Les systèmes régionaux d'innovation constituent une transposition du cadre défini par les systèmes nationaux d'innovation à un niveau régional.
Plus précisément, c'est dans le cadre conceptuel des systèmes sociaux d'innovation et de production (SSIP) d'Amable et Boyer (1997) que s'inscrit la logique des SRI.
En effet, comme les SSIP, les systèmes régionaux d'innovation peuvent être définis par une description de l'articulation des composantes du processus d'innovation (science, technologie, industrie) avec les schémas institutionnels qui influent sur ce processus d'innovation :
-les relations de travail
-le système d'éducation
-la finance
-la gouvernance locale
-la structure spatiale
Dans ce cadre, l'analyse et l'application du concept de SSIP se feront à un niveau local.
Ce travail d'analyse des données a été réalisé récemment par deux professeurs d'économie,
Christophe Carrincazeaux et Frédéric Gaschet, de l'Université Montesquieu Bordeaux IV.
Cette étude a permis de mettre au jour des profils de régions européennes d'où un classement par profil des régions européennes en fonction de la catégorie à laquelle elles appartiennent.
Au final, ce sont onze profils qui ont été dégagés :
Toutefois les résultats de cette étude posent de nouvelles questions.
En effet, lorsque l'on observe les résultats de cette étude, on s'aperçoit que pour certains profils il existe des disparités au niveau de leurs performances économiques en termes de croissance et d'emploi notamment.
Dans cette même étude, une piste de réflexion nous est donnée puisque les deux auteurs considèrent que ces écarts de performances peuvent s'expliquer par les contextes nationaux auxquels appartiennent les régions étudiées.
Et qu'en est-il des variables du cadre conceptuel des systèmes sociaux d'innovation et de production ? En effet on peut se demander si certaines de ces variables ne peuvent aussi jouer un rôle dans les écarts de performances qui existent entre les régions d'un même profil ?
Qu'est-ce qui explique au mieux ces écarts de performances ?
Les différences de performances sont elles plus liées à la dimension système (profil) ou à la dimension nationale ?
C'est pour répondre à ces interrogations que nous allons traiter certains des profils dégagés par l'étude menée par les deux professeurs de l'université Montesquieu Bordeaux IV.
Les profils traités sont :
o Les régions métropolitaines
o Les régions diversifiées dans l'industrie et les services
Pour chacun de ces deux profils, il s'agira de présenter les performances des régions composant le profil en question afin d'en dégager les éventuelles disparités.
Une fois ce travail effectué, notre regard se posera ensuite sur les variables du processus d'innovation : Science-Technologie-Innovation (STI) et sur les composantes du système d'éducation et de formation.
Lorsque pour un même profil, seront mis à jour des différences en termes de performances, les performances nationales au sein desquelles s'intègrent celles des régions en questions devront être prises en compte ainsi que certaines variables du bloc STI.
[...] Pour la création de valeur ajoutée brute, là encore on distingue 3 tendances. À l'exclusion des régions anglaises et de Madrid, le taux de croissance de la valeur ajoutée imputable au secteur manufacturier est supérieur à celui des services. Pour l'Angleterre, la création de valeur ajoutée dans le secteur manufacturier est en diminution de 1995 à 2003 alors que pour le secteur des services, l'augmentation est importante. Un tel phénomène doit certainement provenir d'une tendance nationale. Encore une fois, Madrid se distingue par l'ampleur de sa croissance. [...]
[...] DUPUY G. Systèmes, réseaux et territoires. Principes de réseautique territoriale, Paris, Presses de l'ENPC p. FELDMAN M.P The Geography of Innovation, Kluwer Academic Publishers, Dordrecht FLICHY P. L'innovation technique. Récents développements en sciences sociales, vers une nouvelle théorie de l'innovation, Paris, La Découverte, Coll. Sciences et société p. [...]
[...] Madrid a su attirer le plus de nouveaux investisseurs, suivi par Rhône-Alpes, Cataluna. La région qui en a le moins reçu est Northwest en Angleterre. Au final, dans ce classement des services et industries diversifiées, il y a de fortes disparités de performances. Madrid est, sur tous les points, économiquement plus performante que les autres régions ; ensuite vient Rhône-Alpes qui est assez équilibré et systématiquement au dessus de la moyenne. Les régions Northwest et Yorkshire and the Humber sont en retrait par rapport aux autres du fait de leurs faibles PIB par tête et du recul de création de valeur ajoutée dans l'industrie. [...]
[...] Berlin se caractérise par la part de l'emploi lié aux services (tertiaire) la plus faible comparativement aux autres régions métropolitaines. Étant donné le rôle de plus en plus accru des services dans les économies développées, on parle notamment de tertiairisation des économies, on peut se demander si ce point faible de la région de Berlin ne constitue pas l'une des raisons potentielles des mauvaises performances de cette région vis-à-vis des autres régions du même profil. Ainsi, de manière parallèle est la région où la part des emplois du tertiaire est la plus importante et c'est aussi la région connaissant les meilleures performances en terme de PIB, de croissance, d'emploi et d'investissement. [...]
[...] Les performances On observe de certaines disparités notamment si l'on compare le PIB par tête pour la région de Bruxelles avec Berlin et de même avec le taux croissance annuelle de Londres toujours par rapport à celui de Berlin. Pour ce qui est du PIB par tête en parité de pouvoir d'achat, la moyenne du groupe est de 169,8 avec un écart type moyen de 33,44 ; tandis que pour la région de Berlin l'on a un PIB par tête de 93 en parité de pouvoir d'achat. De même pour la croissance du PIB sur 1995-2002, la moyenne du groupe est de avec un écart type moyen de 1.1 point. [...]
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