Silvio Berlusconi qui représentait UE durant le second trimestre de 2003 aurait déclaré a l'issue de sa présidence qu'il résonnait toujours en vieilles lires italiennes. Pied de nez humoristique ou simple reflet du malaise italien face a l'euro ?
Rarement variable économique n'a eu une telle charge symbolique, n'a autant attiré l'attention. Importance stratégique du taux de change ( qui mesure le prix des monnaies nationales unes au autres, ou issues d'unions monétaires) tient au fait qu'il redéfinit les relations (commerciales) de chaque pays.
Le taux de change est un prix, celui du marché des change. Il est le reflet d'une appréciation, celle du jugements du marché ou des marchés sur la solidité/ faiblesse d'une monnaie. Le but étant de déterminer le bon taux de change d'une monnaie
Dans la perspective qui nous intéresse, le taux de change est une variable fondamentale de la compétitivité d'un pays ou d'une zone monétaire ( ce que je vais définir au cours de l'exposé). Il faut entendre par compétitivité d'un produit sur un marché son prix ( déterminant par le prix du produit et le taux de change) et d'autres éléments, dits hors-prix, entrant en ligne de compte tel la qualité du produit, le service qui l'accompagne… ce qu'on résume sous le nom de compétitivité hors-prix.
Ce qui nous permet de dire que la fixation du taux de change détermine largement, mais pas complètement, la stratégie commerciale d'un pays
La conversions des taux de change européens en un taux de change unique, le taux de change de l'euro, a eu des répercussions sur le système monétaire international. La soumission à la monnaie unique implique la perte du taux de change comme « protection » ( quasi au sens « assurance ») contre les méfaits des variations des monnaies et les méfaits des variations de prix
Par conséquent non seulement les pays ne peuvent plus modifier leur taux de change pour se prémunir contre les risques de perte de compétitivité de leurs produits ( politique économique externe par exemple) mais en plus ils ne peuvent plus modifier leur taux d'intérêt de référence pour attirer les capitaux ( dans le cas d'une surévaluation de monnaie), ou obtenir des avantages commerciaux ( dévaluation de la monnaie)
Par exemple, au milieu de l'année 2004, on a pu observer une diminution de la compétitivité- prix des produits européens due au taux de change de euro ( qui était semble t-il trop fort face par exemple au dollar)
Il ne faut pas croire que la fixation d'une même monnaie pour tous a contribué a niveler les prix et les coûts des différentes entreprises européennes. Au contraire on observe, malgré l'euro si on peut dire, des différences nettes.
Il est donc assez essentiel de distinguer :
-les effets du taux de change de l'euro sur le commerce international ( lorsque les entreprises européennes sont confrontés a leurs concurrents mondiaux)
-les effets du taux de change sur le commerce intra-UE
quels sont les effets réels de l'euro sur la compétitivité des entreprises européennes ?
on peut encore observer que le taux de change joue encore pour les entreprises européennes une fonction d'amortisseur contre les déséquilibres généralement ponctuels ( I ) mais la situation est un peu différente en ce qui concerne le commerce intra-européen ou les entreprises européennes, pour maintenir la compétitivité, doivent apprendre a jouer sur autres variables que le taux de change ( II )
[...] Faible mobilité géographique des salariés. Spécialisation nationale qui accroît le risque de choc asymétrique. De plus nouvelle donne : compétitivité-prix de moins en moins importante dans la compétitivité réelle Compétitivité-prix de moins en moins évidente Les ressorts de la compétitivité hors-prix : porte sur la qualité, la disponibilité, le service après-vente : ex Allemand qui a su sortir de la sphère de la compétitivité par les prix pour aller vers une compétitivité par les services offerts, explique pourquoi les voitures allemandes sont plus chères donc moins compétitives et continuent à bien se vendre sur le marché UE. [...]
[...] ( La dépréciation de la monnaie améliore la compétitivité-prix ; inverse pour une appréciation de la monnaie, à condition que les prix exprimés en monnaie nationale restent identiques (pb de réduction de marges qui annule l´effet compétitif par l´effet prix comme nous le verrons par la suite) 2nde approche en terme de compétitivité : PPA PPA admet que sur le long terme, le taux de change compense les évolutions des prix entre nations ( il ne faut pas en déduire que des modifications adtives auront des effets durables sur les prix relatifs entre nations(: ici le taux de change est déterminé par le niveau général des prix dans les deux pays ( mesure adtive = loi du prix unique ou le même bien est vendu le même prix en Europe et aux USA par exemple) 3ème approche : le taux de change d'équilibre ( reste que si la dépréciation est réelle (par exemple euro/yen), elle n'a pas le même impact sur la valeur internationale du franc selon que le Japon représente ou 50% des échanges commerciaux de la zone euro ( idée de pondérer chaque taux de change bilatéral euro par le poids de chaque pays étranger dans le commerce extérieur total de la zone euro. Change et incertitude des entreprises : comment le taux de change a un impact sur incertitude des entreprises ? Les coûts de transactions dus au passage à des monnaies différentes sont relativement faibles pour les entreprises. [...]
[...] Les agents, entreprises, étant adverses à l'incertitude il est important qu'elles aient des moyens de se prémunir contre de possibles risques : le taux de change est un bon moyen. L'impact du taux de l'euro sur la compétitivité-prix des entreprises européennes ( Comment le taux de change joue : ( 1ère approche en terme monétaire (fondée sur le taux de change) : la distinction taux de change nominal/taux de change réel : TCN = une cotation au jour le jour ; une présentation monétaire au certain ou a l'incertain Mais ce n'est qu'une présentation boursière de la monnaie : ex : l'euro peut fluctuer comme nous l'avons vu de façon très rapide, et si l'euro s'est apprécié, par exemple par rapport au dollar, cela ne veut pas forcément dire que le pouvoir d'achat interne de l'euro s'est apprécié, que par conséquent la zone euro a perdu en compétitivité Ce que la compétitivité retient ce ne sont pas les écarts de cotations entre deux zones mais les écarts de prix entre deux zones ( a ceteris paribus, TCR est donc bien un indicateur de compétitivité, d'après la relation TCR = TCN ( : Si les prix étrangers exprimés en monnaie nationale augmentent, la compétitivité nationale s'améliore a la suite de 3 chocs : une dépréciation, une hausse des prix étrangers étoile) et une baisse des prix nationaux. [...]
[...] Problème : abandon d'une variable d'ajustement en cas de choc, d'où se demander si le jeu en vaut la chandelle, c'est a dire à quelles conditions un ensemble de pays a intérêt à former une zone monétaire = Question d´optimalité de la zone monétaire : Les critères : les chocs économiques qui doivent être de même nature ; les facteurs de la zone qui doivent être parfaitement mobiles (notamment le facteur travail) ( L´Europe, une zone monétaire optimale ? Pas vraiment : les pays subissent des chocs différents, asymétriques en raison de la nature de leur production industrielle respective, ou du degré de dépendance vis-à-vis des importations. [...]
[...] Dans une certaine mesure, les entreprises qui peuvent réduire ce risque au moyen du marché à terme des devises : même procédé que les couvertures au niveau des taux d'intérêt : un importateur qui convertit en dollar le revenu en euro qu'il s'attend à recevoir dans un an, cela à prix fixé le jour de l'accord ( ce qui explique que des mêmes entreprises européennes puissent adopter face à la fluctuation dollar/euro des attitudes totalement opposées : Alcatel grand exportateur : l´augmentation de l´euro n'a pas d'effet significatif sur la rentabilité versus Air Liquide ou Danone peu exportateurs = très affectés, ou encore Arcelor : absence de réactivité due au fait que ses achats en dollars excèdent ses ventes. Attention : ça fonctionne que à certaines conditions : réduction des risques que sur une année, pas au-delà ; surtout ouverture importante de l´entreprise au marché mondial qui lui permette de jouer sur les désajustements à court terme des différentes monnaies. [...]
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