Il est donc essentiel que les Etats n'assument pas à eux seul la « réalisation » du développement durable et que les entreprises intègrent dans leurs stratégies les problèmes sociaux et environnementaux, c'est le modèle de la responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). Celui-ci est apparu massivement dans les années 1990 avec le concept de l' « entreprise citoyenne » : l'entreprise prend place dans les débats de société et revêt un rôle dans la résolution des problèmes sociétaux. Dans la notion de RSE, les entreprises décident de leur propre initiative de contribuer à améliorer la société, à diminuer la pollution et la consommation des ressources naturelles. C'est le cas du Global Compact qui a pour but de mettre en avant les pratiques éthiques et les valeurs morales au sein des entreprises, sur base de volontariat. Dès lors, s'il est vrai qu'une entreprise n'est responsable que de sa propre initiative, certains facteurs incitent fortement les groupes à être citoyen. Ainsi, les préoccupations sociales et environnementales croissantes des consommateurs poussent les entreprises a afficher une certaines conscience sociale ou écologique. Il est évident que les critères sociaux influent de plus en plus sur les décisions d'investissement, aussi bien en tant que consommateurs qu'investisseurs. A cet égard la RSE peut être considérée comme un investissement et non un coût.
Le livre vert promeut un cadre européen pour la RSE et en définit certains aspects. Aussi, il est utile de s'intéresser au sens que donne ce livre à la RSE (I).
Dans un souci de transparence et de crédibilité, plus d'un millier d'entreprises publient des rapports sociaux et ont souscrit à des chartes de bonne conduite dans le domaine du respect des droits de l'homme, des pratiques salariales et de la performance environnementale. La charte la plus importante, le « Global Compact » des Nations unies, rassemble à elle seule plus de 2000 entreprises signataires, dont un grand nombre issu de pays en développement. Il parait donc essentiel d'étudier cette pratique RSE dans les entreprises et d'assimiler son apport et sa mise en œuvre (II).
[...] Le livre vert différencie deux dimensions d'application de la RSE pour une entreprise. Celle-ci peut intégrer la responsabilité sociale au sein de l'entreprise ou encore veiller a ses externalités en intégrant au mieux son environnement et la culture locale dans laquelle elle se trouve L'intégration de la RSE au sein de l'entreprise Lorsque les entreprises intègrent la RSE dans leurs organisations, celle-ci concerne essentiellement les salariés, il s'agit de l'investissement dans le capital humain[2]. Une telle démarche présente certains avantages pour les entreprises. [...]
[...] Chaque nouveau salarié doit obligatoirement signer un Code d'Ethique au sein de l'entreprise depuis mai 2001. Le groupe EDF, quant a lui, a introduit une clause d'intégrité, qui exclut toute corruption et commande d'agir avec droiture, honnêteté et volonté de transparence Ainsi en 2004, l'entreprise a mis en ligne un dispositif consultation et d'interpellation du délégué éthique, ce dernier devant vérifier le fondement de la plainte. EDF s'expose ainsi à sa mise en cause externe et interne au regard de ses engagements. [...]
[...] La fermeture d'une entreprise ou la suppression massive d'emplois peut provoquer une crise économique, politique ou sociale grave. Les restructurations ou les délocalisations sont bien réelles et il est nécessaire que les entreprises recourent à ces pratiques de la façon la plus responsable possible. C'est-à-dire en prenant en compte les intérêts et les préoccupations de chacun. Ceci ne peut se faire sans une certaine participation et une implication des intéressés par le biais d'une procédure d'information et de consultation, notamment pour envisager toutes les dispositions possibles afin de limiter les suppressions de postes. A. [...]
[...] EDF appuie la promotion des droits de l'homme à travers le respect de la personne. Ainsi, l'entreprise publique souligne que l'électricité peut constituer un vecteur de promotion des droits de l'homme, comme ce fut le cas a Buenos Aires, où les habitants de quartiers défavorisés ont retrouvé un statut citoyen grâce a leur facture leur attestant un domicile. EDF a également mis en place le service eSourds, dans le cadre de sa politique pour favoriser l'accessibilité de ses services aux clients déficients auditifs, par le biais d'une relation directe par webcam en langue des signes. [...]
[...] De plus, elles peuvent utiliser le logo des Nations Unies. En parallèle, afin d'animer les actions des firmes au niveau local ou bien national, et ne pas se contenter des réunions internationales, des réseaux pays sont à leur disposition pour échanger les expériences les uns des autres. D'autre part, c'est un avantage en terme d'image et de communication. Global Compact comptait plus de 2000 entreprises adhérentes en 2005, dont environ 300 firmes françaises. Parmi elles ont peut citer Vinci, PSA, Lafarge, Rémy Cointreau, SUEZ, Arcelor, EDF, France Telecom Nous nous appuierons principalement sur ces 2 dernières entreprises grâce à leurs rapports sociaux, leurs communications sur le progrès et les différents retours d'expériences afin d'expliquer la mise en œuvre de cette charte. [...]
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