Si certaines questions de la science économique peuvent apparaître comme de stériles querelles théoriques, le débat des écoles de pensées autour de l'indépendance ou non des sphères monétaire et réelle engage d'importants enjeux de politique économique qui déterminent le rôle des pouvoirs publics. L'économie réelle est celle des flux physiques (production et distribution de biens et de services, offre et demande de travail…) alors que la sphère monétaire correspond aux flux de monnaie qui accompagnent ces échanges depuis l'abandon du troc. Cette dichotomie a été établie par les économistes classiques selon lesquels, il convient de distinguer les deux sphères car elles sont indépendantes. Les keynésiens la remettent en cause en démontrant le rôle de la monnaie dans la formation de l'équilibre sur les différents marchés de l'économie réelle. Nous allons donc nous intéresser aux éventuelles interactions entre les deux sphères en privilégiant l'influence que pourrait avoir la sphère monétaire sur l'économie réelle et en partant de l'hypothèse que l'offre de monnaie, dépendante des autorités monétaires, est exogène. De même, nous simplifierons notre étude en nous plaçant en économie fermée et en ne nous intéressant qu'aux tendances générales des deux principales écoles de pensées sans rendre compte de leur diversité.
[...] Par l'équilibre entre l'offre et la demande de monnaie. La sphère monétaire acquiert un rôle tout à fait décisif, car, nous y reviendrons, le taux d'intérêt est une variable essentielle de la sphère réelle. L'offre de monnaie est exogène. La demande de monnaie, en revanche, est diverse : une part composée d'encaisses de transaction / précaution dépend du revenu Y et est indépendante du taux d'intérêt. Au-delà un autre type d'encaisses, dite de spéculation, met l'accent sur la capacité des ménages à arbitrer entre liquidité et titre. [...]
[...] Non car l'épargne sert à financer l'investissement et la parfaite flexibilité du taux d'intérêt réel, dont ils dépendent tous deux permet d'équilibrer l'épargne et l'investissement. L'équilibre est donc atteint sur le marché du travail, sur le marché des biens et des services et sur le marché des capitaux, c'est-à-dire les trois marchés globaux de l'économie réelle, sans que la monnaie n'intervienne. Sur le marché de la monnaie, l'offre est exogène car elle dépend des autorités monétaires. Les agents économiques demande de la monnaie non pas pour elle-même mais uniquement pour financer leurs transactions. [...]
[...] Il convient toutefois de nuancer quelque peu le fossé existant entre l'approche classique et l'approche keynésienne : certes, elles sont opposées, mais les travaux de Keynes ne naissent pas de rien. Bibliographie -BERNIER B. et SIMON Y., Initiation à la macroéconomie, 8e édition, Dunod [bibliothèque : réf. : 339-BER-2003] -ECHAUDEMAISON C.-D. (dir.), Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, 6e édition, Nathan, Paris 2004 (1989) -GENEREUX Jacques, Economie politique 3 Macroéconomie, 3e édition, Les Fondamentaux, Hachette, Paris (1991) -LUZI Alain et TOPOL Richard, Initiation à la macroéconomie : l'équilibre de courte période, collection Hachette Supérieur, Hachette -Phelps Edmund S., Economie politique, Les savoirs, Fayard pp 565-566 et 672-673, [330-PHE-1990] -RUFFINI Pierre Bruno, La pensée économique contemporaine 2 - Les théories monétaires, Points économie Seuil -SAMUELSON Paul A. [...]
[...] La monnaie n'est-elle qu'un voile ou influence-t-elle l'économie réelle ? Dans la théorie classique, la monnaie n'a aucune influence sur l'économie réelle L'équilibre se fixe sur chacun des marchés de l'économie réelle indépendamment de la monnaie et le marché monétaire ne détermine que le niveau général des prix D'après la théorie classique, la monnaie n'est qu'un voile qui masque la réalité des échanges. Pour démontrer cette dichotomie des sphères réelle et monétaire, il faut déterminer comment se fixe l'équilibre sur les différents marchés de l'économie et montrer que le marché de la monnaie ne détermine que le niveau général des prix. [...]
[...] II- Le modèle keynésien remet en cause la dichotomie des sphères réelle et monétaire Comment l'analyse keynésienne procède-t-elle pour mettre en évidence l'interdépendance des deux sphères ? > relâchement d'hypothèses néoclassiques flexibilité des prix, perfection de l'information / mise en valeur d'hypothèses occultées principalement une, la monnaie comme réserve de valeur Logique keynésienne est centrée autour de la demande sur le marché des BS > l'incertitude étant introduite par le relâchement de la confiance néoclassique dans le mécanisme des prix, la loi des débouchés vole en éclats et les agents raisonnent par anticipation > la demande anticipée détermine l'offre Mais l'analyse keynésienne remet en valeur la monnaie alors que pour les néoclassiques, celle-ci n'était qu'un voile sans aucune influence, ici elle a une influence décisive Comment ? [...]
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