Base : Article de Philippe Simonnot, « La subjectivité de la valeur est le moteur des échanges », paru initialement dans Le Nouvel Economiste (n° 1202), et repris dans Problèmes Economiques (n° 2.776).
Il y a déjà de cela plusieurs siècles, Aristote se demandait « pourquoi une maison s'échange contre une quantité déterminée de paires de chaussures», c'est-à-dire pourquoi une maison vaut cette quantité de paires de chaussures. Le mot valeur, qui appartient au vocabulaire de différentes sciences, dans son sens le plus général, « consiste dans l'accord des jugements collectifs que nous portons sur l'aptitude des objets à être plus ou moins, et par un plus ou moins grand nombre de personnes, crus, désirés ou goûtés ». En économie, les théories de la valeur représentent une réponse à ces ensembles de questions concernant la détermination des niveaux de prix, les causes du prix d'un bien etc… Ce sont donc des théories explicatives des prix. Ces questions, relatives au fondement de la valeur d'un bien, sont au centre de l'analyse économique et les réponses diffèrent selon les courants théoriques. On peut alors se demander pourquoi l'analyse de Condillac, exposée dans son ouvrage Le Commerce et le Gouvernement considérés relativement l'un à l'autre (1776), présente un intérêt particulier, au vu des diverses autres théories, ces dernières se classant en deux catégories : les théories de la valeur- travail et celles de la valeur- utilité.
[...] D'après Philippe Simonnot, cette conception a encore le mérite de faire apparaître que c'est l'échange qui révèle les prix Les prix ne sont en effet, d'après Condillac, jamais absolu mais toujours relatifs, en fonction de l'utilité, et donc de la valeur, plus ou moins grandes que les individus accordent aux biens. En s'inscrivant dans la successivité et le désaccords des théories de la valeur, la théorie de la valeur de Condillac apparaît bien avant les théories néoclassiques qui la rejoigne, de par leur conception de la valeur basée sur l'utilité et la rareté. Il insiste sur l'aspect très subjectif de la valeur accordée par un individu à bien et fait de cette subjectivité le moteur de l'échange. [...]
[...] Condillac et les théories de la valeur- utilité Pour Condillac, l'explication de la valeur part des concepts d'utilité et de rareté. Il n'est cependant pas le premier à effectuer cette relation, qui a été élaborée, notamment, par Ferdinando Galiani et par Turgot. Les économistes néoclassiques (Jevons, Menger, Walras ) ont, au XIXème siècle, repris cette idée La théorie néoclassique de la valeur- utilité et valeur- rareté Pour les néoclassiques, la conception affirmée par les classiques et par Marx ne résout pas le problème de la valeur. [...]
[...] Ce sont donc des théories explicatives des prix. Ces questions, relatives au fondement de la valeur d'un bien, sont au centre de l'analyse économique et les réponses diffèrent selon les courants théoriques. On peut alors se demander pourquoi l'analyse de Condillac, exposée dans son ouvrage Le Commerce et le Gouvernement considérés relativement l'un à l'autre (1776), présente un intérêt particulier, au vu des diverses autres théories, ces dernières se classant en deux catégories : les théories de la valeur- travail et celles de la valeur- utilité. [...]
[...] En effet, si c'est la quantité de travail incorporée à un bien qui lui confère sa valeur, pourquoi deux biens ayant nécessitant la même quantité de travail n'ont-ils pas la même valeur ? La conception néoclassique fait du besoin l'élément déterminant de la valeur : la valeur d'un bien correspond à l'utilité qu'elle procure et donc au prix que l'usager est prêt à payer pour ne pas être privé de ce bien (le fondement de la théorie étant l'ensemble des fonctions d'utilité des individus), ce à quoi est associée la notion de rareté. [...]
[...] Dunod, 2ème édition. - Boncoeur, J. & Thouément, H., Histoire des idées économiques, de Walras aux contemporains. Paris, Nathan, 2ème édition. - Mouchot, Claude, Les théories de la valeur. Paris, Economica - Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, sous la direction de C.-D. [...]
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