"L'innovation systématique requiert la volonté de considérer le changement comme une opportunité". Cette phrase de Peter Drucker (1909-2005) aurait certainement été du goût de son maître Joseph Schumpeter (1883-1950), dont les travaux ont contribué à théoriser la place de l'innovation dans le concert économique. On distingue depuis les travaux pionniers de ce dernier trois stades dans le processus de changement technique: l'invention ou la production de connaissances nouvelles; l'innovation, dispositif nouveau effectivement vendu ou mis en oeuvre et la diffusion, adoption de ce dispositif à grande échelle. Aux innovations technologiques (Mise en vente de bien/services nouveaux) l'économiste autrichien ajoute également des découvertes organisationnelles du marché et l'exploitation de nouvelles sources de matières premières ou de nouveaux débouchés. Insérer ces concepts dans les schémas généraux de l'économie, trouver les mécanismes auquels ils obéissent n'est cependant pas aisé. Mesurer le poids de l'innovation dans l'économie pose de nombreux problèmes statistiques, cependant les chiffres pour criticables qu'ils soient, convergent unanimement pour souligner l'importance déjà considérable et toujours ascendante de l'innovation dans la croissance économique comprise comme l'augmentation soutenue pendant plusieurs périodes longues d'indicateurs de dimensions économiques. En effet, la production par individu a été multipliée par 20 depuis le début du XIXème siècle dans les pays occidentaux grâce à l'apport notoirement décisif de nouvelles technologies comme les emblématiques machines à vapeur ou de nouvelles méthodes de production comme le taylorisme. Schumpeter résume admirablement cette apport avec cette phrase célèbre: " Additionner autant de mallepostes que vous voudrez, vous n'obtiendrez jamais un chemin de fer". L'adage se vérifie encore aujourd'hui, à en juger l'importance des budgets consacrés à la R&D dans le monde. La prise de risque consentie par des entités juridiquement autonomes organisées pour produire des biens et services marchands en engageant des capitaux dans des activités innovantes à donc pour motif avoué de générer un profit.
Si les résultats de l'innovation sur la croissance sont donc aisément décelables, il convient toutefois d'étudier plus avant les leviers. Pour cela, suivre la logique schumpeterienne basée sur une analyse microéconomique (Voir le rôle de l'entrepreneur dans ses théories) parait la procédure la plus adéquate. Pourquoi un entrepreneur va t-il innover? Comment cet effort va t-il se traduire dans l'organisation et le fonctionnement de son entreprise?
Cependant, il convient de ne pas réduire l'étude de l'innovation à un cadre microéconomique. En effet, cela signifierait réduire des phénomènes économiques agrégés comme l'échange international ou la croissance en leurs composantes élémentaires, ce qui est impossible sans faire l'impasse sur de nombreuses variables. L'étude de l'innovation dans un cadre macroéconomique dans un deuxième temps parait donc indispensable pour répondre à la problématique suivante:
Comment l'action d'agents innovants va t-elle se traduire dans la croissance économique?
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les pays occidentaux ont connu une croissance accélérée. Bien qu'en ralentissement depuis la fin des Trente Glorieuses, celle-ci reste plus forte que dans le reste du monde. Ces pays se caractérisent notamment par de forts investissements en recherche. Les pays en développement, financièrement incapables d'un quelconque effort dans la recherche ne peuvent que se contenter de suivre les pays innovateurs avec retard et sans bénéficier des mêmes technologies de production. Il paraît donc opportun de cantonner le cadre spatial de cette étude aux pays du Nord. Afin de faciliter la fourniture d'exemples, l'Europe des Quinze sera privilégiée dans la suite de cette étude. L'Amérique du Nord ou le Japon auraient également fourni un cadre d'étude adéquat.
L'accélération des efforts d'innovations au cours des cinquantes dernières années fournit amplement matière à étayer l'argumentation. De plus, l'enjeu de l'innovation ayant une importance décisive pour le futur, une étude basée sur des faits économiques proches semble plus judicieuse. Des faits antérieurs seront mentionnés uniquement dans le cadre de l'explication de la théorie des cycles économiques.
[...] En effet, elle dévalorise des biens fondés sur des techniques obsolètes et les actifs qui leur sont liés (capital, qualifications . Le développement des théories de la croissance endogène a consisté à intégrer une grande diversité de mécaniques microéconomiques dans un cadre d'équilibre général, ce qui revient à supposer un caractère universel à ces configurations particulières. L'intégration de cette diversité dans un modèle agrégé reste largement à faire. Ensuite, les modèles souffrent tous du problème inhérent aux théories de la croissance de l'augmentation en parallèle de l'ensemble des facteurs. [...]
[...] Si les résultats de l'innovation sur la croissance sont donc aisément décelables, il convient toutefois d'étudier plus avant les leviers. Pour cela, suivre la logique schumpeterienne basée sur une analyse microéconomique (Voir le rôle de l'entrepreneur dans ses théories) parait la procédure la plus adéquate. Pourquoi un entrepreneur va-t-il innover? Comment cet effort va-t-il se traduire dans l'organisation et le fonctionnement de son entreprise? Cependant, il convient de ne pas réduire l'étude de l'innovation à un cadre microéconomique. En effet, cela signifierait réduire des phénomènes économiques agrégés comme l'échange international ou la croissance en leurs composantes élémentaires, ce qui est impossible sans faire l'impasse sur de nombreuses variables. [...]
[...] Ainsi, c'est pour répondre à la demande croissante du consommateur d'un vaccin contre l'arthrite qu'Upjohn investira dans cette voie pour aboutir à une méthode de synthèse de la cortisone. A l'inverse, la théorie du technology push soutient que l'entrepreneur examine les possibilités de développement offertes par le stock de connaissances disponibles avant d'en déduire les domaines à ses yeux les plus prometteurs. La technologie appelle la technologie et son avancée apparait donc comme un processus autonome porté par une dynamique interne. [...]
[...] Enfin, représenter l'innovation dans un cadre d'équilibre impliquant que chaque agent anticipe parfaitement les comportements de l'ensemble des acteurs est irréaliste. Bill Gates ne condamnait-il pas Internet comme un réseau restreint à une poignée de professionnels? Le modèle de la croissance endogène est donc loin d'être optimal dans l'état actuel de la recherche. Innovation et cycles économiques En parallèle, et souvent en opposition, à la vision néo-classique de la croissance s'est développée une vision plus historique de la croissance. Cette vision s'appuie sur l'observation des ruptures de la croissance et cherche à périodiser l'histoire économique. [...]
[...] Dans ces théories, le changement technique résulte d'investissements réalisés par des agents économiques motivés par le gain. Ces dépenses sont les dépenses de mais également en capital physique (L'ensemble des chercheurs puisque ceux-ci sont source de savoir supplémentaire). Le modèle de Romer où représente le stock de connaissances disponibles, le capital humain et G un "paramètre de productivité") voit dans les externalités engendrées par l'investissement en capital physique la source de progrès technique. Chaque investissement est source de connaissances supplémentaires. [...]
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