Pendant longtemps, le débat de la baisse éventuelle des taux d'intérêts en France fut " interdit " (J.-P. Fitoussi), et cela en vertu des objectifs de désinflation et de crédibilité hérités de la révolution libérale des années 1980 qui avaient abouti au renforcement de l'indépendance des BC (en France, en 1993). Il suffit pour s'en convaincre de se rappeler de la tempête suscitée par les attaques d'Oskar Lafontaine vis-à-vis du rigorisme de la BCE et du non moindre soulagement suite à son départ récent du pouvoir. Mais, aujourd'hui, avec la spectaculaire baisse des taux directeurs de la BCE (8 avril 1999), le débat retourne sur le devant de la scène : les taux d'intérêts sont-ils trop élevés en France ?
Cette question revient bien entendu à se demander, le cas échéant, s'il faut baisser les taux d'intérêts en France aujourd'hui. Mais en vertu de quoi le faudrait-il ? En réalité, dans un contexte conjoncturel cumulant chômage très élevé (~12%) et inflation très basse (moins de 2%), le mécanisme vertueux visé par les défenseurs d'une baisse des taux est relativement simple : baisse des taux directeurs BC => baisse des taux courts => baisse des taux longs => plus d'investissements et plus de consommation => reprise de l'activité, c'est-à-dire une classique policy mix (politique monétaire expansive et rigueur budgétaire). S'il s'agissait, avant, de respecter les critères de Maastricht, la réalisation de l'UEM ouvre désormais de nouvelles perspectives et la BCE va devoir élaborer une politique monétaire cohérente qu'il s'agira pour la France de suivre au sein du SBCE. Or, toute l'opportunité d'une baisse des taux dépend, d'une part, des objectifs qui seront fixés (soutien à l'activité, désinflation) et, d'autre part, de l'analyse qui est faite de la conjoncture économique (risques inflationnistes ou non, menace de récession ou non). Quoi qu'il en soit, si l'on peut définir les taux d'intérêts (définition générale : coût de la renonciation à la liquidité) d'une multitude de façon (taux d'intérêt réels ou nominaux, à court terme ou à long terme, directeurs (i des appels d'offres + i des pensions) ou de base bancaire, etc.), on axera ici notre analyse sur la dualité entre taux à CT ou MT (fixé sur le marché monétaire, sur lequel la BC peut agir) et taux à LT (marché obligataire, soumis aux anticipations), tout en insistant sur le fait que ces taux d'intérêt forment le lien qui existe entre sphère financière & sphère réelle. Problématique : le contexte actuel justifie-t-il que la BCE (puisque la politique monétaire est désormais unique !) assouplisse sa politique monétaire et abaisse ses taux directeurs ?
[...] Mais, aujourd'hui, avec la spectaculaire baisse des taux directeurs de la BCE avril 1999), le débat retourne sur le devant de la scène : les taux d'intérêts sont-ils trop élevés en France ? Cette question revient bien entendu à se demander, le cas échéant, s'il faut baisser les taux d'intérêts en France aujourd'hui. Mais en vertu de quoi le faudrait-il ? En réalité, dans un contexte conjoncturel cumulant chômage très élevé et inflation très basse (moins de le mécanisme vertueux visé par les défenseurs d'une baisse des taux est relativement simple : baisse des taux directeurs BC baisse des taux courts baisse des taux longs plus d'investissements et plus de consommation reprise de l'activité, c'est-à-dire une classique policy mix (politique monétaire expansive et rigueur budgétaire). [...]
[...] Et les années 1980 peuvent être caractérisées par l'abandon progressif des instruments de contrôle direct des marchés et par le recours de plus en plus exclusif à des procédures de marché : en clair, les procédures du type encadrement du crédit (Fr., 1972- 1986) ou les systèmes de contrôle des changes ont été abandonnées au profit de la manipulation quasi exclusive du taux d'intérêt à CT taux directeurs Or, on sait que les mouvements des i directeurs, de par leur ampleur, leur fréquence, le choix des taux clés qui sont utilisés, exercent un impact non négligeable sur les anticipations des marchés concernant l'orientation de la politique monétaire, le profil futur des i à CT et à LT, et donc in fine sur l'activité économique générale. Tout cela explique l'importance primordiale accordée aux politiques de taux des BC De même cela explique que les taux d'intérêt figurent parmi les critères de Maastricht (cf. le Pacte de stabilité & le problème de la convergence : les taux étaient beaucoup plus élevés dans les pays de la périphérie (Espagne, Italie, Irlande) et les banquiers centraux ont longtemps plaidé pour la moyenne, mais c'est finalement la convergence vers les niveaux les plus faibles qui l'a emporté). [...]
[...] En ce qui concerne les indicateurs financiers, les marchés obligataires et les marchés de change ont récemment tous deux subi l'influence de facteurs mondiaux. Après avoir légèrement augmenté en février 1999, conjointement avec ceux des obligations américaines, les rendements des emprunts d'État de la zone euro sont demeurés pratiquement inchangés en mars. Parallèlement, le dollar américain s'est encore renforcé au cours des dernières semaines en liaison avec l'évolution de la situation internationale. Si l'on observe plus précisément l'évolution de l'économie mondiale, des signaux positifs émanent de la croissance toujours vigoureuse aux États- Unis, de la reprise progressive que l'on constate dans certains pays asiatiques et d'indices témoignant d'une stabilisation en Amérique latine. [...]
[...] Les taux d'intérêts sont-ils trop élevés en France ? Sommaire Pendant longtemps, le débat de la baisse éventuelle des taux d'intérêts en France fut jugé " interdit " (J.-P. Fitoussi), mais, aujourd'hui, avec la spectaculaire baisse des taux directeurs de la BCE, le débat retourne sur le devant de la scène : les taux d'intérêts sont-ils trop élevés en France ? Ceci revient à se demander s'il faut baisser les taux d'intérêts aujourd'hui en France. Mais pourquoi le faudrait-il ? [...]
[...] La Prudence des autorités monétaires s'explique par la nécessaire prise en compte d'un certain nombre de paramètres Des paramètres déterminants Le paramètre structurel Les différences structurelles entre les pays expliquent en partie la différence d'efficacité que rencontrent leurs politiques monétaires. En effet, les études économétriques montrent que la sensibilité des taux d'intérêts à LT (objectif intermédiaire) aux taux d'intérêts à CT (objectif opérationnel) et la sensibilité des investissements (objectif final) aux taux d'intérêts à LT diffèrent selon les pays. Ainsi, si l'on prend l'exemple du lien entre investissements et cours boursiers en France, tel que mesuré grâce à la théorie du " q de Tobin il s'avère que ce lien est très faible, contrairement e.g. au cas américain. [...]
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