Un panorama des théories de l'école du public choice et une analyse de l'usage qu'on peut en faire en politique économique aujourd'hui.
[...] C'est alors à l'Etat de révéler les préférences collectives, ce qui justifie son intervention. Or, pour les économistes du choix public, cette interprétation selon laquelle l'Etat agit en fonction de l'unique objectif de satisfaire l'intérêt général, est erronée. En effet, c'est oublier que les hommes politiques recherchent également la satisfaction de leurs intérêts privés. Pour les économistes du Public Choice, on peut donc étendre le paradigme de l'homo œconomicus néo-classique à l'analyse de la sphère politique et assimiler celle-ci à un marché comme un autre. [...]
[...] Un véritable cycle des dépenses publiques se met alors en place au gré des élections. De plus, en cas d'alternance politique, les marges de manœuvre des successeurs sont réduites du fait des dépenses engagées par le gouvernement précédent. Ils ne peuvent dans un premier temps mettre en place leur politique et font preuve de rigueur avant de mettre en place des politiques incitatives avant les élections, renforçant ainsi le cycle. Ce cycle tend à alourdir les déficits publics car contrairement aux entreprises privées qui voient le cours de leurs actions baisser si elles réalisent de mauvais investissements, les agents publics ont la possibilité de reporter leur endettement sur les générations futures. [...]
[...] C'est l'esprit de la décentralisation qui cherche à rendre la dépense publique plus efficace en changeant les modalités institutionnelles de sa gestion. Enfin, avec la LOLF et la réforme de l'administration en général, l'Etat cherche à diminuer les coûts de fonctionnement de ses services pour atteindre un niveau de dépense correspondant plus aux besoins réels de la population. Par ailleurs, l'indépendance des banques centrales a permis de soustraire la sphère économique aux fluctuations du cycle électoral en rendant certaines décisions de politique économique, dans ce cas-là les décisions de politique monétaire, plus autonomes. [...]
[...] L'intervention de l'Etat conduit donc à des situations sous-optimales. D'autre part, le marché politique n'est pas complètement symétrique. Une fois élus, les hommes politiques privilégient les groupes qui ont voté pour eux mais font supporter le coût des politiques à l'ensemble de la population par le biais des impôts. Ainsi, la majorité revendique l'augmentation des activités publiques à son avantage, sans que les autres électeurs puissent s'y opposer faute d'organisation. Ceci conduit à l'inadéquation des dépenses publiques par rapport aux besoins de la population. [...]
[...] Cela ne l'explique pas. De façon générale, l'école du choix public a une vision trop économiste de l'efficacité que doivent avoir les mesures politiques. Elle oublie alors qu'il est essentiel de prendre aussi en compte les dysfonctionnements sociaux et même politiques liés à la décision de politique économique, afin de lui conférer la meilleure efficacité possible. Les théories de l'école du public choice ont apporté un réel renouveau à la critique de l'intervention de l'Etat, dans la mesure où en adoptant une démarche néo-classique qui assimile la sphère politique à un marché économique ordinaire, elles ont démontré que le système institutionnel des économies occidentales pose des difficultés en terme d'efficacité de la décision publique. [...]
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