« L'économie qui est la science sociale mathématiquement la plus avancée est la science socialement la plus arriérée car elle s'est abstraite des conditions sociales, historiques, politiques, psychologiques et écologiques inséparables des actions économiques ». Ces propos d'Edgar Morin, philosophe et sociologue français, opposent frontalement les préoccupations économiques et les nécessités sociales.
De prime abord, il semblerait en effet que les sphères, économique et sociale, ne poursuivent pas les mêmes finalités et qu'ils entretiennent, dès lors, des rapports conflictuels, voire antagonistes. Les objectifs de la matière économique sont la production, la circulation, la distribution, l'échange et la consommation de biens et services. Ainsi, ces buts tendraient à la seule satisfaction de profits, de bénéfices ou de gains et donc à l'accumulation de richesses. Par la mise en place d'une protection sociale et par l'acquisition de droits sociaux, les relations économiques et sociales se sont peu à peu pacifiées. Les rapports de force ont été moins extrêmes et des échanges ont pu être opérés entre les deux matières pour conduire à la multiplication des immixtions d'un secteur dans l'autre. Même si les objectifs économiques et sociaux ne sont toujours pas concordants, des recherches de convergences et de consensus ont toutefois vu le jour dans l'intérêt du plus grand nombre.
[...] Aujourd'hui, l'image des syndicats est assez négative pour l'opinion publique : de force d'acquisition de droits, ils sont devenus force de paralysies, de contestations ou de confrontations et le taux de syndicalisation a considérablement diminué. Si les divergences idéologiques entre l'économie et le social n'ont pas disparu, les oppositions sont moins extrêmes et les deux sphères cherchent désormais à apporter des solutions plus concertées. S'il semble évident que la matière économique produit des effets importants dans le domaine social, il apparait toutefois que le social peut également influencer l'économie. Des théories et principes mettent ainsi en avant le souci de l'économie pour la matière sociale, et inversement. [...]
[...] Toutefois, si les finalités des sphères économique et sociale ne sont plus en opposition radicale, qu'en sera-t-il avec les conséquences de la crise financière ? En effet, la crise mondiale d'abord financière est ensuite devenue économique et monétaire pour enfin se transformer également en crise sociale. Or, dans un contexte de déficits colossaux, comment continuer à financer des politiques sociales qui coûtent cher et qui ne produisent pas d'effets immédiats ? Nous pouvons donc nous interroger sur un retour probable d'oppositions plus virulentes entre les préoccupations économiques d'une part et les préoccupations sociales d'autre part. [...]
[...] Cette doctrine a été reprise par William Beveridge dans son rapport de 1942, Social insurance and allied services, et mise en place pour la première fois au Royaume-Uni. Il y inscrit la nécessité de construire un plan de Sécurité sociale dans un contexte à dominante économique, adossant alors les prestations sociales à l'impôt. D'inspiration sociale démocrate, ce nouveau système entend couvrir l'ensemble des citoyens, automatiquement et de manière uniforme, sans obligation de cotisations préalables et sans lien avec une profession, par le biais de la fiscalisation. [...]
[...] Cette matière consiste à analyser (par le biais de deux théorèmes) quelles politiques économiques sont les plus susceptibles d'aboutir à une augmentation significative du bien-être collectif, et donc à la répartition la plus optimale des ressources entre tous. Cette nouvelle forme d'économie a été élaborée par Adam Smith au XVIIIème siècle qui a considéré qu'il fallait augmenter la richesse pour conduire à un accroissement du bien-être. Puis elle été largement développé par Arthur Cecil Pigou en 1920 qui estimait que le bien-être social ne pouvait être amélioré que par une croissance plus importante. [...]
[...] La sphère sociale et la sphère économique sont-elles en opposition ou en convergence ? L'économie qui est la science sociale mathématiquement la plus avancée est la science socialement la plus arriérée, car elle s'est abstraite des conditions sociales, historiques, politiques, psychologiques et écologiques inséparables des actions économiques Ces propos d'Edgar Morin, philosophe et sociologue français, opposent frontalement les préoccupations économiques et les nécessités sociales. De prime abord, il semblerait en effet que les domaines, ou sphères, économique et social ne poursuivent pas les mêmes finalités et qu'ils entretiennent, dès lors, des rapports conflictuels, voire antagonistes. [...]
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