aisément que le développement même des bourgs est voué à l'échec s'il n'est pas soutenu par des structures provinciales et urbaines hiérarchisées. [...]
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