Avec la crise économique des années 30, le 20ème siècle voit la naissance de l'Etat providence et le triomphe de la pensée keynésienne au détriment du néo-classicisme libéral. L'Etat interventionniste dispose alors d'un ensemble de mesures gouvernementales destinées à contrôler la production, la consommation et la répartition des biens d'un pays. Les politiques économiques conjoncturelles, au sein desquelles s'inscrit le Stop&Go, concernent l'ensemble des mesures de court terme répondant à une situation provisoire et destinées à être remplacées par d'autres mesures de conjoncture. Elles ont pour objectifs ceux du carré magique de Nicolas Kaldor: assurer le plein-emploi, la croissance du PIB, la stabilité des prix et l'équilibre de la balance commerciale. Dans l'idéal, un gouvernement vise des prix stables et le plein emploi. Seulement d'après la courbe de Philips, inflation contenue et faible taux de chômage sont incompatibles, un arbitrage s'impose donc entre ces deux variables, arbitrage étroitement lié à la situation politique du pays. S'opère alors un choix alternatif entre une politique de relance ou de Go qui vise à stimuler la croissance et la création d'emploi, et une politique de rigueur ou de Stop qui elle ralentit l'activité en vue de lutter contre l'inflation et le déficit extérieur. Quelles sont donc les inspirations et les instruments de ces politiques de relance et de rigueur, aussi appelées politiques de Stop & Go? Quelles en furent les applications et les conséquences?
[...] Faire face à la crise 2. La présidence de V.Giscard d'Estaing, une alternance nette - le plan Fourcade de 1974 - la relance expansionniste de J.Chirac - le plan de stabilisation Barre, 1976- Les débuts de Mitterrand, relance puis rigueur du gouvernement Mauroy - la relance - 1982: le tournant de la rigueur - vers une politique structurelle Ainsi donc depuis les années 1970, se sont succédées des politiques de relance, relativement courtes sur une durée de 1 à 2 ans et des politique de rigueur plus longues, s'échelonnant de 5 à 7 ans, combinant au mieux les instruments budgétaires et monétaires pour faire face à la crise économique. [...]
[...] On assiste alors à une sortie de devises qui se traduit par la diminution de la masse monétaire et donc la hausse des taux d'intérêts qui freine l'investissement. L'instrument monétaire alors utilisé est la dévaluation. La dévaluation, qui consiste à abaisser le taux de change officiel à l'intérieur des marges de fluctuation autorisées dans un système de changes fixes, réduit la valeur de la monnaie nationale, fait donc baisser les prix, stimule la demande intérieure, favorise les exportations face aux importations et augmente la compétitivité des produits nationaux. Elle contribue alors à réduire le déficit commercial engendré par la politique de relance. [...]
[...] Le développement de la production augmente la demande de main d'œuvre et le chômage conjoncturel régresse. Cette politique s'accompagne en général d'une politique fiscale visant à contrôler le revenu des ménages en vue de lutter contre l'inflation ou de relancer l'économie. En effet, une baisse des impôts augmente le revenu disponible des agents et stimule donc la consommation, alors qu'une hausse de ces derniers freine la consommation et permet de lutter contre l'inflation ou de rééquilibrer le budget. Ainsi la TVA est un instrument conjoncturel essentiel de lutte contre l'inflation ou de relance de l'investissement. [...]
[...] D'autre part, le déficit du commerce extérieur s'accroît. L'échec du plan Chirac conduit à un nouveau changement de politique conjoncturelle. Plan de stabilisation Barre, 1976-1981 Fin août 1976, le nouveau ministre des finances, Raymond Barre, annonce un plan de lutte contre l'inflation et de stabilisation de l'économie. Les prix sont gelés, les cotisations sociales relevées et la hausse des salaires sont fixées au même niveau que l'inflation prévue. Sur le plan monétaire, le gouvernement introduit des objectifs de croissance annuelle de la masse monétaire. [...]
[...] Les normes de croissance sont également fixées et seront progressivement abaissées jusqu'en 1981. L'instrument du contrôle des agrégats monétaires reste l'encadrement du crédit qui sera progressivement resserré à partir de 1976. Les taux d'intérêt sont maintenus au voisinage de l'inflation et le ralentissement de la création monétaire permet une politique du franc fort. Mais les résultats sont encore une fois décevants, la croissance de la production est plus faible que prévue, la hausse des prix plus forte que prévue, le déficit extérieur se maintient et non seulement les investissements stagnent mais le chômage s'aggrave. [...]
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