Simon Kuznets affirmait, dans son livre la richesse des nations, pour dénoncer la théorie des stades de la croissance de Walt Rostow, « la croissance économique est toujours un combat ; il est dangereux de donner l'impression qu'elle est automatique et sans problème et que l'économie vole d'elle-même sans incident vers des niveaux supérieurs d'activité. » A l'instar de cet économiste keynésien, on peut souligner que la croissance économique est moins un donné qu'un objectif visé par les politiques économiques. La croissance et les fluctuations de l'activité sont intimement liées dans le processus de l'évolution capitaliste mis en œuvre sous l'effet de l'innovation (Schumpeter, Business Cycles, 1939). La croissance économique apparaît donc comme un processus irrégulier, qui est le fruit de fluctuations tant au niveau microéconomique qu'au niveau macroéconomique. De par l'absence de mécanisme dans le système capitaliste permettant d'assurer les conditions d'équilibre de la croissance (Marx), les politiques économiques, qui désignent l'ensemble des interventions des pouvoirs publics en vue de corriger les déséquilibres économiques jugés dommageables (Blancheton, 2006), ont vocation à soutenir la croissance. Celle-ci peut être définie comme le taux de croissance annuel du produit intérieur brut réel qui représente la somme des valeurs ajoutées des unités résidentes. Elle est un processus cumulatif d'interactions qui se traduit par la hausse continue de la productivité (P. Bairoch). Si les trajectoires de croissance des pays sont différenciées, il n'en reste pas moins que les économistes dans leur ensemble ont mis en évidence 4 sources de croissance quelque soit la richesse ou la pauvreté du pays. Ces facteurs sont, les ressources humaines (offre de travail, éducation, discipline, motivation), les ressources naturelles (terre, ressource minière, qualité de l'environnement), la formation de capital (machines, usines, routes), et enfin la technologie (science, technique de l'ingénieur, gestion, esprit d'entreprise). On peut alors établir une fonction de production globale telle que Q=A F(K, L, R) où Q est le produit, K les services du facteur capital, L les intrants en travail et R les intrants en ressources naturelles. Afin de soutenir la croissance en agissant sur ces facteurs, des politiques économiques ont été envisagées par les courants keynésien et néoclassique. Les keynésiens privilégient des politiques économiques qui agissent sur la demande globale à travers le multiplicateur d'investissement (Keynes, Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, 1936) alors que les néoclassiques auront tendance à mettre en œuvre des politiques d'offre afin de soutenir une croissance de plus long terme.
[...] Il mesure l'augmentation de la production induite par l'investissement. Dès les années 1960, J. M Fleming et R. Mundell vont imaginer un modèle qui prend en compte l'ouverture des économies, le modèle IS-LM-BP. Ils mettent en évidence qu'en système de changes fixes et avec une forte mobilité des capitaux, la politique budgétaire est efficace. En revanche, en régime de changes flexibles, avec une forte mobilité des capitaux, la politique monétaire est efficace contrairement à la politique budgétaire en raison d'un effet d'éviction par le change. [...]
[...] Si le déficit est financé par la création monétaire, l'inflation va se développer ce qui va dissuader l'épargne et donc l'investissement (M. Friedman et la NEC). Enfin si le déficit est couvert par l'emprunt, l'Etat accepte des fonds qui vont faire défaut aux entreprises, il en résulte une hausse des taux d'intérêt et une chute de l'investissement déprimant l'activité. L'inefficacité de la politique budgétaire est donc renforcée par l'existence d'effets d'éviction. Par ailleurs, R. Barro s'inspirant des analyses de D. [...]
[...] L'économie peut être amenée à changer de sentier de croissance du fait de gains dynamiques. Si l'ouverture internationale n'a pas un effet direct sur la croissance économique, elle stimule l'investissement privé qui est le moteur ultime de la croissance (études économétriques de Levine et Renelt, 1992). Le commerce international peut aussi modifier les trajectoires de croissance nationale, voire accélérer le processus de convergence ente pays car il permet de diffuser des innovations technologiques (Helpman, Grossman, 1995). Il existe une relation positive entre commerce international et croissance économique (Bairoch ; O'Rourke et Williamson, 1999). [...]
[...] Romer a renouvelé l'analyse de l'investissement comme facteur de croissance. Il considère que l'investissement dans de nouvelles technologies est le point de départ de nouveaux apprentissages par la pratique (learning by doing) qui vont permettre d'augmenter la compétence des travailleurs et leur productivité (fin du paradoxe de Solow dans les années 1990 selon lequel on voit les ordinateurs partout sauf dans les chiffres de la productivité du travail De plus, les investissements en capital physique ont des rendements d'échelle croissants au niveau macroéconomique ce qui justifie la mise en place d'infrastructures publiques. [...]
[...] Harrod et Evsey Domar ont construit un modèle faisant ressortir l'instabilité de la croissance. Aucune force ne tendant naturellement à nous y ramener c'est ce que l'on a appelé le cheminement sur le fil du rasoir En effet, le modèle définit les conditions d'une croissance équilibrée qui se traduit par l'égalité entre le taux de croissance effectif de l'économie (relié au taux d'épargne et au coefficient de capital), le taux de croissance nécessaire (qui satisfait les anticipations des entrepreneurs) et le taux de croissance naturel (taux potentiel de la croissance de la production résultant de l'emploi de la population active disponible). [...]
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