« Mon frère, si vous faites frapper de la monnaie, je désire que vous adoptiez les mêmes divisions de valeur que dans les monnaies de France et que vos pièces portent, d'un côté, votre effigie et, de l'autre, les armes de votre royaume. De cette manière, il y aura dans toute l'Europe uniformité de la monnaie, ce qui sera d'un grand avantage pour le commerce »
Lettre de Napoléon Ier à son frère Louis, roi de Hollande
(Père du futur Napoléon III), 1806
Napoléon fut le premier à prôner l'union monétaire en imposant à tout l'Empire, le Napoléon, une pièce commune d'une valeur de 20 francs. Après la chute de l'empereur, la référence au Napoléon fut provisoirement abandonnée, mais la Belgique en prenant son indépendance en 1832, décida d'adopter le Franc Français ou Franc Germinal, dans le souci d'asseoir sa monnaie sur une base solide. La Suisse et l'Italie unifiée l'imitèrent en 1850 et 1862 et formèrent avec la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni qui possédaient des pièces d'or d'une valeur similaire, une union monétaire de facto. Instaurée officiellement en 1865 et rejointe plus tard par la Grèce et la Bulgarie (en 1867), l'Union Monétaire Latine, parfois considérée comme le premier effort international sérieux pour réglementer les taux de change, venait concrétiser cette situation en définissant quelques règles techniques d'émission des monnaies métalliques.
[...] L'utilisation du Policy-mix en Europe a donc été moins marquée, alors que celui-ci permet de réduire les chocs asymétriques. Le marché du travail Une trop faible mobilité du facteur travail dans l'UEM. Selon Mundell, c'est surtout la mobilité des facteurs de production (et notamment le facteur travail) qui définissent une ZMO. La mobilité du facteur travail est très développée aux Etats-Unis, mais beaucoup moins en Europe, car les barrières culturelles sont plus dissuasives que les barrières réglementaires, qui elles voient leur importance diminuer. [...]
[...] Le déplacement des facteurs de production permettrait ainsi de résoudre le problème de chômage dans l'économie en récession et celui de la pression à la hausse des salaires dans la seconde. D'autre part la balance commerciale serait rétablie. - La flexibilité des prix et des salaires : enfin, dans l'économie affectée par le chômage, une baisse des salaires est favorisée. On en attend un renforcement de compétitivité et donc une augmentation de la demande pour les produits de ce pays. [...]
[...] Il n'en demeure pas moins que l'UEM comptera probablement de nouveaux membres avant une dizaine d'années. Par conséquent, il faudra réévaluer la nouvelle structure de l'eurozone et vérifier si elle est apte à fonctionner. Le danger dont parlait Friedman viendra peut-être de là. Selon Gerhard Fink et Peter Haiss, deux spécialistes des économies d'Europe centrale, les nouveaux Etats membres seront très rapidement prêts à intégrer l'UEM et, qui plus est, cela est souhaitable. En effet, les nouveaux pays membres respectent déjà beaucoup des critères de convergence (Pologne, République tchèque). [...]
[...] On postule ici une corrélation entre les cycles et l'intégration commerciale. En effet, l'adoption d'une monnaie commune empêche les dévaluations compétitives, elle facilite les liens entre les entreprises de la zone, et elle est perçue comme le signe d'un rapprochement politique à venir. Cette vision est très rassurante pour l'UEM, qui s'est constituée en zone monétaire alors qu'elle ne respectait pas les critères de la ZMO. En revanche, d'autres économistes comme Paul Krugman ont décrit le caractère exogène d'une zone monétaire optimale : Selon eux, l'intégration financière, économique et monétaire encourage la spécialisation au sein de la zone monétaire. [...]
[...] Les économies européennes sont beaucoup moins flexibles que l'économie américaine. - La flexibilité des salaires et des prix : dans le modèle de Jacques Mazier et Sophie Saglio[1], l'ajustement des prix et des salaires est existant mais extrêmement lent. Dans l'exemple d'un pays touché par une baisse de de son PIB, les prix et les salaires baissent mais le niveau de production n'est retrouvé qu'après 5 ans et le chômage demeure plus élevé. - La mobilité du travail : dans une étude de 1992, Blanchard et Katz démontrent qu'aux EU, la mobilité du travail est très élevée. [...]
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