Leur pouvoir n'est-il pas excessif ? Mais en quoi consiste-t-il au juste et par qui sont-elles contrôlées ? Si les banques centrales des pays occidentaux exerçaient jusqu'au 1er janvier 1999 des pouvoirs comparables et règlementaires qui allaient de pair avec l'indépendance et la souveraineté nationale, le cas de la B.C.E. mérite qu'on s'y attarde pour mettre en évidence les dangers que peut représenter l'indépendance tant vantée de cette nouvelle superstructure
[...] Certes, son Président est appelé devant le Parlement européen et doit souvent assister à des réunions des 11 ministres des finances de la zone euro. Mais le Parlement manque encore de crédibilité auprès du public et les rencontres secrètes des ministres des finances ne sont guère là pour améliorer les choses. Selon toute vraisemblance, cela devrait rendre la BCE encore plus puissante. Mais n'ayant pas vraiment de comptes à rendre, elle court le risque d'avoir beaucoup de mal à obtenir le soutien du public dont jouissent la Bundesbank ou la Federal Reserve. [...]
[...] Cependant ce rôle ne saurait être considéré comme excessif car les responsabilités qu'elles assument plus ou moins conjointement avec l'autorité politique selon les pays sont des attributs essentiels de la souveraineté nationale et la banque centrale a de toute façon des comptes à rendre : aux Etats-Unis, le comportement de la Federal Reserve et ses relations avec son environnement (l'Administration, le Congrès ) ne relèvent pas d'un modèle principal-agent mais d'une démarche interactive : l'interaction est organisée selon une procédure délibérative et contradictoires, qui produit un jugement sur la politique monétaire. Grâce au relais des médias, l'opinion publique est associée à l'exercice et elle participe à la formation de la crédibilité monétaire. Au Royaume-Uni et dans les pays scandinaves, la légitimité est obtenue par l'autonomie opérationnelle : l'indépendance est ici instrumentale dans le cadre de la relation principale-agent nouée avec le gouvernement. Celui-ci détermine l'objectif final (la cible d'inflation) censé représenter la préférence sociale parce qu'il est formulé par des instances désignées par le suffrage universel. [...]
[...] Les concepteurs de la BCE considèrent comme une force le fait qu'elle soit conçue à l'image de la Bundesbank, qui est incontestablement la banque centrale au monde qui a connu le la plus belle réussite. Mais cette réussite doit beaucoup à l'histoire de l'Allemagne et à son consensus social en faveur d'une faible inflation. Sans cette toile de fond, la BCE risque d'avoir à affronter une dure bataille au cours de ses premières années. Et pour se défendre, sa meilleure arme sera la transparence. [...]
[...] Celle-ci en a prononcé la nationalisation et transféré le capital à la Trésorerie. Elle n'est plus qu'accessoirement une banque d'émission, fonction dont le monopole ne lui a été complètement attribué qu'en 1921. La part des billets dans la masse monétaire a diminué fortement et ceux-ci ne représentent plus que le quart des dépôts dans les banques ; tout lien entre l'émission et la couverture-or a disparu avec la suspension de la convertibilité de la livre en 1931. Enfin, le stock de réserves publiques d'or a été transféré à la Trésorerie en 1939. [...]
[...] Le rôle des banques centrales n'est-il pas aujourd'hui excessif? Introduction L'institution des banques centrales remonte à la création de la Banque d'Angleterre par la Charte Royale de 1694 qui en faisait ainsi la première société anonyme (public bank) et la première banque assumant à la fois les fonctions de banque de dépôts et de banque d'émission. Au fur et à mesure de l'Histoire, l'institution des banques centrales s'est généralisée avec toutefois des domaines d'action et des règles de fonctionnement sensiblement différents selon les pays. [...]
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