L'étude de la valeur a préoccupé les économistes dès la naissance de cette discipline. En effet, aussi bien dans les écrits d'Adam Smith que de David Ricardo, une part prépondérante est occupée par l'analyse de la valeur. Et pour cause, la valeur constitue un élément fondamental de l'analyse économique.
Ainsi, au gré des siècles, et avec l'avènement de l'économie politique, les économistes ont tenté de définir ce concept à l'aune de contextes différents les uns des autres. Comme le souligne la sociologue Dominique Meda dans Qu'est-ce que la richesse?, cela s'est traduit par une diversité de définitions et surtout par l'ouverture d'un débat relatif à la théorie de la valeur encore présent (...)
[...] Il opère une distinction entre valeur d'usage et valeur d'échange. Selon lui, la valeur d'usage correspond à l'utilité d'un bien donné. Ceci étant, en émettant le paradoxe de l'eau et du diamant, Adam Smith précise qu'il n'existe, selon lui, aucun rapport entre valeur d'usage et valeur d'échange (rapport que les marginalistes étudieront par la suite). Ainsi, définissant la richesse comme la capacité d'acheter des marchandises par d'autres, le fondateur du courant classique émet sa théorie de la valeur travail commandé selon laquelle la valeur d'une marchandise correspond à ce qu'elle peut commander. [...]
[...] Ainsi, il souligne que le degré de persistance influe sur la valeur d'un bien. Ce faisant, il invalide l'idée de Smith selon laquelle le travail serait le meilleur étalon de mesure puisque la valeur travail varie aussi bien à court terme elle est fonction de l'offre et de la demande dans le marché du travail, fonction des secteurs demandés qu'à long terme puisque cette valeur permet d'acheter des quantités différentes de biens. On observe ici la manière dont les concepts ont été introduits par Smith et Ricardo en vue de justifier leur théorie respective de la valeur. [...]
[...] Dès lors, Karl Marx parle de personnes juridiquement égales dans la mesure où le travailleur et le possesseur des moyens de production se rendent mutuellement service par le biais d'une relation sociale: il s'agit de l'échange. En second lieu, Karl Marx recourt à sa théorie pour définir le salaire de l'ouvrier. Pour ce faire, il applique sa théorie au travail, qui est à la fois valeur d'usage et valeur échangeable. Ce faisant, Karl Marx en déduit que le salaire de l'ouvrier doit assurer sa reproduction, autrement dit les moyens de sa subsistance. [...]
[...] Ce faisant, Marx s'approprie les concepts qu'ils ont élaborés, les réinterprète et les complète par de nouveaux concepts tels que la force de travail ou la distinction travail abstrait/concret On remarque ainsi que Marx, par l'introduction du concept de force de travail envisage le travail d'un point de vue nouveau: Marx considère effectivement le travail comme élément déterminant à la fois la substance de la valeur mais aussi permettant de mesurer cette même valeur. Considérant cela, dans quelle mesure peut-on affirmer que la théorie marxienne de la valeur diverge avec les théories de la valeur élaborées par Smith et Ricardo? En vue de répondre à ce problème, il est opportun d'adopter une approche comparative mettant en jeu les théories de la valeur élaborées par les deux économistes susmentionnés avant d'analyser la théorie marxienne de la valeur à travers ses concepts nouveaux ainsi que les enjeux qu'une telle théorie soulève. I. [...]
[...] A partir de cette définition, Ricardo postule que la valeur d'un bien est déterminée par la quantité de travail nécessaire à l'obtention de ce bien. Mais la nouveauté portée par la théorie de la valeur de Ricardo réside dans l'idée selon laquelle il faut intégrer le travail directement dépensé dans le processus de production mais aussi le travail dépensé dans l'ensemble des machines permettant la production du bien en question. En d'autres termes, la théorie de la valeur travail travail incorporé considère que la valeur d'un bien varie en fonction du travail directement appliqué à sa production, mais aussi du travail indirectement consacré à la production de ce bien. [...]
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