L'article « Strategic quality competition and the Porter Hypothesis » rédigé par Francisco J. André, Paula Gonzalez et Nicolas Porteiro s'articule autour du problème de la production d'un bien environnementalement respectueux. Il existe une grande littérature autour de la question, cependant cet article s'attache à décrire plutôt les mécanismes économiques à l'oeuvre du côté de la demande.
Ces mécanismes sont essentiellement dus aux problèmes de coordination existant entre les firmes sur le marché en question et les règles environnementales, pouvant être considérées comme les incitations individuelles des entreprises pour adopter de nouvelles technologies de production (la technologie de production protégeant l'environnement ici).
[...] Ici la qualité améliorée compense l'augmentation du prix. Cet exemple rejoint ce que développent Porter et Esty dans l'article Industrial ecology and competitiveness En effet, ils soulignent l'intérêt d'améliorer la qualité des produits et leur recyclage car cela permet d'accroître la valeur ajoutée du produit et ainsi de fidéliser le client à leurs produits recyclables et de créer de nouveaux produits après vente, comme des recharges pour cartouches par exemple. Le client prolonge ainsi la vie du produit et facilite le gain de profits pour l'entreprise. [...]
[...] En raison de ces coûts, la qualité du produit respectant l'environnement doit être suffisamment haute pour accroître le profit des 2 entreprises mais suffisamment basse pour empêcher les entreprises de choisir ce niveau de qualité dans le jeu non régulé. Ce niveau intermédiaire est cependant difficilement déterminable. On considère alors l'efficacité de coût relative à chaque qualité. Le coût de changement vers la plus haute qualité ne peut pas être supérieur au plus haut coût marginal. L'équilibre est alors autant compétitif que l'équilibre à la Bertrand, où le prix est égal au coût marginal. Alors la plus haute qualité est la plus rentable. [...]
[...] Le fait de choisir de produire des biens de haute qualité pose également la question en termes d'utilité au moment de l'achat. L'augmentation du prix du bien peut-elle amoindrir le surplus du consommateur ? Les auteurs l'étudient à travers leurs deux exemples cités précédemment (1.b). Pour le 1er exemple, il y a une réduction claire du surplus du consommateur car l'évolution du produit est faible au niveau de la qualité comparée à l'augmentation du prix. On se trouve dans le cadre d'une rente de rareté créée par les entreprises ; en fonction du bien vendu (donc de son élasticité-prix de la demande), il est possible que le marché disparaisse à terme ou que les entreprises fassent marche arrière et reviennent à une production de biens standards. [...]
[...] De plus, le surplus du consommateur croît et le changement de qualité compense l'augmentation de prix. Enfin, de nouveaux consommateurs entrent sur le marché. Cet exemple va dans la même direction que l'hypothèse de Porter. La réglementation résout une situation où on était en présence d'un équilibre inefficace et on trouve un équilibre où tous les agents profitent du changement (consommateurs, entreprises et environnement). Effets indirects d'une réglementation sur les entreprises. La réglementation environnementale n'a pas uniquement des impacts observables sur les entreprises et les consommateurs, certains auteurs remarquent des effets plutôt indirects vertueux, comme Rothfels , qui estime que la mise en conformité forcée à une norme peut déclencher des dynamiques d'innovation dans un pays, produisant à terme un avantage de compétitivité avec les rivaux étrangers, qui n'auraient pas été soumis à une telle réglementation. [...]
[...] Cependant, si cette production était la plus rentable, on n'aurait pas besoin de fixer des règles environnementales. Les entreprises le feraient. Cependant, dans notre modèle, le changement de qualité est dû à un mécanisme de demande et non à des gains de productivités ou/et d'échelle qui seraient apportés par une réglementation. Plus la qualité du bien standard augmente, plus il est possible d'atteindre un équilibre optimal où chaque acteur en ressort gagnant. Ainsi la seule contrainte dans ce modèle qui puisse empêcher une entreprise de produire le bien est le coût fixe de changement de production. [...]
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