L'intérêt des travailleurs est-il en opposition avec celui des capitalistes? Théories économiques comparées: prix et répartition / Dissertation
[...] En effet, pour Adam SMITH, une fois le capital accumulé, il tend à se débarrasser de sa charge de travail en la déléguant aux travailleurs tout en conservant une part importante de la richesse : « ses appointements ne sont jamais en proportion réglée avec le capital dont il (le travailleur) surveille la régie ; et le propriétaire de ce capital, bien qu'il se trouve par-là débarrassé de presque tout le travail, n'en compte pas moins que ses profits seront en proportion réglée avec son capital ». Ce phénomène peut entraîner une distorsion de la répartition des richesses au profit du capital. [...]
[...] Ce phénomène par ailleurs, été renforcé par la mondialisation, définie comme mise en concurrence de tous avec tous. En effet, la mobilité importante du capital financier a fortement mis en concurrence le travail non qualifié fourni par les travailleurs du monde entier. Or, dans un système monétaire de régime de change flottants, cette situation a entraîné une perte de compétitivité du prolétariat (travailleur qui n'a que sa force à offrir) qui a généré des ajustements par les prix (pression à la baisse sur les bas salaires) et par les volumes (augmentation du taux de chômage) de l'offre de travail. [...]
[...] Dès lors, et si le capitalisme exacerbe aujourd'hui la présentation de l'intérêt des travailleurs au développement du capitalisme au travers de la valorisation du consumérisme mais aussi des valeurs de compétition et de compétitivité propres à cette idéologie, la mondialisation tend à faire diverger de plus en plus les intérêts des travailleurs et ceux des capitalistes. L'attitude des nouvelles générations et plus distanciée vis-à-vis du salariat, mais également le développement de nouveaux modes de production plus horizontaux peuvent, dès lors apparaître comme à la fois une prolongation et une remise en cause du capitalisme par les travailleurs. Cependant, cette remise en cause est avant tout circonstanciée et limité aux « gagnants de la mondialisation » dont les compétences éloignent du statut de simple « travailleur » au sens du prolétariat défendu par MARX. [...]
[...] L'intérêt des travailleurs est-il en opposition avec celui des capitalistes ? Dans une économie capitaliste, la production n'est possible que par la conjonction de deux facteurs que sont le facteur travail d'un côté, fourni par les travailleurs, et le facteur capital, fourni par les détenteurs de capitaux, épargnants ou rentiers, ici appelés « capitalistes ». La proportion de ces deux facteurs peut fortement varier en fonction de la production demandée et le rapport de force entre ces deux éléments aboutit à une répartition de la valeur ajoutée à l'issue du processus de production entre facteur travail et facteur capital. [...]
[...] Dès lors, le travail ne serait-il plus conçu comme un moyen indirect d'accès au bien-être matériel par le biais du salaire mais comme une finalité en soi, se rapprochant dès lors d'une éthique protestante du capitalisme qui voit l'accumulation du capital comme l'expression d'une loi naturelle favorisant le respect des règles divines. En conclusion, la conjonction des intérêts entre les capitalistes et les travailleurs semble devoir se limiter aux fortes périodes de croissance qui, de par la création de richesse, permet une élévation générale du niveau de vie. Cependant, dans un contexte différent, les intérêts entre les travailleurs et les capitalistes tendent à se différencier notamment concernant la répartition de la valeur ajoutée. [...]
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