Économie à croissance nulle, stagnation séculaire, crise économique, PIB, progrès technique, troisième révolution industrielle, Jeremy Rifkin, transition numérique, société du coût marginal zéro, économie de partage, fin du capitalisme, nouvelles énergies
En février 2017, Robert Gordon, un économiste américain, a publié un ouvrage dont on pourrait traduire le titre par "Ascension et chute de la croissance américaine" et l'idée principale c'est qu'à l'avenir, il n'y aura plus de croissance, donnant lieu à de nombreux débats. Pour autant, on peut d'emblée relativiser le sujet, en rappelant que cette thèse n'est pas nouvelle. En 1938 par exemple, l'économiste américain Alvin Hansen annonçait déjà la croissance zéro, en utilisant la notion de "stagnation séculaire". Ce terme a ensuite été largement repris. Cependant, l'idée d'une croissance nulle revient en force récemment.
En France aussi par exemple, avec de nombreux ouvrages comme celui de Patrick Artus et Marie-Paule Virard, "Croissance zéro : comment éviter le chaos" publié en janvier 2015 ou encore "Le monde est clos et le désir infini" de Daniel Cohen en août. Bref, selon ces économistes, la croissance est derrière nous et la crise économique que l'on connait aujourd'hui avec des taux de croissance proches de 0% serait notre quotidien à venir. Pour autant, avant d'aller plus loin, rappelons ce que signifie la croissance. En économie, c'est l'évolution, sur une période donnée de la richesse créée par les activités économiques (la valeur ajoutée) d'un pays, traduit en termes de PIB (produit intérieur brut).
[...] Une économie à croissance nulle : une évolution inéluctable ? A. La croissance nulle comme conséquence de la 3e révolution industrielle Tout d'abord, pourquoi l'idée d'une croissance zéro est aussi importante ? Surtout, car après la crise économique de 2008, les taux de croissance se sont effondrés et que même des années après, la situation ne semble pas s'arranger. Encore en 2014, le taux de croissance en France n'était que de par exemple. Et même s'il y a une légère amélioration depuis, en France, mais de façon générale dans le monde, les taux de croissance sont bas, fragiles. [...]
[...] Et pour les objets du quotidien, ça serait pareil, chacun les obtiendrait grâce aux imprimantes 3D, sans coût non plus. Selon Rifkin, ce mouvement est déjà en marche et il faut se donner les moyens de bien effectuer la transition, en investissant dans les énergies renouvelables, la digitalisation Il précise que cette transition pourra provoquer un sursaut de croissance et d'emploi, mais qu'une fois la transition effectuée, la croissance sera nulle. Cette thèse un peu utopique a au moins le mérite d'être optimiste, mais annonce un peu une fin de l'histoire très discutable. [...]
[...] On ne sait pas vraiment, sinon on ne se poserait pas tant de questions, mais souvent on identifie plusieurs facteurs : du capital humain (jeune et qualifié), du capital technique (équipements) de la productivité, du progrès technique/innovation, et une politique favorable à tout cela (investissement). Au vu de ces éléments, on peut se demander pourquoi irait-on vers une croissance nulle ? Nous sommes jeunes, qualifiés, productifs, l'innovation est présente partout autour de nous grâce au numérique Et malgré tout, pas de croissance. Serait-on alors vraiment en train de basculer vers une économie à croissance nulle ? D'abord, nous verrons quels sont les arguments développés par les partisans d'une croissance nulle pour ensuite montrer en quoi elles sont très critiquables. I. [...]
[...] Après nous avoir annoncé la fin du travail dans un ouvrage en 1995, Jeremy Rifkin nous annonce, dans son livre publié en 2014 l'avènement d'« une nouvelle société du coût marginal zéro L'idée est simple : c'est la fin du capitalisme, nous n'aurons plus de croissance, mais tout ira bien. Selon lui, nous vivons une révolution qui nous conduit dans une nouvelle économie nommée : l'économie de partage des communaux collaboratifs. Dans cette économie, les biens et services seraient gratuits, abondant et les coûts marginaux nuls. [...]
[...] D'autant plus qu'on ne s'est pas encore approprié toutes les possibilités du numérique. Ainsi, même s'il y a une phase de destruction où les gains de productivités sont trop faibles pour provoquer la croissance, c'est conjoncturel avant la phase création Aussi, on ne peut pas non plus nier l'existence du progrès technique aujourd'hui et des projets en cours : l'intelligence artificielle, les voitures autonomes Tout cela aura un impact sur la croissance, l'emploi, la vie quotidienne, qu'on ne peut anticiper pour le moment. [...]
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