La politique monétaire est, avec la politique budgétaire, un des principaux vecteurs de l'intervention conjoncturelle des pouvoirs publics (au sens large) dans l'économie. En injectant plus ou moins de liquidités dans l'économie, les autorités monétaires influent sur le niveau des prix, mais aussi sur la capacité des agents à investir ou consommer. En se focalisant sur le niveau des prix, la Banque centrale européenne (BCE) ne s'interdit-elle pas de stimuler la croissance économique en période de récession ?
[...] Keynes préconise donc d'utiliser la politique monétaire afin d'accroître la demande, la production et l'emploi. En effet, une baisse du taux d'intérêt à court terme doit en principe se répercuter sur le taux à long terme et stimuler l'investissement. Cela devrait favoriser la croissance économique en stimulant la demande adressée aux entreprises. Cependant, Keynes reconnaît que cette politique monétaire peut parfois être insuffisante pour relancer l'activité économique et préconise de la compléter avec une politique budgétaire centrée sur l'augmentation des dépenses publiques. [...]
[...] Début 2003, face au risque de déflation, la BCE a renoncé à une stabilité parfaite des prix et s'est donnée pour objectif une inflation proche de 2%. Compte tenu des délais de diffusion des effets d'une politique monétaire, une banque centrale ne peut attendre que l'inflation ait redémarré pour réagir. Elle est donc obligée de surveiller des indicateurs précurseurs de hausse des prix. Pour atteindre son objectif quantifié d'inflation, l'institution européenne s'est donné comme premier objectif intermédiaire le contrôle de la croissance de la masse monétaire. [...]
[...] Ainsi, en prévision d'une croissance économique de et d'une inflation de la BCE se donne pour objectif intermédiaire une augmentation de de M3. Cependant, le contrôle de la masse monétaire est devenu un objectif difficile à atteindre depuis la déréglementation du système financier au cours des années 1980. En effet, la liberté accordée aux institutions financières s'est traduite par la création d'un grand nombre de produits financiers nouveaux. De ce fait, il est devenu plus difficile de distinguer la monnaie de l'épargne. [...]
[...] Ainsi, une hausse des prix du pétrole ou des augmentations de salaire en Allemagne peuvent être l'occasion d'un durcissement de la politique monétaire, même en l'absence de dérapage de M3 et des prix. . conformément à la théorie monétariste La pratique de la BCE est légitimée par un courant de pensée (les théories quantitatives de la monnaie) faisant de l'inflation un phénomène d'origine monétaire. L'idée que la masse monétaire et l'inflation sont liées n'est pas nouvelle. Déjà au XVIe siècle, Jean Bodin attribuait l'inflation à l'afflux d'or dans le pays, mais la théorie prend forme au début du XIXe siècle avec les analyses de Jean-Baptiste Say (1803) et de John Stuart Mill (1848). [...]
[...] Plus de vingt ans après, alors que la désinflation semble acquise, il pourrait être temps, en Europe, de redonner à la politique monétaire son rôle de stimulateur de l'économie. Cela suppose de la coupler avec la politique budgétaire et, évidemment, de ne l'utiliser que pour répondre à une insuffisante que pour répondre à une insuffisance conjoncturelle de la demande. - Dictionnaire d'Economie et de Sciences Sociales sous la direction de C.-D. Echaudemaison (6e édition), éditions Nathan - Dictionnaire d'analyses économiques, éditions Repères- La Découverte. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture