Joseph Alois Schumpeter est né en 1883, l'année de la naissance de Keynes, celle de la mort de Marx. Il étudie le droit à Vienne au début du XXe siècle, université qui est alors un haut lieu de la réflexion économique. Ses deux principaux amis sont Ludwig Von Mises et Otto Bauer : le premier, libéral, inspirera Hayek, le second, marxiste de tendance social-démocrate. Schumpeter refuse de choisir entre deux idéologies opposées, ce qui illustre son indépendance d'esprit. Il devient plus tard professeur à Columbia (N-Y), puis devient ministre des finances à Vienne, directeur d'une banque qui fera faillite, de nouveau professeur à Bonn puis à Harvard. Il meurt en 1950 en laissant derrière lui trois œuvres principales :
- Capitalisme, socialisme et démocratie (1942)
- Business Cycles (1939, jamais traduit en français)
- Histoire de l'analyse économique (1954)
Avant de s'interroger sur l'hétérodoxie de Schumpeter, il est nécessaire de définir ce qu'est le capitalisme afin de voir dans quelle mesure il est à la fois capitaliste et en marge par rapport la majorité des capitalistes. Le capitalisme est un système économique caractérisé par la propriété privée des moyens de production, par le rôle du marché où s'exerce une concurrence entre les agents économiques, par l'importance de l'initiative individuelle (qui n'exclut pas totalement le rôle de l'Etat), par la recherche et le réinvestissement systématique du profit. Ainsi, Schumpeter est un capitaliste et ne remet pas fondamentalement en cause les valeurs de ce système mais prédit son échec.
Il convient dès lors de se demander dans quelle mesure peut on dire que la théorie de Schumpeter est inclassable, hétérodoxe. Nous étudierons en quoi sa conception du capitalisme est originale. Nous considérerons d'abord son détachement par rapport au marginalisme, puis sa certitude personnelle (et unique chez un capitaliste) de l'échec de ce système.
[...] Schumpeter, penseur hétérodoxe ? Introduction. Joseph Alois Schumpeter est né en 1883, l'année de la naissance de Keynes, celle de la mort de Marx. Il étudie le droit à Vienne au début du XXe siècle, université qui est alors un haut lieu de la réflexion économique. Ses deux principaux amis sont Ludwig Von Mises et Otto Bauer : le premier, libéral, inspirera Hayek, le second, marxiste de tendance social-démocrate. Schumpeter refuse de choisir entre deux idéologies opposées, ce qui illustre son indépendance d'esprit. [...]
[...] Il montre que la dynamique capitaliste n'est pas figée, qu'elle est en perpétuelle évolution. En effet, pour Schumpeter, il n'y a pas d'état stationnaire : le système économique est évolutif et fonctionne grâce au progrès technique (contrairement à Malthus et Say). Dans Les cycles des affaires, il distingue trois grands types de cycles (Kondratiev : 50 ans, Juglar : 8/9 ans, Kitchin : 40mois) et les explique par l'émergence et l'absorption de vagues d'innovation. Il s'intéresse surtout à celui de Kondratiev. [...]
[...] Schumpeter pense que le capitalisme est menacé par la disparition des entrepreneurs. a). La disparition des capitaines du capitalisme Si Schumpeter croit à la chute du capitalisme, ce n'est pas comme le pense Marx à cause de contradictions internes du système ni comme le pense Keynes à cause des difficultés du système à assurer le plein-emploi, mais parce que l'innovation se bureaucratise l'innovation devient le résultat d'une activité planifiée, organisée, rationalisée qui élimine l'entrepreneur. Avec cette bureaucratisation, il y a instauration d'une gérance collective, l'innovateur disparaît pour voir apparaître le gestionnaire (la prise de risque se fait plus rare). [...]
[...] Une conception du capitalisme propre à Schumpeter : A/.la théorie de Schumpeter : des concepts nouveaux (Entrepreneur innovateur, ouragan perpétuel de destruction créatrice théorie des cycles) a). Les innovations impulsées par l'entrepreneur schumpétérien mettent l'économie en mouvement Une innovation est une mise en application commerciale d'une invention. Le progrès technique permet une évolution et comprend des biens nouveaux, des nouvelles méthodes de production, des débouchés nouveaux, de nouvelles sources de matières premières ou d'énergie, une nouvelle organisation. Pour Schumpeter le progrès technique c'est toutes les innovations dans leur ensemble. [...]
[...] Nuances et détachements par rapport au marginalisme dans la conception du profit et de la concurrence: a). Une conception originale du profit : Pour Schumpeter, le profit est l'expression de la valeur crée par l'innovation, ce qui le distingue des classiques et néo-classiques qui considèrent le profit comme une contrepartie du capital ou du travail, ou des marxistes qui considèrent que le profit est la confiscation de la plus- value. Our Schumpeter, le profit est la rémunération de la fonction d'innovateur et les profits seront d'autant plus importants et durables que l'entrepreneur sera capable d'éliminer toute concurrence directe et immédiate b). [...]
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