Stabilisation macroéconomique dans les économies en transition : résultats et débats

Résumé du document

La stabilisation macroéconomique permet le passage à la croissance économique après l'effondrement de la production qui accompagne la transition. Au sens strict, la stabilisation est une réduction de l'inflation à un niveau faible, sa maîtrise par les autorités monétaires, et une consolidation des mécanismes de formation des prix en économie de marché. Il s'agit également d'éliminer durablement le phénomène de la pénurie. Dans un sens plus large, il s'agit de créer des conditions politiques, institutionnelles et structurelles. La phase de stabilisation entretient un lien étroit avec les changements institutionnels, en ce qui concerne l'élimination de la pénurie (et donc le plan, les procédures centralisés d'approvisionnement…), et par la création d'instruments nouveaux dans les économies socialistes pour agir sur l'économie (système de fiscalité rigoureux, taux de change compétitif, marchés financiers solides, déréglementations…)...

Extraits

[...] Si, faute de tels financements, le pays doit compter sur ses propres ressources, pour être rapide la transition devra être assurée par un gouvernement fort et autoritaire. Enfin, une transition pacifique et autofinancée prendra nécessairement du temps. Il est plus difficile d'évaluer les résultats de la politique graduelle de stabilisation sur le court terme, puisqu'elle se donne du temps. Cependant, même a court terme, la stabilisation hongroise soutient largement la comparaison avec la thérapie de choc polonaise, bien qu'il soit peut-être plus réaliste de parler de moindre échec que de plus grande réussite. [...]

[...] Les programmes de stabilisation les plus concluant sont observés dans les pays qui avaient commencé un début de transition dés la fin des années 80 et avaient introduit une plus grande rationalité dans la gestion de l'économie. Notons, que le processus de décentralisation engagé depuis plusieurs années a permis en Hongrie et en Pologne d'escompter des résultats satisfaisant en matière de stabilisation alors que les pays les moins avancés subissent des retards considérables. Le terrain des réformes avait été préparé, c'est pourquoi le choc fut moins brutal et moins désastreux tant sur le plan économique que social. [...]

[...] Les politiques macroéconomiques ont eu des résultats mitigés. Qu'elles s'inscrivent dans une stratégie gradualiste ou de type thérapie de choc, elles ont conduit à une récession transformationnelle d'ampleur et de durée imprévue et, de là, souvent à des programmes supplémentaires de stabilisation. Les politiques macroéconomiques orthodoxes apparaissent ainsi relativement inefficaces dans le contexte post-socialiste, cette relative inefficacité pouvant s'expliquer par l'inadéquation des comportements microéconomiques en l'absence d'institutions à même de les structurer et de les inciter dans un contexte économique nouveau, celui de l'économie de marché. [...]

[...] Les gouvernements peuvent combattre cette évolution par la désindexation générale de l'économie, l'ancrage nominal du taux de change, une politique monétaire rigoureuse et la suppression des rentes de monopoles Echec relatif de la Roumanie et de la Bulgarie Les causes de l'échec relatif dans le domaine de l'inflation en Roumanie et en Bulgarie sont aisément identifiables : 1. Le programme de stabilisation, notamment la réforme des prix a manqué de continuité. Après quatre années de transition, toutes les distorsions en termes de prix relatifs n'ont pas été supprimées. [...]

[...] ) négligeant ainsi la possibilité d'une action d'accompagnement de l'état, le temps que les nouveaux dispositifs institutionnels (réforme du système bancaire ) deviennent effectifs. Notons également que bon nombre d'experts s'accordent à penser que la politique d'austérité à sans doute été trop restrictive et ceci trop longtemps, d'autant plus que le niveau initial de déséquilibre macroéconomique à été, dans bon nombre de cas, mal apprécié du fait de la surestimation de la sur liquidité des économies post-socialistes conduisant à des programmes déflationnistes drastiques ne laissant pas d'autre alternative qu'une récession transformationnelle brutale et socialement douloureuse. [...]