Déjà lors du Front Populaire, en France, l'Etat était au cœur de la société via la mise en place des deux semaines de congés payés, des quarante heures de travail par semaine ou de la nationalisation de la SNCF (1937).
L'Etat se manifeste alors en partie par le biais de ses administrations publiques. Au sens strict, elles regroupent les administrations productrices de services non marchands donc gratuits ou quasi-gratuits, comme celle pour les infrastructures, la santé… Au sens large, elles comprennent l'ensemble du secteur public, on y ajoute alors les entreprises publiques productrices de services payants comme la SNCF. Il reste que la frontière entre ces deux optiques est difficile à délimiter.
L'Etat par ses administrations publiques a tout d'abord agi pour lancer et soutenir la consommation de masse lors des Trente Glorieuses, dans la mouvance keynésienne. Par la suite, les années 1970-1980 à 1990 vont connaître une remise en cause de ces dernières, du fait du retour aux idées libérales. L'objectif sera alors de réduire le poids des administrations publiques et de promouvoir le marché. A partir des années 1990, une position entre celle ces Trente Glorieuses et des Vingt Piteuses sera adoptée. Les administrations publiques seront alors nécessaires au bon fonctionnement de la société, mais ces dernières devront être réformées par souci d'accroître leur efficacité dans un contexte de mondialisation. Ces différentes attitudes en France depuis les années 50 nous amènent à nous demander dans quelle mesure l'Etat et les administrations publiques doivent accompagner le marché.
[...] Dans les années 1970-1980, la croissance change de forme et le couple d'antan Etat&administrations publiques/marché n'est plus aussi fonctionnel. Les administrations publiques par leur poids excessifs dans l'économie constituent un frein à la croissance. Le retour au marché est nécessaire ; le poids des interventions étatiques doit être limité. Dans les années 1990, la position adoptée vis-à-vis des administrations publiques est une synthèse de celle des années 50 et de celle des années 80. Les administrations publiques sont à réformer, mais aussi à conserver. [...]
[...] Nous verrons dans un premier temps l'articulation Etat & administrations publiques / marché, visant à prôner la consommation de masse, durant les Trente Glorieuses ; puis nous verrons la remise en cause du couple des années 1975 au années 1990 et la réduction par conséquent du poids de l'Etat dans l'économie. Pour finir, nous analyserons la position alternative adoptée depuis 1990. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'économie est à reconstruire rapidement. L'Etat est donc un élément clé pour organiser la reconstruction. De ce fait, des programmes de nationalisation sont lancés, le but est d'accroître le poids des administrations publiques. Certaines nationalisations sont qualifiées de sanction car les entreprises ont collaboré (cf. Renault). L'Etat par ce biais rend justice et renforce le lien social. [...]
[...] Depuis les années 1990, les administrations publiques ont retrouvé en partie leurs lettres de noblesse. L'Etat est nécessaire au-delà de ses fonctions régaliennes, mais l'efficacité des administrations publiques est toujours à renforcer. La réforme du système français est constante surtout à partir des années 1990, comme le montre à cette époque le changement de statut de France Telecom. La recherche des gains de productivité est l'objectif principal comme l'indique l'introduction à venir de rémunérations au mérite dans les administrations publiques. [...]
[...] Les administrations publiques se sont donc développées, dans les années 50, dans le domaine des infrastructures. Contrecarrer les défaillances du marché rend le cadre économique plus favorable à la consommation de masse. L'application des idées keynésiennes est aussi une conséquence de l'accroissement du poids des administrations. En effet, ces dernières par la gratuité ou quasi-gratuité de leurs services et la redistribution des revenus de transfert permettent d'assurer un certain niveau de la demande. Par conséquent, l'avenir est moins incertain, ce qui permet au taux d'investissement français de s'élever jusqu'à 27%. [...]
[...] L'extension des interventions étatiques est dans les faits bien réelle. Dans les années 1980, la répartition entre les activités relevant du public et celles relevant du privé est critiquée. Dés 1967, le rapport Nora souligne les dysfonctionnements des administrations publiques au niveau surtout de leur efficacité. On distingue alors les problèmes liés aux effets prix (les services livrés aux Français sont de plus en plus onéreux) de ceux relatifs aux effets volumes (les administrations publiques diversifient leurs services). Baumol met en exergue le manque d'efficacité des administrations publiques par l'effet prix. [...]
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