La question du risque a toujours été d'actualité dans le domaine de l'économie. Le risque désigne à la fois un « danger éventuel plus ou moins prévisible » et un « péril auquel on s'expose ». Si la première définition nous offre une vision du risque comme un danger que l'on préfèrerait éviter si cela était possible, la deuxième a une connotation plus positive. En effet, risquer de faire quelque chose résulte d'un choix volontaire et s'apparente bien souvent dans le domaine économique à une action valorisante et valorisée, qui est celle d'entreprendre. D'ailleurs, les activités économiques postulent l'existence du risque comme élément constitutif de l'économie capitaliste, voire le régulent et le valorisent, notamment à travers le phénomène de l'entrepreneuriat. Nous nous sommes donc interrogées sur la place et le rôle du risque en économie.
[...] Pour de nombreux économistes et notamment pour J.Schumpeter, l'un des moteurs principaux de l'économie est l'entrepreneur. Il a le mieux défini ce qu'est un entrepreneur et le rôle qu'il joue dans la société. La principale activité de l'entrepreneur est l'innovation qui peut prendre les formes suivantes : création de nouveaux produits ou produits améliorés, création de nouveaux procédés de production, découverte de nouveaux marchés, nouveaux matériaux ou nouvelles sources d'approvisionnement, création de nouvelles entreprises. Pour Schumpeter, l'entrepreneur joue un rôle dynamique et révolutionnaire dans le développement du capitalisme. [...]
[...] Les autres risques qui tourmentent particulièrement l'individu moderne sont, selon Robert CASTEL, ceux de la vie quotidienne. En témoigne la multiplication des produits des assurances : assurance sur la vie, contre le vol, les accidents, la maladie, etc. Les risques dits sociaux font aussi partie de ces risques de la vie quotidienne : maladie, accident du travail, famille, chômage, vieillesse, etc. Concernant les risques sociaux, l'Etat est entré en scène de manière plus active dès 1945 par l'intermédiaire d'organismes tels que la Sécurité sociale, les Assedic ou les collectivités, et de mesures comme les cotisations sociales, quand le besoin est devenu plus pressant. [...]
[...] Dans toutes les sociétés capitalistes actuelles, il y a une élite, qui constitue une minorité, et une très grande classe moyenne, extrêmement hétérogène (et quelques électrons libres). Cette élite et la partie la plus chanceuse de cette classe moyenne possèdent ce qu'il faut pour tirer profit de la mondialisation et de la situation économique et sociale de leur pays : du capital, un patrimoine. Ils font des profits et s'enrichissent de manière presque indécente pendant que d'autres vivent dans la précarité et n'ont pas de perspectives d'avenir. [...]
[...] Le risque peut aussi être valorisé car il répond à la logique capitaliste de course au profit. Certains cherchent à s'exposer volontairement au risque : ce sont les spéculateurs. Leur activité tout entière est basée sur le risque, ce genre d'activité est très répandu mais on constate que les activités les plus risquées et les plus controversées concernent la sphère financière, et consistent à faire des achats ou des ventes de biens, de titres ou de devises dans le seul but de retirer une plus-value des changements futurs du cours sur le marché. [...]
[...] Et peut être que c'est mieux ainsi. En effet, le risque est inhérent à l'activité d'entreprendre, au sens strictement économique comme en général, et une société qui n'entreprend pas est une société figée, apathique et sur le déclin. Le risque, s'il fonctionne selon le même principe attirance/aversion que le vertige, n'est pas un agent paralysant comme ce dernier, mais un catalyseur. Ainsi, une société qui prend des risques est une société dynamique, à la fois parce que la prise de risque implique souvent des progrès, et parce que naissent presque simultanément d'autres progrès, cette fois-ci en matière de gestion du risque. [...]
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