« Il n'y a pas grand-chose de bon à attendre d'une situation où le développement d'un pays devient le sous-produit des activités d'un casino ». Dès les années 1930, J.M. Keynes s'inquiétait de l'importance prise par la spéculation et les comportements inhérents à cette occupation. On ne peut que remarquer en effet aujourd'hui, dans un système d'échanges mondiaux et pour certains dérégulés, que la spéculation et les flux financiers qui en sont générés constituent une part peu négligeable des flux de capitaux mondiaux. De fait, en parallèle de cela, plusieurs crises financières d'importance mondiale ont pris place au cours des vingt dernières années, et ayant pour origine des comportements spéculatifs (on peut par exemple songer à la crise Thaïlandaise entre 1995 et 1997). Il apparaît alors à certains acteurs (notamment les économistes keynésiens) la nécessité de réguler ces flux de capitaux afin de stabiliser un système mondial en déséquilibre permanent. D'où l'idée de l'économiste (et futur prix Nobel en 1981) américain James Tobin en 1972 de mettre en place une taxe sur les flux de capitaux, dans le but de « jeter un peu de sable dans les rouages bien huilés de la spéculation financière ». Ainsi, par le biais d'un taux de taxation modéré (de 0,5 à 1%), Tobin entendrait réduire les flux de capitaux jugés négatifs tout en conservant un certain nombre de flux capitalistiques nécessaires pour la bonne conduite d'un marché global. Pour autant, bien que séduisante, cette solution systémique suscite des débats quand à sa viabilité, à la fois dans ses moyens, mais aussi également dans ses objectifs.
Pourquoi une taxe sur les flux de capitaux semble-t-elle essentielle pour James Tobin afin de stabiliser le système financier et monétaire international? Quelles en sont les conséquences, directes et indirectes ? Cette taxe est-elle finalement viable ?
Ainsi, il sera nécessaire dans un premier temps de comprendre plus en profondeur les mécanismes de la spéculation (I.A), sans laquelle la taxe Tobin serait dénuée d'intérêts. Puis nous définirons son mode de fonctionnement (I.B) avant de définir ses limites (II.A) et les possibles améliorations dont elle pourrait faire l'objet (II.B).
[...] Deux types d'actions pourraient être possibles : - d'une part le soutien de grandes causes mondiales comme la protection de l'environnement ou la lutte contre les maladies infectieuses telles que le sida ou le paludisme. - d'autre part ces ressources pourraient avoir pour but d'alimenter un fond de solidarité internationale qui fournirait alors les moyens de promouvoir le développement durable des pays les moins favorisés ou en difficulté financière temporaire afin de leur éviter une crise de change qui les achèverait. Les avantages de la taxe Tobin. [...]
[...] Un lifting nécessaire ? Remédier au caractère permanent de la taxe Tobin : la proposition de Spahn. Une des principales réformes de l'idée de la taxe Tobin serait celle d'un économiste allemand, M. Spahn. S'il conserve les idées principales de la taxe Tobin, il y ajoute un principe nouveau, celui d'une taxe à double niveau : le premier niveau serait un faible taux (de l'ordre du centième de pourcent) applicable aux transactions financières. Celles-ci devraient dès lors rester dans les limites d'une moyenne convenue. [...]
[...] Dès lors, l'on parle de risques calculés. Les avantages et les inconvénients de la spéculation. Le débat se situe majoritairement entre le fait que la spéculation soit stabilisante ou déstabilisante. L'idée de spéculation stabilisatrice est due aux classiques et néo-classiques, notamment J.S. Mill, définissant la spéculation comme permettant un équilibre de long terme par un processus similaire au tâtonnement walrassien (consistant en des ajustements successifs entre les intervenants sur différents marchés en concurrence pure et parfaite et permettant d'aboutir à un équilibre général). [...]
[...] Tobin or not Tobin? Il n'y a pas grand-chose de bon à attendre d'une situation où le développement d'un pays devient le sous-produit des activités d'un casino Dès les années 1930, J.M. Keynes s'inquiétait de l'importance prise par la spéculation et les comportements inhérents à cette occupation. On ne peut que remarquer en effet aujourd'hui, dans un système d'échanges mondiaux et pour certains dérégulés, que la spéculation et les flux financiers qui en sont générés constituent une part peu négligeable des flux de capitaux mondiaux. [...]
[...] Un des progrès importants serait sans doute un meilleur accès à l'information, ce qui éviterait en partie les comportements panurgéens. Une meilleure transparence et un renforcement des structures de contrôle et de supervision du système financier seraient donc nécessaires afin d'assurer une meilleure prévision des risques financiers. De plus, des marchés de capitaux ouverts et déréglementés permettraient une meilleure allocation des ressources en permettant à l'épargne mondiale de se diriger vers les investissements les plus productifs. Des marchés financiers ouverts permettraient également aux pays en développement d'avoir accès à davantage de ressources financières, ce qui serait un avantage considérable, leur permettant de développer les marchés nationaux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture