Depuis le milieu du XIXe siècle, le développement du capitalisme s'accompagne de vagues récurrentes de concentrations d'entreprises.
La corrélation entre les deux phénomènes apparaît bien établie, que l'on considère le terme de concentration au sens étroit (concentration horizontale ou verticale) ou bien au sens large (concentration financière et appartenance croissante à des groupes), même si une telle notion devient de plus en plus difficile à appréhender (complexification de la structure des entreprises, multiplication des ententes, souvent occultes, des entreprises réseaux ou des réseaux d'entreprises, rendant très relative la notion de frontière de l'entreprise).
[...] Du coup la nécessité des politiques antitrust devient évidente : bien que la concentration ne signifie pas forcément un choix économiquement sous-optimal, comme tends à la démontrer la théorie des marchés contestables, elle peut et doit être maitrisée. Il n'empêche, les très grandes entreprises demeurent des acteurs essentiels pour l'avenir du capitalisme, non seulement en termes d'efficacité mais aussi de justice (Cf. Michel Aglietta et le développement d'un capitalisme actionnarial collectif ; grande entreprise souvent meilleure vectrice de diffusion d'une ébauche d'un droit du travail international) et de réponse aux grands défis de la planète (risques globaux de type social et environnemental). [...]
[...] Elle joue un rôle essentiel dans le développement des droits sociaux de l'Etat providence (droit du travail mieux respecté dans les grandes structures que dans les petites), ainsi que dans l'émergence d'une technostructure qui, au moment de l'affirmation du taylo-fordisme, va introduire une modification du partage de la valeur ajoutée plus favorable à l'essor des salaires (une grande entreprise dispose en général d'une plus vaste latitude sur ce point) ou bien à la baisse des prix, au détriment des profits. La grande entreprise se révèle en somme un pilier essentiel d'une régulation monopoliste socialement stabilisatrice. II Pourtant la concentration des entreprises peut représenter un danger pour le développement du capitalisme A. Une concentration est néfaste au dynamisme économique et à l'équilibre social du capitalisme. [...]
[...] Le rôle de la concentration des entreprises dans le développement économique depuis le milieu du XIXe siècle Depuis le milieu du XIXe siècle, le développement du capitalisme s'accompagne de vagues récurrentes de concentrations d'entreprises. La corrélation entre les deux phénomènes apparait bien établie, que l'on considère le terme de concentration au sens étroit (concentration horizontale ou verticale) ou bien au sens large (concentration financière et appartenance croissante à des groupes), même si une telle notion devient de plus en plus difficile à appréhender (complexification de la structure des entreprises, multiplication des ententes, souvent occultes, des entreprises réseaux ou des réseaux d'entreprises, rendant très relative la notion de frontière de l'entreprise). [...]
[...] Il faut aussi tenir compte des spécificités sectorielles et nationales : du fait notamment de leur dimension technologique, certaines branches sont davantage adaptées à la grande entreprise, d'autres favorisent plus la PME ; quant au poids respectif de ces deux pôles dans chaque pays (importance des PME en Italie, des moyennes entreprises en Allemagne), il dépend des choix stratégiques et des options en termes de partage de la valeur ajoutée, autrement dit du compromis national. Conclusion On observe un retour récurrent des peurs liées à la concentration des entreprises (années 1890 aux Etats-Unis, années etc.), excessives à bien des égards, toutefois non infondées (poids parfois démesuré des FMN face aux pouvoirs publics). [...]
[...] La concentration des entreprises est un élément indispensable au développement des capacités de production des entreprises et du capitalisme. Elle permet d'élargir le potentiel de financement et d'investissement, de développer les économies d'échelle, réduire les couts et atteindre une taille critique à tous les stades de la chaîne de valeur, de dégager plus de moyens pour l'innovation, dans un contexte de deuxième puis de troisième Révolutions Industrielles autrement plus exigeantes en capitaux que celle du début du XXE siècle. Des deuxième et troisième Révolutions Industrielles qui, en retour et en vertu de leurs caractéristiques de forte intensité capitalistique, d'ouverture des frontières ou encore de transformations juridiques (principe de responsabilité limitée), vont induire la concentration de l'offre. [...]
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